Test : Ryse : Son of Rome sur Xbox One
Le Gears of War de la Xbox One ?
Dans Ryse : Son of Rome, nous incarnons un légionnaire romain aux ordres de l’empereur Néron. Marius Titus, tel est son nom, combat à ce moment-là tant bien que mal les barbares venus envahir Rome et renverser l’empereur. Alors qu’il ne reste qu’un seul édifice encore debout, Marius prend la décision d’aller protéger son imperator des griffes ennemies. Ils s’enferment tous les deux dès lors dans une cave. A ce moment là, Marius ne prend pas la peine de s’identifier auprès de son auguste empereur, lui expliquant qu’il a une histoire à raconter. Nous retournons ainsi, au gré du récit de Marius, dix ans en arrière pour suivre son histoire tragique. Ryse : Son of Rome propose donc un scénario basé sur des flashbacks racontant les différents périples de Marius Titus et ce qui a amené les barbares à se retrouver aux portes de la glorieuse Rome. Sans être bouleversante, la trame scénaristique du jeu de Crytek est réussie et on prend plaisir à admirer les cinématiques, réalisée avec le moteur du jeu, souvent de toute beauté.
Si l’histoire de Marius nous donne envie d’aller jusqu’au bout de son aventure et de connaître le fin mot de l’histoire, en est-il de même pour le gameplay, décrié à l’extrême ? Mérite-t-il vraiment ce déluge de critiques qui a suivi sa présentation ? Oui et non. Il est incontestable qu’il est d’une rare pauvreté : nous connaissons tous les combinaisons possibles après le mini-tutoriel présenté tout au début du jeu, après quelques secondes. Marius peut donc pousser avec son bouclier pour déstabiliser l’ennemi, donner un coup un coup de glaive et parer. Bien entendu, quand l’ennemi est suffisamment amoché, il est possible de lancer une de ces fameuses et sanguinolentes mises à mort. S’ensuit un soi-disant QTE où l’échec n’est pas puni ; vous pouvez également assister au spectacle sans rien toucher sans que cela n’ait d’effet. Vous n’êtes pas non plus obligés de lancer ces «finsh him» puisqu’il suffit généralement d’un ou de deux coups d’estocs supplémentaires pour que votre ennemi trépasse. Il n’y pas non plus d’enchaînements spécifiques mais il est toutefois possible de donner de grands coups de bouclier ou de glaive avec une pression plus importante des boutons, de réaliser une roulade mais c’est tout. C’est bel et bien là que le bât blesse. Ryse : Son of Rome propose un gameplay efficace mais surtout archaïque où la progression est nulle. Nous ne débloquons que des nouvelles exécutions – qui ne sont que décoratives – mais pas de combinaisons, de nouvelles armes ou de customisation du personnage. Le plus strict minimum donc. Il faut noter toutefois la présence de bonus liés aux mises à mort. Il est possible de bénéficier, au choix, d’un regain de santé, d’XP, de rage ou de dégâts. Des bonus qui sont à sélectionner avec prudence suivant la situation du moment.
« il faut souligner que le jeu est techniquement magnifique. Et cet qualificatif semble parfois faible tant certaines séquences sont à tomber. Il suffit d’admirer notre héros modélisé à la perfection où chaque élément de son armure est indépendante là où nous aurions eu un gros bloc uni sur la génération précédente »
Aussi efficace soit-il, le gameplay de Ryse commence à tourner en rond au bout d’un moment d’autant plus que les séquences alternatives sont très peu nombreuses et pas forcément d’une réussite folle (notamment les phases à l’arbalète qui ressemble plus à du tir au pigeon bête et méchant). Certes, Crytek a eu la bonne idée de proposer une approche différente selon les ennemis que nous affrontons (un barbare avec un bouclier nécessite une déstabilisation avant de pouvoir lancer nos coups, un autre avec deux glaives nécessite une série de parades réussies avant d’en découdre etc.). Malheureusement, les ennemis en question sont trop peu nombreux et semblent surtout issus d’une usine à clones, ce qui est fort dommage. Un effort de ce côté là n’aurait pas été de refus. Au final, nous nous retrouvons devant un jeu qui propose le même gameplay – au niveau des combats – qu’un Assassin’s Creed ou qu’un Batman : Arkham. Les à-côtés et la variété en moins.
Y’a-t-il quelque chose à sauver de ce Ryse : Son of Rome ? Outre son scénario et ses séquences cinématiques, il faut souligner que le jeu est techniquement magnifique. Et cet qualificatif semble parfois faible tant certaines séquences sont à tomber. Il suffit d’admirer notre héros modélisé à la perfection où chaque élément de son armure est indépendante là où nous aurions eu un gros bloc uni sur la génération précédente. La modélisation des seconds couteaux – qu’ils soient de notre camp ou non – force également le respect. Malgré la présence importante (et agaçante) de murs invisibles, les décors ne sont pas en reste avec des panoramas, parfois d’une beauté à couper le souffle. Si on peut regretter un côté hollywoodien un peu trop marqué (avec une séquence de débarquement tout droit issue du film Il faut sauver le soldat Ryan), la mise en scène et l’ambiance sont de fort belle facture. Il en est de même pour les effets pyrotechniques et les effets de lumière. Le cinquième acte qui se déroule intégralement dans le noir est une merveille pour les yeux tant les effets de particules et de lumière sont époustouflants.
Si le jeu est plutôt court (comptez entre six et huit heures dans le mode de difficulté le plus haut proposé dès le départ, le dernier se débloquant une fois le jeu terminé), un mode arène est présent pour rallonger la durée de vie. Mais ne comptez pas trop dessus pour y passer des heures et des heures tant il est assez anecdotique. Il a toutefois le mérite d’être présent et d’être jouable en coopération jusqu’à deux joueurs en proposant un système de vagues et d’objectifs plus ou moins similaire au mode Horde de Gears of War. Il est possible de passer quelques moments sympathiques aux côtes d’un joueur qui sait ce qu’il fait. Une donnée essentielle pour éviter la confusion. Malgré tout, Ryse : Son of Rome est un jeu qui se finit d’une seule traite à moins de refaire l’aventure pour débloquer les succès liés au mode Légendaire qui est d’une difficulté presque extrême tant l’erreur n’est presque pas permise.
+
- Magnifiquement réalisé
- Le soin apporté aux décors et aux personnages
- Ambiance et la mise en scène réussies
- Mises à mort, très jouissives et variées
- Trame scénaristique passionnante
- Univers original et trop peu vu en jeu vidéo
-
- Trop répétitif et pas assez varié
- Une armée de clones sans fin
- Les QTE non punitifs
- Trop cloisonné
- Séquences annexes sans plus
- Mode arène dispensable