Test : Sker Ritual sur Xbox Series X|S
On en veut simplement plus...
Sker Ritual n’est pas le genre de jeu où l’on perd son temps. Votre aventure débute avec une cinématique bien mystérieuse qui dévoile une histoire des plus intrigantes. Vous êtes réveillés par une femme dont on ne sait rien et vous êtes envoyés en mission pour arrêter la diffusion d’un message. Evidemment, votre objectif ne peut être atteint qu’en bravant de nombreux dangers qui prennent la forme de créatures étranges et malveillantes. Un synopsis qui n’est finalement pas des plus complexes pour une histoire qui est diluée totalement au cœur des quatre cartes qui composent le contenu du jeu. Ce n’est donc clairement pas de ce côté-là que se trouve l’intérêt du jeu, même si on lui peut lui reconnaitre une certaine cohérence et une ambiance plutôt réussie, par moment.
En termes de contenu, Sker Ritual est un jeu pleinement orienté vers le multi. Il est évidemment possible de jouer en solo aux quatre cartes, mais ce n’est pas du tout intéressant. La raison ? Les zones sont vastes et les ennemis tombent de partout. On aurait évidemment apprécié le fait d’être accompagné par des bots qui, même s’ils ne parviennent jamais à égaler le comportement humain, laissant transparaitre l’illusion d’équipe. Du coup, quand on joue seul, l’expérience est plus fade, plus basique et, surtout, plus anodine. On passe son temps à courir d’un point à l’autre, en se pressant pour éviter / tuer les ennemis. Avec tout ce qu’il y a à faire, il est impossible de s’intéresser à l’histoire, ni même aux objectifs de mission. On court, on avance et on espère trouver le bon chemin en abattant la kirielle d’ennemis qui se dressent sur notre chemin au fil des vagues que l’on repousse. Paradoxalement et logiquement, c’est donc au côté de trois autres joueurs que l’expérience se révèle véritablement gratifiante. On peut se séparer pour couvrir une plus grande zone, défendre différents points, choisir des armes complémentaires… bref de nombreuses possibilités qui diversifient le gameplay et qui le rendent nettement plus intéressant !
Pour mesurer tout l’intérêt de ce gameplay, il faut donc comprendre le fonctionnement du jeu. Vous débarquez dans une zone qui, au départ, est limitée. Différents points d’intérêt se trouvent autour de vous : changement d’armes, soin, rechargement, portes verrouillées… Evidemment, tout a un prix. Et pour se procurer de l’argent, il n’existe qu’une seule et unique possibilité : éliminer des ennemis. C’est donc au prix du sang que vous pourrez évoluer et avancer dans le jeu. Il vous faut trouver un équilibre entre le fait de s’équiper suffisamment pour parvenir à repousser les vagues adverses et l’avancée dans le niveau. Parmi les quatre cartes jouables, on retiendra les différents embranchements qui vous sont proposés et qui peuvent donner l’impression – par moment – de se trouver dans un labyrinthe. Vos premiers pas se font d’ailleurs dans la douleur puisqu’on perd un temps certain à trouver son chemin, ce qui laisse le temps aux ennemis de revenir plusieurs fois, toujours plus nombreux, toujours plus dangereux. Cet apprentissage est la clé du jeu et il est fort peu probable que vous ne terminiez la mission au cours de votre première partie. Cet aspect de « recommencement » est d’ailleurs fortement inspiré des Rogue-Like puisqu’au fil de votre avancée dans les missions vous pouvez débloquer des bonus qui vous offrent différents avantages (dégâts supplémentaires, étourdissement…) ainsi qu’une « monnaie » qu’il est possible d’utiliser dans les menus du jeu afin d’améliorer définitivement votre personnage. Le tout est bien pensé, parfaitement fonctionnel et, si vous êtes partisan de ce fonctionnement, c’est diablement addictif.
Evidemment, quatre cartes, c’est relativement limité. C’est d’ailleurs l’un des points noirs du jeu. On a l’impression de rapidement tourner en rond et d’avoir atteint notre objectif très rapidement. Les plus pointilleux auront tout de même l’opportunité de dénicher les quelques secrets qui sont dissimulés dans les zones, tandis que les plus courageux pourront se heurter aux différentes difficultés proposées (au nombre de cinq, tout de même) afin de complexifier l’expérience, mais en soi, il s’agit toujours des mêmes environnements et, au final, des mêmes ennemis. D’ailleurs, tant qu’à parler du bestiaire, il est intéressant de noter que les créatures qui vous attaquent sont franchement variées et bien pensées. On croise des adversaires basiques au départ, puis au fil des vagues, on se trouve confronté à davantage d’ennemis plus spécifiques, voire à des boss nettement plus menaçants et résistants. On peut également ajouter l’apparition – hasardeuse – d’une créature durant votre partie, histoire de rendre l’expérience un peu moins morne et vous comprenez que de ce côté-là les développeurs n’ont pas chômé. Le bestiaire est varié, cohérent et les apparitions spontanées (et boss inattendu) créent une tension qui est bienvenue !
Sur le plan purement technique, Sker Ritual est un jeu qui se veut propre et sans fioriture. Clairement, le studio ne dispose pas des moyens d’Activision, mais il n’empêche que le titre possède son identité propre. Alors oui, on pointera tout de même du doigt les cinématiques qui font vieillottes, ou encore certaines textures baveuses, mais qu’importe. Comme pour l’histoire, l’intérêt du jeu est ailleurs et, durant une partie, on ne prend pas le temps de contempler les décors et le moindre pixel. Il faut que la partie soit fluide, que ça joue vite, et de ce côté-là, nous n’avons rien eu à dire. C’est donc une belle réussite. On retient également de notre test, l’ambiance du titre qui se veut savoureuse. Les différents objectifs et lieux visités tendent vers l’horreur et le fonctionnement du titre crée parfois une tension qui est des plus intéressantes. Cela étant, ne vous attendez pas forcément à une ambiance à la Resident Evil VII. Non, on est loin de ce genre de titre, mais il est arrivé plusieurs fois que l’on sursaute en se retournant et en se retrouvant face à une créature que l’on n’a pas entendu venir. On n’en demande pas plus, au final. Enfin, un petit mot sur la partie sonore du titre qui se veut particulièrement discrète. La musique est clairement relayée au second plan tandis que les bruitages s’avèrent tantôt réussis, tantôt anecdotiques. On aurait apprécié, comme pour tout bon FPS de ce genre, des sensations un peu plus brutes, un peu plus sèches, qui auraient été en accord avec l’ambiance / le gameplay proposés.
+
- Terriblement fun à plusieurs ;
- Côté Rogue-Like sympathique ;
- Bestiaire varié ;
- Gameplay maitrisé ;
- Cartes variées ;
- Objectifs diversifiés.
-
- Solo terriblement limité ;
- Absence d'IA ;
- Seulement quatre cartes ;
- Répétitif.