Jeux

Silent Hill 4: The Room

Survival Horror | Edité par Konami | Développé par Konami

8/10
360 : 24 septembre 2004
30.09.2004 à 21h59 par |Source : http://www.xbox-mag.net/

Test : Silent Hill 4: The Room sur Xbox

A peine plus d’un an après la sortie du magique et envoûtant Silent Hill 3 (qui n’a pas vu le jour sur Xbox pour des raisons aussi obscures que les rues de cette « charmante » petite bourgade), Konami réactive déjà le jackpot à frissons. L’insalubrité, la cruauté, l’oppression et l’angoisse propres à l’une des séries les plus réussies de cette dernière décennie vidéo-ludique sont de retour. Après une première trilogie monumentale, j’avoue m’être dit au début que la sortie aussi précipitée d’un nouveau SH était une erreur, et que la licence était en train d’être sacrifiée sur l’autel du marketing ardent. Peut-être que l’an prochain, on aurait droit à un Silent Hill PGA Tour 2006, qui sait. Mais les screenshots glauques et les vidéos morbides qui pullulent sur le net depuis 8 mois ont eu raison de mon objectivité et j’attaque ce nouvel opus la bave aux lèvres. Il semble cependant que mes peurs initiales n’étaient pas complètement infondées…

Resident Hill ??

Attention, Silent Hill 4 est un très bon jeu. Simplement, après les tueries sans nom que sont SH2 et SH3, on pouvait attendre mieux de cette « suite ». En fait, cet épisode marque une nouvelle orientation de la série et comme le premier SH, le jeu du jour peut faire figure de premier test pour les ptits gars de la Silent Team. C’est ce qu’on espère en tous cas. Pourquoi « nouvelle orientation » ?? Et bien sachez que vous pouvez jeter à la poubelle la radio qui grésille, la lampe-torche et que la majorité du jeu se déroule en plein jour. J’imagine que certains d’entre vous se sont décomposés à la lecture des deux dernières lignes. Attention, le jeu fait toujours flipper un max, les décors sont morbides, les murs sont tâchés de sang et de liquides dont on ne préfère pas connaître l’origine. L’aveture comporte également plusieurs scènes d’une grande cruauté. L’oppression est constante et certains passages sont épiques, le cœur prenant 80 pulsions par minute en l’espace de 10 secondes (Foucault peut se mettre sa Zone Rouge où je pense dans ce genre de situation).The Room parvient à surprendre grâce à plusieurs scènes frissonnantes et très bien pensées mais sur l’ensemble, le bilan est moins dithyrambique que pour ses prédécesseurs.

Laissez-moi sortir !!

Côté scénario, The Room met en avant Henry Townsend, héros du second Silent Hill, qui s’est installé depuis deux ans dans l’appartement 302 d’un immeuble de South Ashfield. Depuis quelques jours, des phénomènes mystérieux se produisent, la TV et la radio grésillent en permanence, Henry ne peut même plus ouvrir les fenêtres de son appartement. Pire, il est totalement enfermé chez lui puisque des chaînes condamnent la porte de l’intérieur. Elément de gameplay novateur : lorsque Henry se trouve dans son appartement, le jeu se déroule en vue à la première personne. Vos seuls contacts avec le monde extérieur sont le judas de la porte d’entrée et les trous dans le mur de la chambre voisine. Jusqu’au moment où Henry découvre dans sa salle de bains un énorme trou orné d’écritures incompréhensibles. A travers ce trou, Henry peut se balader dans des univers « parallèles » qui font office de niveaux. Les univers sont assez classiques dans l’ensemble (station de métro, forêt, hôpital…) même si le niveau se déroulant dans la prison à plusieurs étages est particulièrement réussi et complexe. Si l’envie d’innovation de la Silent Team concernant le système de jeu ne peut être que louée, on ne peut pas en dire autant des innombrables allers-retours que l’on devra se farcir en plein milieu d’un niveau parce que l’inventaire de ce bon vieux Henry est plein. Tout ça pour les déposer dans un coffre dans votre appartement. En plus d’être rébarbatif, ce principe rappelle un peu trop une série concurrente de Capcom que je ne nommerai pas. Parmi les autres semi-déceptions, on peut dénoter la relative facilité des énigmes, bien souvent tirées par les cheveux. Des énigmes à la Resident Evil en quelque sorte (mince, je l’ai dit). On notera également l’apparition d’éléments « inédits » à la série comme une barre de vie (ce qui va totalement à l’encontre de l’immersion des précédents volets). Enfin, le summum de la flemmingite aigüe des développeurs : la seconde partie du jeu vous obligera à vous retaper tous les mondes visités dans la première moitié de l’aventure. Sympa, non ?? Malgré cette longue liste de « défauts », la sauce prend étonnament bien et SH4 reste largement au-dessus des productions actuelles à tendance « horrorifiante ». C’est simplement que l’on est en droit de s’attendre à mieux de la part de cette série, et même si le jeu demeure dérangeant à souhait, on ne cesse de se dire que l’ambiance était encore plus terrifiante dans les précédents opus, dommage.

