Test : Soldier of Fortune : Payback sur Xbox 360
Sans peur et sans valeur, le mercenaire aime le cash
Utilisé depuis le Moyen Age comme soldat de substitution non affilié officiellement à un gouvernement, le mercenaire accepte toute mission tant que le paiement est à la hauteur des ambitions affichées. Dans l’uniforme paramilitaire du mercos Thomas Mason, vous allez parcourir les endroits les plus chauds du globe, après une tentative d’escorte qui tourne mal. Ne cherchons pas plus loin, le scénario est aussi mince que le livret qui accompagne le jeu et sert surtout de prétexte à une boucherie organisée. Au moins, le soft répond aux critères de violence que les créateurs ont voulu mettre en avant et s’offre, au passage, un joli 18+. Est-ce justifié ? Sincèrement, pas plus que dans un autre FPS si l’on tient compte des litres d’hémoglobine versés, en revanche notre héros s’avère totalement amoral en tirant, par exemple, sur une personne désarmée qui se rend. N’espérez pas empêcher ce type d’action vu que ce sont généralement de courtes séquences cinématiques. Grosso modo, votre progression seraintimement liée àun nettoyage intensif des lieux, encore mieux que du Cillit Bang qui fait même fondre la tuyauterie.
En fonction de l’endroit que vous visez, vos ennemis ne réagissent pas de la même façon : c’est peut-être le point fort du jeu vu que les développeurs ont, semble-t-il, beaucoup misé sur la localisation des dégâts et les animations qui vont avec. Si vous choisissez le bas ventre, le soldat en face mettra ses deux mains pour se protéger, un tir en pleine tête entraîne bien sûr une mort instantanée mais une visée mal calibrée ne fait que blesser. Votre ennemi peut alors tomber doucement, voire vaciller puis se relever, attention donc aux « fausses chutes ». Les adversairessont capables detenir une position isolée mais également de débouler en groupe, au loin ou à proximité. En conséquence, le choix des armes à embarquer (parmi quatre catégories) en début de mission n’est pas à prendre à la légère, même si vous en trouverez au sol par la suite. Un compromis entre le fusil à forte cadence et le fusil longue distance reste l’option la plus fiable, permettant ainsi de dégraisser le gros des adversaires sans se mettre trop à découvert.
On élimine et on rempile sans perdre le sourire
Comme dans pas mal de FPS, le joueur a accès à trois niveaux de difficulté dont le premier laisse pantois par sa…facilité ! Exit les techniques stratégiques pour évoluer, vous pouvez y aller gaiement en criant comme un barbare nordique lors de certaines séquences, et même courir une demi-heure sous un hélicoptère qui vous mitraille sans avoir la moindre chance d’y rester. Les deux autres niveaux prolongent la durée de vie, à défaut d’accroître l’intérêt du jeu. Pourtant certains décors, comme les ponts suspendus dans la jungle ou le village troglodyte au Moyen Orient, proposent une avancée intéressante, mixant assez bien différents types de zones. Seulement, deux points négatifs viennent entacher une première impression plutôt bonne : d’une part, la musique de fond peut s’avérer horripilante avec ses allures de générique pour émission télé alors que l’on rêverait de silence, d’autre part, le fait de passer plutôt un peu à gauche ou à droite n’annihile absolument pas l’impression de linéarité. Du coup, on ressent une sensation de lourdeur en progressant.
Les dialogues (non traduits dans leur version orale) sont aussi rares qu’un cheveu sur la tête de Yul Breiner, le joueur ne devant se contenter que de quelques instructions en début de mission. En même temps, on n’est pas là pour partager un pastis avec le vendeur de camelote du coin. Il faudra compter cinq à six heures de jeu, sept si vous êtes un contemplateur de paysages car, si les environnements se ponctuent par la présence d‘un grand méchant parfois, ce dernier n‘est pas plus dur à tuer que les autres (il est juste mieux armé). Sérieusement, le soft s’avale comme une rasade de bière et pousse naturellement à lorgner du côté du Xbox Live où les classiques (Team) Deathmatch, (Team) Elimination Demolition et Capture the Flag vous attendent. Seul bémol mais pas des moindres, il n’y avait déjà pas grand monde en décembre, et c’est le désert du Kalahari aujourd’hui.
+
- Quelques idées de décors intéressantes
- Certaines animations rendent pas mal
-
- Une bande son effarante parfois
- C’est linéaire et lourd dans la progression
- L’IA des ennemis ne crève pas l’écran
- De manière générale, on s’ennuie quand même !
- Très peu de joueurs sur le Live