Test : Sonic & SEGA All-Stars Racing sur Xbox 360
Sega c’est plus fort que toi
Voilà bien des années qu’on nous rabâche que Sonic le hérisson bleu est l’animal le plus rapide du monde. C’est bien beau tout ça, mais nous on veut des preuves. Quoi donc de mieux alors que d’organiser des courses ? Mais plutôt que d’inviter uniquement ses amis et ennemis habituels, Sonic en profite pour convier plein d’autres amis du monde Sega à la compétition. C’est ainsi qu’en tout et pour tout (et en attendant d’éventuels contenus téléchargeables) 22 protagonistes sont de la partie. En sus des 7 personnages issus de la série Sonic, on retrouvera tout en vrac : Alex Kidd (l’ancienne mascotte), Ryo Hazuki de Shenmue, Beat de Jet Set Radio, Ulala de Space channel 5, les Chuchus du Chuchu Rocket, Aiai de Super Monkey Ball ou encore Amigo de Samba de Amigo. Le casting est même composé d’illustres inconnus (Zobio et Zobiko de House of the dead pour ne citer qu’eux) et de personnages connus uniquement des plus anciens fans de Sega tels OpaOpa de Phantasy Zone ou les Bonanza bros.
En plus de ce casting purement Sega, la version Xbox 360 du jeu propose deux personnages exclusifs : Banjo et Kazooie de Rare, et votre avatar (si si vous avez bien lu, et cela ne s’était pas vu depuis Scene It 2). Si le choix des personnages fait globalement très période Dreamcast, décevant ainsi les amoureux des ères 8, 16 et 32 bits de la firme, il reste néanmoins varié, homogène et relativement conséquent. On pestera tout de même de voir certaines figures emblématiques de la marque passer totalement à l’as comme par exemple les personnages de Streets of Rage, Golden Axe, Shinobi, Nights, Space Harrier, Wonderboy ou encore pourquoi pas Daytona Usa (avec la hornet). Espérons que Sega entende le cri des fans et répare à posteriori cette injustice.
Concernant les courses, ces dernières sont au nombre de 24 et se repartissent en quelques univers basés sur différents jeux de la marque. 9 d’entre elles font écho à différents niveaux de la licence Sonic (la plage, le casino et la forteresse). Les 15 autres trois par trois retracent les aventures de House of the Dead, Super Monkey Ball, Billy Hatcher and the Giant Egg, Jet set Radio et Samba de Amigo. Il est clair que ce manque d’exhaustivité est peut-être l’un des points les plus décevant du soft. Non pas que les courses soient ratées bien au contraire, mais plutôt que de se focaliser sur quelques licences, il aurait sans doute été plus judicieux de présenter un circuit unique par personnage du jeu, voir même de mélanger un peu les univers dans des circuits cross-over. Toutefois ce qui est représenté l’est de fort belle manière, en particulier les circuits flamboyants de Samba de Amigo. Tout est extrêmement coloré, plein d’animations et de vie, et le level-design des circuits est généralement bien construit. On remarquera principalement les circuits de Super Monkey Ball pour leur coté particulièrement vicieux. Quoi qu’il en soit, chaque univers représenté par le jeu est doté de musiques reprises des grands classiques, et généralement remixées comme il se doit. Au passage on appréciera les fameuses musiques kitchs au possibles tirées de Sonic R (Sega Saturn) et composées par Richard Jacques, un compositeur célèbre pour les Sega fans.
Tu dérapes, tu dérapes, et puis tu fonces
Coté gameplay, le jeu ne fait pas vraiment dans l’originalité. Il se contente de prendre ce qui marche ailleurs et de l’adapter à sa sauce. Il est en effet difficile de ne pas voir planer l’ombre de Mario Kart sur un peu tous les aspects du jeu. Cela concerne autant les modes de jeu que la jouabilité. Pourtant, la vitesse bien plus prononcée dans le soft de Sega a tendance à rendre les sensations légèrement différentes. Si bien sûr la maniabilité change quelque peu selon les différents véhicules (un avion ou une fusée ne se conduisent évidemment pas comme une moto), la règle d’or reste la même pour tous : pour gagner il faut apprendre a déraper. En effet, lorsque lors d’un virage on tient enfoncé le bouton de dérapage quelques secondes (le temps dépend des personnages), le manette se met à vibrer par trois fois ; l’effet s’accompagnant de petites flammes de différentes couleurs. Ces indicateurs visuels et tactiles permettent d’indiquer au joueur que lorsqu’il va lâcher le bouton de dérapage, il se verra octroyé un boost de vitesse non négligeable. Chacune des trois vibrations indiquera un niveau de boost différent. Ainsi donc, n’espérez même pas gagner contre des concurrents en mode de difficulté facile tant que vous n’aurez pas maîtrisé un tant soit peu cette technique, parce qu’eux n’hésiteront pas à s’en servir. En tout cas une fois maîtrisé, le gameplay devient simple et efficace. Il séduira autant les gamers qui auront de cesse d’améliorer leurs temps que les joueurs occasionnels qui pourront rapidement entrer dans le vif du sujet pour s’amuser.
