Test : Sherlock Holmes : Crimes et Châtiments sur Xbox One
L.A. Holmes
Au fil des années, les aventures de Sherlock Holmes inventées par Frogwares ont su se faire une solide réputation auprès des amateurs de jeux d’aventure. Moche à souhait, clairement vieillot niveau prise en mains, l’intérêt était évidemment à chercher ailleurs. Tout joueur qui a ne serait-ce qu’arpenter les rues de WhiteChapel à la recherche de l’éventreur sera unanime : la saga des Sherlock Holmes est dotée d’une ambiance absolument renversante, et cela même en étant dans des décors dégoulinants d’une laideur infinie. C’est indéniablement la force de la série et la substantifique moelle que Frogwares a su capter dans les personnages de Watson et Holmes.
Indéniablement, après des épisodes réussis et des ventes plutôt correctes, le développeur ne s’est pas assis sur la reconnaissance du public, et opère avec Crimes et Châtiments un tournant majeur dans la série. Fini ici les graphismes qui agressent la rétine, le moteur de C&C est réellement somptueux. Les décors prennent enfin vie et s’allient à l’architecture des niveaux toujours aussi attachante de Frogwares. Les expressions faciales des personnages que l’on interroge sont indéniablement entrées dans un standard de qualité de grosses productions actuelles. Bref, c’est un sherlock holmes flambant neuf et rayonnant auquel on a droit avec ce nouvel opus.
« Les expressions faciales des personnages que l’on interroge sont indéniablement entrées dans un standard de qualité de grosses productions actuelles. Bref, c’est un sherlock holmes flambant neuf et rayonnant auquel on a droit avec ce nouvel opus »
Le gameplay a, lui aussi, subi quelques menus changements. La semi-liberté observée dans les anciens opus est ici abrogée, pour laisser place à des décors plus petits, mais également plus intéressants. Sherlock se déplacera d’environnements en environnements en charrette, avec évidemment de nombreux allers-retours inhérents au genre, mais pourtant jamais pénibles. Les voyages en charrette, qui sont en réalité des temps de chargements, permettent également de se recentrer sur les indices trouvés et d’en tirer des conclusions. Car c’est là l’essence-même de ce Sherlock Holmes : Fouiller les décors à la recherche d’indices, en s’aidant parfois de la vision d’enquêteur, sorte de super-pouvoir Holmesien permettant de voir dans les décors ce que l’oeil non aguerri ne verrait pas. Et évidemment, une fois tous les éléments du puzzle recomposés, il conviendra d’interroger les bonnes personnes, avec les bonnes questions. Très peu punitif, Sherlock Holmes n’en est pour autant pas un jeu où l’on se laisse prendre par la main.
La collecte des indices faites, les interrogatoires laissent une marge d’erreur, et se tromper de questions ou de faits ne sera pas synonyme d’échec. Là où le titre de Frogware devient véritablement intéressant, c’est qu’une fois tous les faits en votre possession, vous devrez choisir entre plusieurs potentiels coupables, pour au final n’en désigner qu’un seul, et décider de son sort (prison ou relaxe). Et croyez-nous, malgré tous les faits en présence, il n’est pas rare d’avoir de gros doutes et de condamner la fausse personne. On pourra évidemment rejouer la scène finale et revenir sur son choix, mais la force du titre est de rendre cela frustrant : quoi de plus pénible qu’avoir été un piètre Holmes et s’être trompé ? Comprenez bien, ce point du jeu est une qualité et pas un défaut, bien au contraire. Pour ne pas se tromper, une minutie de tous les instants sur les preuves amassées sera nécessaire.
« c’est qu’une fois tous les faits en votre possession, vous devrez choisir entre plusieurs potentiels coupables, pour au final n’en désigner qu’un seul, et décider de son sort (prison ou relaxe). Et croyez-nous, malgré tous les faits en présence, il n’est pas rare d’avoir de gros doutes et de condamner la fausse personne »
En dehors d’un gameplay riche, ponctionné de mini-QTE et d’énigmes en tous genres, le titre de Frogwares garde des bases solides en termes de narration et d’ambiance. Les décors visités, les personnages rencontrés, participent à cette patte Frogware qui a fait la renommée du studio. On est ici en présence d’un jeu réellement prenant, doté de personnages charismatiques et de situations réellement intéressantes pour tout enquêteur en herbe. Les doublages des personnages, entièrement en anglais désormais, sont de bonne facture et retranscrivent merveilleusement tout le flegme britannique de nos héros. La bonne demi-douzaine d’enquête qui jalonne l’aventure vous tiendra donc en haleine une bonne quinzaine d’heures, quinze heure d’un titre que l’on n’attendait pas en aussi grande forme.
+
- Enfin beau
- Atmosphère et personnes délicieux
- Les doublages
- Rafraichissement global
- Conclusion final
-
- Peu punitif sur les interrogatoires
- Les allers-retours pourront irriter les non habitués au genre