Test : Saw sur Xbox 360
Pour résumer efficacement la saga cinématographique Saw, nous dirons que le premier à été véritablement un précurseur, un huit-clos horrifique avec pour toile de fond un tueur intelligemment sadique qui se targue de ne pas tuer ses victimes mais leur donne le choix de profiter du don qu’il leur a été fait, à savoir la vie. Ce merveilleux concept a été suivi par cinq suites qui, petit à petit, ont décrédibilisé le nom de ce film extraordinaire. Cette adaptation vidéo-ludique qui, disons le franchement, n’en est pas vraiment une, dans le sens où aucun scénario des films n’a été repris mais seulement des éléments se déroulant dans un asile psychiatrique abandonné. Et pour le coup, le bon vieux Jigsaw va tenter de rendre fou l’inspecteur Tapp. Mais si, vous savez, Danny Glover, du premier film. Je me permets le spoil. Le film étant maintenant assez vieux, il y a prescription. La mort de son collègue le hante toujours et ce sera un des points de départ pour ce « jeu » comme aime à les appeler le tueur au puzzle. Le point de départ justement, parlons-en, il n’y en aura pas un mais plusieurs. Effectivement, le tueur au masque de cochon, ou le tueur au puzzle, plus communément appelé Jigsaw, pourra se manifester par différentes personnes, et viendra régulièrement vous assommer pour vous faire redémarrer à d’autres points de l’asile. Avec à chaque fois une énigme à la clé. Bien sûr, rater cette épreuve signifie la mort dans des douleurs affreuses. Mais avais-je besoin de le préciser ?
Le jeu pique ses idées à tous les styles. Premier constat, notre bon Danny n’a pas de chaussures, c’est donc pieds nus qu’il va arpenter ce bâtiment étrangement Resident Eviliesque. Comme par hasard, il y a du verre partout. Tiens, j’ai déjà vu ça avec Bruce Willis… Ah oui, Piège de cristal ! Si je m’attendais à retrouver ça dans ce jeu ! Cette feature détient toute son importance car ces satanés bouts de verre vont grignoter votre barre de vie inlassablement et apporter une fausse dose de difficulté là ou il n’y en a absolument pas besoin. Deuxième constat, le personnage se déplace telle l’antilope ayant de l’arthrose, je connais cette raideur dans le déplacement……Silent Hill sur PS1 ! Et si encore il n’y avait que les déplacements volés à Silent Hill, le jeu est globalement une copie de la saga nippone fraîchement américanisée.
Là où le jeu trouve et garde son style, c’est dans la mise en scène des situations macabres et glauques. Il va falloir que le joueur fasse marcher son cerveau à la vitesse de l’éclair pour ne pas finir en chair à Saw 6 (désolé…). En effet, après avoir marché dans des couloirs tous plus pareils les uns que les autres, on se retrouve dans de grandes salles et là, c’est toujours le même schéma. Une jolie cassette de la petite marionnette effrayante à souhait suivie d’une énigme. Soit il faut sauver sa propre peau, soit il faut sauver un pauvre bougre qui s’est également fait capturer. Mais les développeurs ne nous donnent pas vraiment le choix, car laisser mourir le protagoniste signifie le game over. Ces casse-têtes seront les même tout au long de l’aventure et se révèleront de plus en plus difficiles. Mais toujours exactement sur le même schéma, à base de fusibles électriques, roues crantées, de codes à chiffres à trouver ou de sortes de réseaux de pipeline à tracer (notez que pour ces derniers la chance y est à chaque fois pour beaucoup).
Un Saw dans les ténèbres.
Outre les énigmes, le jeu est également basé sur les combats. De nombreux bougres tels que vous sont également piégés et essayeront tous de vous tuer. Quelle chance, pleins d’objets sont éparpillés pour vous permettre de vous défendre. Scalpels, pieds de tables, battes de baseball avec ou sans clous, pieds de biches, béquilles, tuyaux en fer, cocktails molotov, seringues et pistolets. Ces derniers sont particulièrement efficaces mais bien trop rares. Danny étant un gars costaud, il sait également se servir de ses poings et distribue des bourres-pifs comme Mike Tyson, les poings étant l’arme la plus efficace, on se surprendra à ne pas prendre d’accessoires. Le système de combat est tellement archaïque, lent et mou que les combats se plieront tous à mains nues. Toutes les actions relatives à l’attaque sont mal fichues, obligeant le joueur à prier pour que les ennemis se fassent tuer par l’intermédiaire de pièges disséminés au travers des pièces. Bien souvent, c’est notre agent qui en fera les frais.
Outre les bouts de verre un peu partout, les développeurs ont jugé amusant de fixer des ficelles attachées à des fusils qui, une fois rompues libèrent une salve de plomb dans la caboche de notre va-nu-pieds. Au bout de mon trentième game over, j’en suis arrivé à un point où croyez moi que si je croise un des développeurs lors d’un prochain salon, moi aussi je vais m’amuser avec lui avant de le laisser se mutiler devant moi pour survivre. Non, c’est très énervant, et ces pièges sont toujours dans le noir et sont très souvent difficilement détectables. Il n’en reste pas moins vrai que c’est un artifice très utile pour rallonger artificiellement la durée de vie du titre qui se boucle quand même très rapidement (moins de sept heures). Enfin côté graphismes le jeu est très en retard et donne le sentiment d’être prêt depuis dix ans mais attendait le bon moment pour sortir. Très clairement, ça pique les yeux. Pour atténuer tout cela, on peut toujours diminuer la luminosité et comme une conquête peu flatteuse tout devient plus beau. De toute façon pour se faire peur il faut jouer dans le noir, non ?
+
- La voix du tueur
- Danny Glover en jeu-vidéo !
- Des pièges originaux
-
- Répétitivité des énigmes
- Les armes inutiles, hormis le pistolet
- La durée de vie
- La maniabilité
- Les graphismes