Aussitôt dit, aussitôt fini

Tout jeu comporte des défauts et si l’énumération ci-dessus peut paraître démesurément longue pour un SH, il faut bien avouer que techniquement le soft est de très bonne facture. On dénote pas mal d’effets sympathiques, des textures murales dégoulinantes d’hémoglobine, et l’on ne sent que très rarement en sécurité. Vous pourrez même vous faire attaquer dans votre propre chambre !!!L’animation et le gameplay n’ont quant à eux pas vraiment varié depuis les anciens épisodes mis à part l’utilisation du coffre, et le fait d’avoir la chambre comme QG auquel on retourne après s’être extirpé d’un monde. La réalisation globale est donc très bonne, et couplée au scénario pesant, SH4 parvient à s’en sortir très bien, même si l’on garde en bouche un goût d’inachevé, surtout quand on sait que l’aventure ne demandera aux aficionados du genre que 8 ou 10 heures pour être terminée. Après, libre à vous de découvrir les 4 fins différentes, 3 d’entre elles étant très similaires. Enfin, je ne peux pas parler d’un Silent Hill sans parler d’ambiance sonore, une fois de plus un chef d’œuvre. La Silent Team a bien compris que la bande-son était primordiale pour recréer la peur et l’oppression, et ils nous pondent à chaque fois une merveille, The Room n’échappant pas à la règle.

Par Roms22

Un peu à la manière du premier Silent Hill, The Room semble être la première pierre d’un nouvel édifice du survival-horror, et se démarque assez nettement de ses prédécesseurs sur pas mal de points. Moins surprenant, moins frissonnant que ses grands frères, SH4 est quelque part décevant, tout en restant dérangeant et angoissant. Sa « Residentevilification » aura de quoi en énerver plus d’un, mais je suis certain que Konami saura nous livrer un bébé exempt de tout défaut avec SH5. Les quelques nouvelles idées incluses dans ce quatrième volet sont visiblement encore au stade d’expérimentation, et si ce SH4 est déjà un très bon survival-horror, la Silent Team saura faire de ses 2 successeurs des titres gigantesques. Enfin, c’est ce qu’on espère…

+

    -

      • Textures variées et morbides, horreur bien retranscrite, l’univers de SH4 est gore et cruel à souhait. L’un des points forts du titre.
      • Si la maniabilité en elle-même n’a pas vraiment changé, je sanctionne ici surtout les allers-retours incessants qu’il faudra faire en plein milieu d’un monde pour aller déposer les objets dans le coffre de votre chambre.
      • Courte, c’est le moins que l’on puisse dire. Les bourrins pourront toujours essayer de découvrir les 4 fins différentes…
      • Comme tous les SH, The Room dispose d’une bande-son superbe et angoissante et les bruitages sont vraiment réussis.
      • Pesant à souhait, le scénario est bien pensé, The Room ne manque pas de passages épiques. Cependant, le fait de se retaper deux fois les mêmes mondes n’a rien d’enthousiasmant.
      • Malgré de nombreux petits défauts, SH4 est un très bon jeu. Il reste un bon cran en-dessous de SH2 et SH3 notamment, mais fait figure de base de travail pour les 2 épisodes qui suivront, avec déjà de très bonnes sensations. Vivement la suite…
      • Pas de grosse évolution depuis SH3. Mais pas de problèmes à signaler non plus.