Test : Sonic Unleashed sur Xbox 360
S’il y a une chose qui rapproche Minus, Cortex et le Dr Robotnik, c’est bien leur envie de vouloir conquérir le monde. Heureusement, pour contenir la folie des grandeurs du moustachu, Sonic veille. Sauf que cette fois-ci, assuré de mettre une nouvelle déculottée au vieux briscard, le hérisson se fait surprendre et le laisse réveiller Dark Gaia, un monstre légendaire obsédé de la destruction planétaire. La Terre se morcelle, la population panique, et seul notre héros dont la coiffure rappelle un certain groupe allemand, est capable de réparer cette bourde. Mais comme si cela ne suffisait pas, Sonic va rapidement découvrir qu’il est atteint d’une étrange malédiction qui le fait se changer en hérisson-garou à la nuit tombée. Finies les pointes de vitesse, terminées les roulades destructrices, après minuit Sonic devient aussi rapide que Mimie Mathy courant un 200 mètres. Et les malheurs ne s’arrêtent pas là, puisqu’il fera également la rencontre de Chip, une sorte de petit écureuil volant amnésique à la voix insupportable qui le suivra tout au long de sa nouvelle aventure.
Passée l’introduction, Sonic débarque à Apotos, petite ville aux allures de station balnéaire grecque, et pourra au fur et à mesure visiter des villes africaines, du Moyen-Orient, occidentales ou asiatiques, ce qui lui permettra à terme de sauver les différents continents d’une Terre fictive. Le déroulement de l’aventure va donc se subdiviser en phases d’exploration et en phases de jeu, qui elles même seront différentes selon qu’il fasse jour ou non. L’exploration des villes permettra de faire le plein de hot dogs, de rencontrer quelques PNJ – dont les informations seront rarement pertinentes – mais surtout de sélectionner les différents niveaux qui s’offriront à nous dans chacune d’elle. Et puisque tout au long du jeu Sonic adoptera deux apparences bien différentes, nous aurons bien entendu le droit à deux gameplays différents également.
Retour aux courses
Les niveaux de jour vont reprendre le concept originel des premiers Sonic parus sur Megadrive, à savoir rejoindre une arrivée le plus rapidement possible. Pour cela il va falloir ramasser les précieux « rings » qui permettront d’emmagasiner de l’énergie nécessaire aux accélérations du hérisson, mais également de rester en vie lorsque celui-ci sera en contact de pics ou d’ennemis. En revanche, une chute ou une noyade sera fatale quoiqu’il arrive, ce qui ne manquera pas de se produire tant la vitesse de Sonic ne permet pas toujours d’appréhender les différents pièges du décor. Pour passer ces moments de frustration il faudra donc parfois mémoriser certains passages ardus afin de ne pas foncer tête baissée vers une mort certaine. C’est sur des plans 2D, dans des décors 3D que Sonic redécouvrira les joies de la vitesse au travers des différents continents, tantôt grâce à un scrolling horizontal, tantôt à l’aide d’une vue à la troisième personne, tout ceci ponctué par quelques quick time event, mais sans jamais aucune perte de rythme. Et il en sera de même lors de l’affrontement des boss de jour, d’affreuses machines concoctées par la folie furieuse du Dr Robotnik.
Si le gameplay reprend donc une base qui a fait ses preuves dans les années 90, Sega a tout de même tenu à incorporer un système de progression différent afin d’assurer aux joueurs une durée de vie convenable. Outre de nouvelles capacités que l’on débloquera petit à petit, chaque niveau, qu’il soit de jour ou de nuit, deviendra disponible en fonction de pièces que l’on aura récoltées au fil de l’aventure. Les pièces de soleil permettront donc d’ouvrir des niveaux de jour, tandis que celles de lune nous offriront la possibilité de vagabonder dans les niveaux de nuit. Un système qui atteint vite ses limites lorsque l’on est obligé de refaire trois ou quatre fois un même niveau afin de récupérer ces pièces, souvent bien cachées.
Les griffes de la nuit
Mais la plus grosse nouveauté vient évidemment du hérisson-garou. Véritable Dhalsim en puissance, il ne se privera pas d’étendre ses énormes bras afin de balancer quelques mandales aux nombreux ennemis qui parcourent les niveaux de nuit. En bon beat’em all, on se retrouvera vite à marteler un, voire deux boutons maximum afin d’étaler un bestiaire peu varié tout en prenant garde à sa jauge de vie. A côté de celle-ci, Sonic pourra ramasser des orbes violettes fortes utiles pour remplir une autre jauge dite « unleashed » qui s’apparente à une jauge de furie qui, une fois déclencher, permettra à Sonic de doubler sa force d’attaque durant quelques secondes tout en étant invincible. Si les combats en eux-mêmes se révèlent très vite répétitifs, on prendra plaisir à alterner ces phases avec de pures instants de plate-formes qui ne seront pas sans rappeler un autre moustachu célèbre. Petit bémol toutefois, la caméra nous facilite rarement la tâche et ne se fera pas prier pour nous proposer des angles absolument abjectes lors de certains passages, ce qui deviendra rapidement irritant. On regrettera également la longueur de certains niveaux, en contraste total avec les stages de jour, et même si les checkpoint sont relativement bien espacés, on a l’impression parfois de parcourir des niveaux interminables, la lassitude prenant du coup le pas sur le plaisir de castagner à tout va. L’affrontement des boss de nuit, contrairement à ceux de jour, se feront en arène, et se révèleront beaucoup plus simples que leurs homologues. Des séquences de Quick Time Event se chargeront de les annihiler après une série de combo bien placée. La fin de chaque niveau permettra alors d’utiliser de précieux losanges jaunes récoltés tout au long du parcours pour les appliquer à différentes compétences, à la manière d’un RPG.
Plus ou moins scripté dans son déroulement, Sonic pourra tout de même participer à quelques quêtes annexes, qui se résumeront souvent à aider les villageois, dont le chara-design rappellera les têtes rondes de Blue Dragon. Malheureusement ces quêtes n’apporteront que trop rarement des récompenses, et au final on préférera suivre la trame principale sans se poser de questions. Coté scénario, Sonic Unleashed reste fidèle à l’esprit de la série, c’est vide de sens, et la scène finale nous proposera même un clin d’œil à la série Power Rangers et ses robots ridicules, c’est dire. Mais pour arriver jusque là il vous faudra persévérer, recommencer un bon nombre de fois chaque niveau que ce soit pour récolter des pièces ou tout simplement pour atteindre l’arrivée en un seul morceau. La difficulté de cet épisode est clairement au dessus du reste de la série, et la dernière étape vous demandera plus d’une heure à suinter sur la manette pour en voir le bout. Un côté old-school dont on se serait bien passé.
+
- Le Sonic 2D est de retour, avec une fluidité retrouvée
- Techniquement réussi
- Sonic redevient « cool »
-
- Une caméra trop souvent mal placée
- Une difficulté corsée
- On casserait bien la figure de Chip