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RoboCop Rogue City: Unfinished Business

FPS | Edité par Nacon | Développé par Teyon

8/10
One : 17 July 2025 Series X/S : 17 July 2025
17.07.2025 à 10h01 par - Rédacteur en Chef

Test : RoboCop Rogue City: Unfinished Business sur Xbox Series X|S

Jamais deux sans Detroit

En imaginant RoboCop: Rogue City, les développeurs polonais de Teyon et l'éditeur français Nacon ne s'attendaient sans doute pas à toucher autant de joueurs. Une véritable surprise qui a su convaincre grâce notamment à un univers retranscrit fidèlement et une expérience de jeu particulièrement immersive qui laissait transparaitre toute la puissance du superflic de Detroit. Un succès qui a donné l'idée d'enchainer rapidement avec un standalone sous-titré Unfinished Business, et la confirmation que le studio de Cracovie tient ici une recette efficace.

Moins de deux ans après avoir quitté les rues corrompues de Detroit, il est temps de reprendre du service. Une bande de mercenaires vient en effet de saccager le commissariat de Metro West, l’ancien poste de police de RoboCop, en tuant au passage tous les agents qui s’y trouvaient. Notre agent de prévention du crime est alors envoyé à l’Omni Tower pour y déloger tous les criminels qui ont pris possession des lieux, en utilisant bien entendu l’étendue de ses capacités cybernétique. Une fois de plus, les développeurs de Teyon ont imaginé un scénario inédit, qui s’inscrit complètement dans l’univers imaginé par Paul Verhoeven en 1987, et il n’y a même pas vraiment besoin d’avoir fait Rogue City pour se lancer dans cette nouvelle mission. Il faut toutefois s’attendre à une aventure un peu plus linéaire qui alterne entre le huis-clos et les flashbacks, ce qui donne au titre une dimension old-school très agréable avec un plaisir de jeu et un sentiment de puissance quasi immédiats.

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Mais la grande nouveauté se situe principalement du côté des flashbacks puisqu’on y incarne Alex Murphy avant son accident. Après les réminiscences mémorielles du premier épisode, ces séquences inédites permettent de partager de nouveaux éléments du lore. Mais c’est surtout l’occasion de participer à des séquences de gameplay dans la peau d’un flic tout à fait normal, sans la panoplie de compétences spéciales acquises après sa transformation en RoboCop. Cela implique beaucoup de changements par rapport aux autres phases de jeu avec notamment l’absence de barre de vie, remplacée par la nécessité de se référer aux tâches de sang qui entourent l’écran pour évaluer l’état de santé de notre agent de police. Dans le même ordre d’idée, on est dans l’obligation d’utiliser uniquement l’arme de service avec l’impossibilité de ramasser les armes ennemies, pourtant plus efficaces. Il en résulte un sentiment de fragilité qui tranche clairement avec la puissance de RoboCop, et qui s’apprécie d’autant plus dans la difficulté la plus relevée.

Et si ces phases de jeu représentent grosso modo 20% du jeu, pour l’essentiel on retrouve à peu près tout ce qui a fait le succès de Rogue City. A tel point que l’on pourrait quasiment reprendre notre test du premier épisode publié en octobre 2023 et l’appliquer à l’identique pour ce nouvel opus. Unfinished Business mise une fois de plus sur l’immersion en nous plongeant dans le corps du RoboCop en vue à la première personne. L’interface est toujours très cohérente et s’imprègne parfaitement de cet univers dystopique, rappelant les ordinateurs typés MS-DOS de l’époque. On retrouve ainsi quelques décors qui nous replongent dans les années 80, avec de gros écrans cathodiques un peu partout, une salle d’arcade et beaucoup d’autres éléments capables de reproduire une ambiance très fidèle aux films originaux. RoboCop, quant à lui, est en avance sur son temps, ce qui offre un aspect rétro-futuriste à l’ensemble. On profite pleinement de toute ses technologies embarquées, représentées par arbre de compétences identique à celui de Rogue City, avec deux niveaux déjà attribués pour chaque capacité, ce qui montre une volonté de faire dans la continuité.