Bien sûr, déraper à tour de bras ne suffira pas à asseoir sa suprématie sur la course. Pour cela il sera aussi nécessaire d’apprendre à utiliser les différents objets qu’il sera possible de trouver sur les pistes. Là encore le titre lorgne dangereusement sur la concurrence et peine à innover. Mais après tout, pourquoi changer une recette qui marche ? Ainsi, il sera possible de poser des mines sur le parcours, lancer des missiles téléguidés ou des gants de boxes, de troubler l’écran des adversaires en leur plaçant un arc en ciel devant les yeux ou en leur retournant l’écran (l’effet est particulièrement troublant), de gagner un petit turbo supplémentaire…et surtout d’utiliser le pouvoir All-stars du personnage. Ah, voilà enfin une petite nouveauté. Chaque personnage, pour peu qu’il soit à la traîne, peut en ramassant un objet tomber sur un pouvoir all-stars qui est unique à chaque personnage, et est généralement particulièrement dévastateur. Sonic se transforme ainsi en Supersonic et fonce à toute berzingue, Alex kidd transforme sa moto en Petitcopter lui permettant de tirer sur ses ennemis, les chuchu invoquent la puissance du grand KapuKapu et l’avatar se fait porter par ses amis avatars durant quelques mètres.
Ces pouvoirs ont généralement pour habitude de modifier radicalement les chances de victoire de chacun et son utilisateur peut facilement passer ainsi de la 8ème à la 2ème place. Par contre dépasser le premier est une autre paire de manche. En effet, un des gros soucis du jeu se trouve être un petit problème d’équilibrage au niveau des armes. Si le joueur en tête prend suffisamment d’avance, il est extrêmement difficile pour les autres de le rattraper, vu que seul le second peut réellement lui nuire, et que ce dernier est généralement plus occupé à essayer de contrer les multiples attaques qu’il subit. Plus un joueur est positionné loin dans le classement, plus il reçoit des armes efficaces. Sur le papier c’est censé l’aider à remonter es autres. Le souci c’est que généralement, c’est la guerre totale entre les membres du peloton de queue pendant que les joueurs les plus en tête se contentent de foncer au plus vite vers l’arrivée en n’étant dérangés que de temps à autre par un petit missile. Il aurait été vraiment intéressant de fournir aux joueurs un bonus permettant de ralentir le joueur en tête de manière un peu plus conséquente.
Pour rester dans les soucis d’équilibrage, on peut aussi remarquer que généralement, les personnages en moto (sauf Big) sont avantagés par rapport aux autres, en grande partie grâce à la possibilité pour eux de faire des figures au sol leur permettant de gagner un petit boost en plus. Puisqu’on parle des figures, le jeu permet aussi à n’importe quel personnage, lors d’un saut d’effectuer des figures. Chaque figure réussie lui donne alors un niveau de boost supplémentaire à l’atterrissage.
Plus rapide qu’un hérisson
Sonic & Sega All-Stars Racing est donc un pur concentré de fun et de fan service. Mais qu’a-t-il donc dans le ventre ? Coté modes de jeu, le titre propose donc des courses simples paramétrables (nombre de tours, avec ou sans objets, difficulté…), des petits tournois (malheureusement peu nombreux et non paramétrables), un mode Time attack avec fantômes de son meilleur temps et surtout un mode Mission, comme Sumo Digital l’avait déjà proposé dans ses productions précédentes. Somme toute du grand classique. On serait donc en droit d’attendre du mode mission un peu d’originalité, d’autant plus que Outrun et Sega Superstars Tennis nous avaient habitué à plus de fantaisie. Il n’en est malheureusement rien, et sur les 52 missions du mode, la grande majorité n’est constituée que de courses basiques. Bien sur le mode reste plaisant, mais il manque d’ambition et de folie. Finalement, le time attack nous occupera bien plus longtemps, car les circuits sont finalement très adaptés à la course à la perfection une fois qu’on leur a ôté les petits obstacles qui jonchent la route.
Coté multijoueur, le titre propose tout de même quelques variantes. En effet, en multijoueur local (écrans splittés donc), le jeu propose un certain nombres d’épreuves de duel inédites. Les cartes d’arènes sont peu nombreuses (trois), mais permettent tout de même de s’amuser au roi de la colline, à la capture de chaos, la récolte d’émeraudes ou encore à la joute pure et simple. La question est : pourquoi n’avoir pas permis d’accéder à ce mode en online ? Non seulement tout le monde n’a pas forcement plein d’amis sous la main, mais en plus le multijoueur local limite donc les arènes à 4 joueurs, ce qui est assez frustrant. Coté courses, encore une fois le multijoueurs est bridé en ligne. En effet, suite à des soucis techniques, le jeu en ligne a tout simplement été amputé des all-stars, ce qui a tendance à déséquilibrer d’avantage les courses en faveur du concurrent en tête. Vu la grogne des joueurs, Il est fort probable que Sega travaille sur un patch mais d’ici là, cela reste un défaut rédhibitoire.
Les quelques dernières phrases de ce test pourraient laisser penser que ce jeu est loin d’être bon vu le nombre de défauts relevés. Pourtant il n’en est rien. Malgré son manque d’ambition et d’originalité, le jeu reste extrêmement fun, et c’est bien là l’essentiel. La réalisation est de plus de très bonne facture avec une animation fluide et rapide, une bande sonore de qualité (même si le commentateur pourra en exaspérer certains), des graphismes hauts en couleur, des circuits pleins de vie, une maniabilité en béton, et une durée de vie plus que correcte.
Tu Peux Pas Test – Sonic & Sega All Stars Racing [HD]
envoyé par Xbox-Mag
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- L’univers Sega extrêmement bien retranscrit
- Jouabilité impeccable
- Une sélection musicale de grande qualité
- La meilleure copie de Mario-Kart
- Un jeu fun et arcade
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- Les missions auraient pu être plus originales
- Un mode online Bridé
- Quelques soucis d’équilibrage
- Le jeu donne encore plus envie d'avoir des suites à ces grands hits
- Les courses ne couvrent pas assez d’univers