Test : Silent Hill : Homecoming sur Xbox 360
Une fois n’est pas coutume, Silent Hill : Homecoming met en scène un nouveau personnage, Alex Shepherd. Pris de violentes hallucinations, impliquant son jeune frère, Alex décide de retourner dans sa ville natale, qui n’est autre, vous l’aurez compris, que Silent Hill. Arrivé sur place, Shepherd constate que l’endroit n’a plus rien de similaire avec ses souvenirs d’enfance. La ville est en effet plongée dans une brume impénétrable. Tout semble mort, désert et d’une noirceur déconcertante. Pourtant, déserte, la petite bourgade de Virginie Occidentale ne l’est pas, et notre héros le constatera bien assez vite. C’est donc sur ces bases on ne peut plus classiques, que le scénario va peu à peu se construire, fréquemment parsemé de rencontres, tantôt inquiétantes, tantôt rassurantes. Les habitués de la série ne seront évidemment pas dépaysés, puisqu’une grande partie de la trame scénaristique prend pour inspiration celle initiée par le premier épisode, il y a maintenant dix ans. Même si l’histoire dans sa globalité reste intéressante à suivre, on aurait espéré une prise de risques un peu plus importante au niveau des situations, parfois trop prévisibles.
Il est également important de noter que les cinématiques, qui constituaient autrefois l’un des points forts de la saga, n’aient pas bénéficié du même soin. Une impression d’autant plus troublante si l’on sait que Silent Hill : Homecoming bénéficie de graphismes tout à fait appréciables : effets de lumières et textures convaincants, brouillard agréablement animé, modélisation des personnages et des niveaux réussie. Le constat reste, dans sa globalité, plutôt efficace. On pouvait cependant légitimement en demander plus, les capacités de la 360 n’étant bien évidemment pas transcendées, et quelques ralentissements en cours de partie viennent hélas confirmer cette impression.
Dans la pénombre
L’ambiance étant l’une des pierres angulaires de la série, il est intéressant de constater que Double Helix a su capter l’essence-même de la série, se permettant au passage d’y intégrer quelques idées personnelles. Ainsi, la plupart des ficelles utilisées dans les précédents opus sont intactes. Entre les différents documents à collecter ici-et-là, le système de sauvegarde, les énigmes, on marche en terrain archi-connu. A ceci près que le soft prend désormais des allures de jeu d’action plutôt osées, mais parfaitement assumées. Silent Hill : Homecoming se dote en effet d’une maniabilité repensée en quasi-totalité. Le héros est souple, agréable à prendre en mains, et s’autorise même quelques roulades et esquives dans le feu de l’action. Dans le même ordre d’idée, l’inventaire a été en partie simplifié, dans le but de s’adapter au nouveau gameplay. Autant dire que tout cela constitue une petite révolution dans la série. Cependant, cette orientation plus poussée vers l’action implique son lot de contraintes.
Parmi elles, on constate tout au long de l’aventure que les énigmes sont simplifiées de façon assez frustrante. Mais la principale conséquence reste que le jeu peine à surprendre. En d’autres termes, Silent Hill : Homecoming nous donne fatalement moins de sueurs froides que ses prédécesseurs. Double Helix a heureusement su insuffler au titre une identité jusque-là inconnue dans la série, en assumant l’orientation de son jeu du début jusqu’à la fin. Une ambiance réussie, donc, qui se révèle magnifiée par les superbes compositions d’Akira Yamaoka. Passant de l’émotion au dégoût en une fraction de seconde, l’univers musical crée par le compositeur est impressionnant de justesse.
Quoi, ma gueule ? Qu’est-ce qu’elle a ma gueule ?!!
Mais tout cela ne serait évidemment pas grand chose sans l’un des principaux atouts de la série : son bestiaire inimitable. Là encore, le développeur a su s’inspirer du large éventail déjà connu, comme les fameuses infirmières putrides, qui rêvent de vous faire des bisous baveux dans le cou, ou encore l’apparition d’anciennes gloires, malheureusement trop brève. Mais à cela, Double Helix a apporté son lot de nouvelles créations, renforçant au passage le musée des horreurs de la licence. Dans l’ensemble, le design des créatures est convaincant. Mention spéciale à quelques boss, vraiment réussis.
Il est également intéressant de souligner que la difficulté du jeu a pris du galon, puisqu’il sera désormais plus difficile, y compris en mode normal, de trouver kits de soins et munitions. Pour une aventure qui vous tiendra en haleine une petite dizaine d’heures, on aura plutôt tendance à classer cela au rayon des points forts.
Test réalisé par Kyle
+
- Compositions exquises
- Joli...
- Identité de la série intacte
- Bestiaire efficace
- Jouabilité débridée
-
- On a moins peur
- Scénario moins profond que par le passé
- Enigmes trop faciles
- Court...
- ...Mais peut mieux faire