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Dans le cœur de l’action, RoboCop est toujours capable de visualiser ses ennemis avec un marquage automatique qui facilite leur élimination. L’Auto-9 n’a absolument rien perdu de sa puissance, et ses munitions illimitées font qu’il est bien souvent privilégié par rapport aux armes lâchées par les cadavres, exception faite du lance-grenades et du fusil sniper. On retrouve aussi le système de circuits imprimés qui permet d’améliorer les stats de notre superflic en participant à une sorte de mini-jeu, avec également la possibilité de débloquer certaines options annexes comme pour ne plus avoir à recharger ou, dans un tout autre ordre d’idée, de profiter d’effusions de sang plus intenses et d’arrachage de têtes pour accentuer le côté gore par exemple.

Le gameplay se veut très arcade, et se trouve nettement renforcé par l’utilisation des compétences avec notamment le bouclier qui réduit les dégâts durant quelques secondes, ou la possibilité de ralentir le temps pour esquiver une pluie de balles et/ou éliminer une forêt d’ennemis. RoboCop peut également utiliser un dash pour aller ensuite attraper un adversaire et le balancer sur un de ses collègues. On peut d’ailleurs lancer tous types d’objets, parfois explosifs, afin de faire le ménage dans une pièce, et même viser une partie du décor en surbrillance pour réaliser un tir en ricochet. A noter l’ajout de l’élimination contextuelle, par laquelle on peut balancer un ennemi dans un vide ordure ou lui fracasser le crâne sur un tableau électrique. De quoi participer au côté divertissant du titre, qui ne manquera pas de satisfaire les amateurs de FPS à la recherche d’une bonne grosse dose d’action.

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On regrette néanmoins que le tout ne soit spectaculaire que par intermittence. La mise en scène n’est malheureusement pas à la hauteur de certaines séquences, et on a parfois du mal à se satisfaire d’expressions faciales et d’animations qui manquent de réalisme. Pas de concession en revanche sur la diversité des ennemis, qui oblige à s’organiser de différentes façons selon la menace, et à ne pas simplement foncer dans le tas tête baissée. On regrette aussi que le jeu nous demande de choisir entre le mode Qualité en 4K/30fps et le mode Performance en 1080p/60fps, là où on aurait bien aimé un compromis situé entre ces deux options par exemple. D’autant qu’il faut parfois faire avec des micro-freezes qui, on imagine, devraient être corrigés dans un patch.

Rien à redire en revanche sur l’ambiance sonore, vraiment au top, avec la possibilité de réduire les bruits de pas lourds de notre héros pour ceux que cela gêneraient. En nous présentant le jeu comme un standalone, on aurait pu penser que les développeurs sacrifient la durée de vie de ce nouveau titre, mais cela n’est pas vraiment le cas puisqu’il faut une bonne dizaine d’heures pour en voir le bout, sans compter de nombreuses quêtes annexes qui viennent rajouter un peu de temps de jeu supplémentaire.

8/10
Un peu plus d'un an et demi plus tard, Unfinished Business nous permet de retrouver toutes les bonnes sensations ressenties dans Rogue City. C'est toujours un plaisir d'incarner le RoboCop dans un titre qui nous permet d'en incarner toute la puissance, par le biais d'un gameplay particulièrement efficace. L'idée d'inclure des flashbacks qui nous renvoient au passé d'Alex Murphy est une excellente idée, et permet de varier un peu les plaisirs, pour une aventure dans la droite lignée de la bonne surprise qu'était RoboCop: Rogue City.

+

  • Sentiment de puissance toujours présent
  • Ambiance fidèle aux films
  • Flashbacks dans la peau d'Alex Murphy
  • Quatre niveaux de difficulté bien dosés
  • Partie sonore impeccable

-

    • Mise en scène et animations passables
    • Assez peu de nouveautés au final
    • Quêtes annexes assez inégales
    • Quelques micro-freezes à patcher