Jeux

South Park : Le Bâton de la Vérité

RPG | Edité par Ubisoft | Développé par Obsidian Entertainment

8/10
9.0/5
360 : 06 March 2014
11.03.2014 à 23h03 par - Rédacteur

Test : South Park : Le Bâton de la Vérité sur Xbox 360

Hooowdy-hooo !

L’âge de la majorité se profilant, South Park continue malgré tout de prôner son immaturité et son irrévérence. Fort de dix-sept saisons et un film, la série n’a pas connu le même succès du côté des jeux vidéo. En cause : des adaptations d’une qualité toute relative se contentant d’exploiter éhontément le nom de la série. Alors, imaginez donc l’excitation qu’avait pu procurer l’annonce d’une nouvelle adaptation développée par Obsidian et supervisée par le duo de créateurs en personne, Trey Parker et Matt Stone.

Ne tergiversons pas en évoquant le développement houleux de la série, entre reports répétés et faillite de THQ, et entrons dans le vif du sujet. Vous incarnez Le Nouveau, enfant muet – au grand dam de ses parents – qui vient d’emménager en ville. Très rapidement vous vous liez d’amitié avec les enfants du voisinage jusqu’à croiser la route de Cartman, pardon, le Grand Roi-Sorcier Cartman, qui vous renommera alors Connard. Celui-ci vous engage dans son armée d’humains afin de protéger le Bâton de la Vérité de la convoitise des Elfes Noires. C’est donc sur fond de jeu de rôle grandeur nature entre tous les enfants du village que l’aventure se déroulera. Un jeu enfantin qui sera sans cesse interrompue par tout et n’importe quoi, entre des gnomes voleurs de slips, un enlèvement extra-terrestre, une invasion de zombies nazie, ou encore l’intervention des services secrets américains.

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Les fans de la série seront aux anges : le jeu n’est pas seulement drôle, il est hilarant. Et ce dès le choix de la classe de votre personnage, puisque en plus des traditionnels guerriers, mages ou voleurs, vous pouvez opter pour la classe juif… Le ton est donné. S’il pouvait y avoir quelques craintes s’agissant du scénario compte tenu de la baisse qualitative que connaît la série, celles-ci s’envolent dès les premières minutes de jeu et ne reviennent jamais. Le jeu est drôle jusqu’à la dernières minute et ne vous épargnera jamais. Trey Parker et Matt Stone nous livrent avec Le Bâton de la Vérité l’un de leur meilleur scénario, digne des meilleurs épisodes de la série. C’est donc un bonheur de parcourir l’aventure, sorte « d’épisode dont vous êtes le héros » où les évènements les plus stupides et les plus invraisemblables, comme seul South Park sait les faire, s’enchaînent de façon cohérente. Les fans passeront des heures à tenter de trouver toutes les références et clins d’œil aux épisodes passés. Mais que les néophytes se rassurent, si South Park joue à fond la carte du fan service, cela ne se fait pas au détriment de l’histoire et le profane peut se lancer sans craintes dans l’aventure sans que cela nuise à son expérience de jeu.

«Les fans de la série seront aux anges : le jeu n’est pas seulement drôle, il est hilarant. Et ce dès le choix de la classe de votre personnage, puisque en plus des traditionnels guerriers, mages ou voleurs, vous pouvez opter pour la classe juif… Le ton est donné»

Transition subtile, qui n’a désormais de subtilité que le nom dès lors qu’elle est pointée du doigt (damned), pour parler maintenant du gameplay en lui-même. Jeu de rôle entre les enfants oblige, les développeurs ont opté pour les codes du RPG afin de raconter l’histoire écrite par le duo de créateurs. Un choix guère étonnant quand on connaît le passif d’Obsidian qui nous sert donc un système fort simple, mais non dénué de petites subtilités. Au terme de quêtes prétextes, empruntant la structure de poupées-russes, puisqu’une quête vous mène à une autre, elle-même vous demandant d’accomplir une nouvelle quête avant d’être remplie et poursuivre la précédente, etc., vous serez amené à tabasser les enfants du quartiers (ou parfois adultes) lors de combats, toujours secondé par un des héros de la série. Il s’agira de faire preuve de réflexe puisqu’ il faudra observer un timing précis et presser le bouton requis au bon moment afin de porter effectivement l’attaque ou au contraire parer l’attaque adverse.

