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L’histoire débute immédiatement où elle s’était achevée au terme du second épisode. Un immense dragon a été libéré, détruisant absolument tout sur son passage. L’introduction, intelligemment menée, nous fait suivre, par le biais de flash-back, la tentative de Lo Wang pour se débarrasser du monstre. Une tentative qui se solde par un cuisant échec. Déçu, démotivé et surtout seul, notre héros est prêt à tout abandonner quand Zilla, une de ses anciennes connaissances, vient à lui avec une bonne nouvelle : il y a peut-être un moyen de détruire le dragon.

Du point de vue scénaristique, Shadow Warrior 3 est à la fois classique et sympathique. Les rebondissements sont attendus et cousus de fil blanc, mais le tout est raconté avec brio, les dialogues entre les personnages étant absolument savoureux. Lo Wang, de par ses répliques et son caractère, rappelle d’ailleurs Deadpool, l’antihéros Marvel. On se plait à suivre l’ensemble qui, en mode normal, se clôture en un peu moins de 5h de jeu. Un peu court pour un titre dont l’unique expérience se cantonne à une campagne. Alors, oui, il est possible de corser un peu la difficulté du jeu, mais cela n’ajoute pas une réelle plus-value, ni suffisamment de défis que pour justifier qu’on le retente une nouvelle fois. De plus, hormis quelques collectibles à récupérer pour améliorer ses compétences, il n’y a rien de particulier qui puisse étoffer le background ou qui donne envie de relancer le jeu.

Heureusement, Shadow Warrior 3 va, pendant les quelques heures de jeu, proposer une expérience particulièrement solide. Les niveaux que vous allez parcourir (un peu plus d’une dizaine) se découpent en plusieurs parties qui s’alterneront toujours entre des phases de plateformes, puis des combats. Concernant la première partie, il s’agit de se déplacer rapidement et avec une précision (assez large et tolérante) d’un point à l’autre, tout en évitant les obstacles qui se dresseront sur le chemin. Honnêtement, à part l’une ou l’autre chute, cela ne comprend pas de réelle difficulté. Du côté des combats, par contre, c’est une tout autre histoire. Les affrontements font la part belle à la brutalité, rappelant ici un certain DOOM. En effet, le jeu est nerveux, très nerveux, nécessitant de bouger en permanence pour éviter de se faire découper par les hordes d’ennemis qui tombent sur notre héros. Pour y parvenir, les zones de combats sont truffées de murs sur lesquels il est possible de courir, de points d’attache pour utiliser son grappin et survoler les ennemis, mais également de caches sous lesquelles il est possible de récupérer de la vie ou des munitions. La verticalité des lieux est également souvent présente, permettant de se déplacer avec une aisance naturelle.

Sur la zone de combats, pour aider le joueur, sont disséminés différents items qui lui permettent de récupérer soit de la vie, soit des munitions. Ces dernières, en nombre limitées, sont d’ailleurs d’une importance vitale. Car si votre katana permet d’éliminer facilement les ennemis de base qui se jetteront sur vous, les armes à distance permettront d’infliger de lourds dégâts à des adversaires qui, au corps à corps, vous mettront en pièces en quelques instants. À partir d’un certain niveau (et en fonction des améliorations choisies), il sera possible de récupérer de la vie et des munitions en éliminant des ennemis, ou en utilisant ce qui est appelé une arme mutilante. Un procédé qui rappelle, encore une fois, DOOM Eternal et sa tronçonneuse.

Les armes mutilantes, justement, parlons-en ! Lo Wang possède une jauge qui, au fil de vos meurtres, va se remplir. Une fois que cette dernière a atteint un point bien précis, elle vous permet, en appuyant sur deux gâchettes, d’éliminer instantanément un ennemi important et de récupérer son arme. Particulièrement cruelle (et jouissive à utiliser, oui…), cette arme permet d’éradiquer un grand nombre d’ennemis et de prendre rapidement l’ascendant sur vos adversaires. Attention toutefois à ne pas l’utiliser trop rapidement, car certains combats sont longs et retords. Et comme la jauge tend à se remplir lentement… il vaut mieux l’utiliser au moment le plus adéquat.

Pour éviter que l’expérience jeu ne devienne lassante (ce qui serait un réel problème pour un jeu dont la durée de vie n’excède pas les cinq heures), les développeurs ont mis à notre disposition des armes suffisamment nombreuses et variées : lance disque, laser, lance grenade, fusil à pompe… Il y a de quoi faire ! C’est d’ailleurs le même raisonnement concernant les adversaires qui, au fil de l’aventure, vont se montrer de plus en plus glauques et originaux. Chacun d’entre eux possède sa particularité, ce qui nécessite un petit temps d’adaptation pour le joueur qui devra faire attention à la manière d’aborder certains combats. Enfin, sur les champs de bataille, différents éléments seront présents et permettront de faciliter les affrontements. On pense notamment aux barils explosifs, de gel ou électriques qui, envoyés à la gueule des créatures, permettent de semer la zizanie dans les lignes ennemies. Idem pour les pièges activables à l’aide de vos armes, ou des piques sur lesquelles il est possible de projeter des ennemis en utilisant son Chi.

Sur le plan purement technique, Shadow Warrior 3 assure le plus important : proposer une expérience fluide à tout moment. Pour un jeu dont le gameplay repose essentiellement sur la réactivité et la vitesse de déplacement, il était nécessaire (pour ne pas dire indispensable) que les développeurs ne se loupent pas. Mission réussie. Au niveau artistique, le titre se veut coloré et vraiment vivant. Les différents lieux visiter sont beaux (sans être transcendants) et nous font voyager : temple traditionnel japonais, dos de dragon, forêt et cascade, zones enneigées… Le périple de Lo Wang est agréable à suivre. Peu de bugs ont jalonné l’expérience (deux, en tout) et aucun de ces derniers n’a réellement posé de problème. Enfin, au niveau sonore, les doublages (en anglais) sont bons et les voix tout à fait crédibles. La musique quant à elle est pertinente, soulignant par moment l’ironie de la situation, ou appuyant la violence et la rapidité des combats.