Test : RWBY : Grimm Eclipse sur Xbox One
RWBY de Puteaux
Aujourd’hui arrivée à sa quatrième saison, la série RWBY jouit sur le web d’une certaine popularité. De quoi rendre plus qu’attendue cette première adaptation vidéoludique des aventures de Ruby, Weiss, Blake et Yang (eh oui, ça fait RWBY). Les quatre apprenties chasseuses sont ainsi les personnages principaux et jouables de ce mélange entre beat’em all et hack’n’slash qui pose son intrigue quelque part entre les saisons deux et trois de la série web. Enfin, « poser un intrigue » est une expression un peu forte pour parler d’un jeu qui s’adresse en premier lieu aux fans, à ces personnes qui connaissent l’univers de RWBY sur le bout des ongles et qui peuvent donc se passer d’explications sur le pourquoi du comment. Si, en revanche, vous êtes là parce que c’est avant tout un beat’em all que vous cherchez, attendez-vous à être largué dans un univers négligeant toute mise en scène, qui se contente de quelques sorties verbales par radios interposées pour tenter de donner un sens aux choses qui se déroulent sous vos yeux. Le tout avec des personnages jouables (et principaux on le rappelle) qui ne s’expriment quasiment jamais. Ou du moins jamais pour dire quelque chose d’utile, à moins que «yeah» ou «go» ne fassent jurisprudence à l’Académie de Beacon.
On peut néanmoins porter au crédit des développeurs la volonté de ne pas nous confiner dans un univers uniforme : le long des dix niveaux qui composent la campagne, on a droit au moins à quelque chose de très différent la moitié du temps. De la verdure du départ au complexe scientifique final, on passe par des ruines anciennes, une ville fantôme ou encore une forêt aux accents rougeâtres d’automne. Ne vous attendez pas pour autant à un plaisir visuel quelconque. En dépit de l’utilisation du plus efficace des cache misère de l’histoire du jeu vidéo, à savoir ce bon vieux cel shadding, les graphismes de RWBY manquent cruellement de détails, de vie, les textures sont parfois un peu baveuses et les effets spéciaux inexistants. Il y a dans le rendu graphique une certaine « platitude » qui lui donne des airs de jeu Playstation 2 HD.
« les graphismes de RWBY manquent cruellement de détails, de vie, les textures sont parfois un peu baveuses et les effets spéciaux inexistants »
C’est seul ou bien à quatre en ligne qu’il est proposé de mettre ses talents d’académicienne à contribution pour botter le derrière d’un maximum de Grimms. Le gameplay repose alors sur un triangle classique et composé de l’attaque légère, la lourde et celle à distance. Enrobons tout cela du contre et de l’esquive et il ne faut pas plus de cinq minutes pour prendre les choses en mains. On découvre alors des combats qui ont une certaine pêche et un titre qui, à défaut d’avoir soigné ses graphismes, propose un framerate stable en toutes circonstances. Le kit de la chasseuse de Beacon prévoit également une attaque ultime qui permet de se sortir de quelques situations délicates (même si visuellement il n’y a rien « d’ultime » qui se produit), ainsi qu’une attaque coopérative, particulièrement efficace, nécessitant des conditions particulières pour être activée. Toutes ces choses peuvent être améliorées contre des points d’expérience obtenus au combat, avec tout de même une limite forçant le joueur à choisir ce qu’il doit privilégier entre les attaques à distance, l’efficacité de l’ultime ou encore sa résistance par exemple.
D’un certain point de vue, l’expérience RWBY semble fonctionner. Du moins pendant un moment. Les combats sont vifs et accompagnés de plusieurs joueurs en ligne, on peut prendre un certain plaisir à taper du Grimm à la chaine. Mais il faut pour cela fait abstraction du grand nombre de défauts, en tous genres, qui émaillent le jeu de Rooster Teeth. A commencer par une caméra qui invite à un voyage dans le temps, au moins aussi loin que la sortie de ce bon vieux Ninja Gaiden sur Xbox. L’angle n’est jamais le bon, il faut sans cesse replacer la caméra et il n’est pas rare de perdre complètement de vue son personnage entre les limites du décor et le flot d’ennemis qui nous encercle. Quelques morts sont à prévoir au début, là aussi sans aucune mise en scène particulière ni à aucun moment la sensation que l’on va perdre. Ca arrive, comme ça, piouf, au revoir. Jusqu’à ce que l’on comprenne qu’il suffit d’enchainer encore et toujours le même combo (en même temps, les possibilités se comptent sur les doigts d’une main) en prenant le soin d’esquiver de temps en temps. La répétitivité inhérente au genre prend ici du galon, jusqu’à exploser à mesure que l’on avance et que les ennemis, peu diversifiés au demeurant, se muent peu à peu en sacs à PV qui mettent des plombes à tomber.
« L’angle n’est jamais le bon, il faut sans cesse replacer la caméra et il n’est pas rare de perdre complètement de vue son personnage entre les limites du décor et le flot d’ennemis qui nous encercle »
C’est là que l’on se rend compte aussi de l’utilité toute relative du système d’évolution des personnages. D’abord parce que les atouts à débloquer sont peu nombreux ; aussi parce qu’ils n’influent que de manière relativement modérée sur certains aspects des capacités. Voire pas du tout. Il n’est par exemple pas proposé d’augmenter la puissance de l’attaque de base. Le système est ainsi bridé, tellement serré que l’on atteint le level cap au plus tard à la moitié du jeu ! Les points d’expérience sont alors complètement inutiles le reste du temps. Pour un titre basé sur la coopération et – à priori – l’incitation à recommencer le jeu encore et encore, on aurait clairement espéré une carotte autrement plus grande. Il y a bien la possibilité de remettre à zéro ses capacités contre au nouveau rang (jusqu’à dix et avec des conditions de plus en plus exigeantes), mais on est ici à l’inverse du reste, en face d’un système qui demande bien trop de temps et d’investissement au regard du contenu proposé. Il faut savoir que les dix niveaux se terminent en trois heures environ, qu’il n’est pas question de récolter des objets, des armes ou même de débloquer de quelconques accessoires à vocation esthétique. Passées quelques heures où l’on prendra un certain plaisir à aider des âmes en peines à vaincre le boss final le moins mémorable de l’histoire du beat’em all (et pas aidé par des ennemis qui réapparaissent à l’infini, histoire de bien gâcher la fête), l’ennui guète. Le mode horde assure lui aussi quelques sessions intéressantes mais dans l’ensemble, RWBY trimbale bien trop de cailloux dans sa besace pour que l’on puisse vraiment se laisser emporter par ses quelques coups d’éclat.
+
- Combats plutôt rythmés
- La Team RWBY entièrement jouable
- Décors assez variés
- Amusant quelques heures en multi...
-
- ... Mais on tourne vite en rond !
- Très court
- Pas très engageant en solo
- Bridage incompréhensible du système d'expérience
- Pas très beau
- Caméra hommage à Ninja Gaiden