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 Bien entendu vous disposez de pouvoirs spéciaux (déblocables au fil de l’aventure), d’effets secondaires, d’armes et armures aux effets divers, bref, les amateurs de RPG seront en terrain connus. Mais tout aussi efficace que soit le système mit au point par Obsidian, celui-ci n’est pas exempt de défauts. Tout d’abord nous pouvons regretter le manque de véritable coopération entre vous et votre partenaire lors des combats. Bien entendu vous pouvez changer de partenaire en cours de combat, vous échanger des objets de soin ou faire profiter l’autre de magie de soutien, mais sortie de cela il n’existe pas de véritable coopération entre les deux. Un pouvoir commun propre à un duo en particulier n’aurait pas été de refus et aurait ajouté au côté stratégique. Ainsi qu’une difficulté revue à la hausse. Le jeu est simple, peut-être un peu trop, et vous ne serez que très rarement, voire jamais en difficulté. La faute notamment au système de combat ultra permissif qui vous autorise à utiliser un objet de soin et attaquer, tout cela dans le même tour. Etant donné que vos poches déborderont de potions, au point que vous serez obligé d’en refuser la plupart du temps, il est alors presque impossible de mourir, à moins d’une négligence de votre part, ou de le faire exprès (ou d’être très mauvais, permettez-moi de le dire).

«Rien donc qu’une Xbox 360 en fin de vie ne puisse reproduire et chose que même un Smartphone actuel peut supporter les doigts dans le pif, easy»

Un défaut avec le recul qui n’en est pas réellement un, suivant la manière de présenter les choses, puisque cela permet une fluidité dans le déroulement de l’aventure et de profiter ainsi sans temps mort de l’histoire du titre, dont les cinématiques sont toujours accueillies à bras ouvert. Une facilité qui achève de faire de South Park un épisode interactif. Saluons la possibilité offerte par Obsidian de pouvoir passer toutes les cinématiques, mais jamais par accident (le grand drame de tout joueur, zapper une cinématique accidentellement), puisque une pression d’environ cinq secondes permet de passer celles-ci. Chose qui n’arrive finalement jamais tant elles sont plaisantes à regarder. Mais à l’heure où de nombreux jeux imposent leurs cinématiques, inintéressantes par ailleurs, au point d’en gâcher le plaisir de jeu et la fluidité de l’action *tousse*Max Payne 3*tousse*, cela fait un bien fou.

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Inutile de s’attarder sur les graphismes du titre. Non, le fait qu’ils soient fidèles au style graphique de la série n’a rien d’impressionnant (par ailleurs encenser un titre pour un style aussi abstrait, quand d’autres sont lynchés parce que pas suffisamment photoréalisme, avant même d’avoir été testé manette en main, l’ironie est belle). Nous parlons, rappelons-le d’une série animée produite originellement à l’aide de papiers découpés. Rien donc qu’une Xbox 360 en fin de vie ne puisse reproduire et chose que même un Smartphone actuel peut supporter les doigts dans le pif, easy. La durée de vie du titre est également plus que correcte. Comptez une bonne quinzaine d’heures pour terminer l’aventure principale, quelques petites heures de plus pour compléter le jeu à 100%. Une durée plus que satisfaisante, mais qui sera bien entendu toujours trop courte, le jeu étant un plaisir à parcourir dès les premières secondes, et ce sans temps mort. Ce qui, fatalement, donne l’impression de n’avoir joué que quelques heures quand on a passé en réalité un week-end complet manette en main (sans jamais la lâcher), et que nous aurions bien continué ainsi deux ou trois week-ends de plus.

«Fort heureusement, les créateurs de la série ont anticipé le problème et ont remplacé ces scènes par un petit texte de leur cru, presque aussi drôle, si ce n’est plus, que les dites scènes elles-mêmes. On se console comme on peut»

Mais là où le bât blesse, c’est dans la censure de quelques scènes clefs du titre. Une décision incompréhensibles puisque Le Bâton de la Vérité, non content d’être PEGI 18, ce qui annonce suffisamment la couleur, n’est absolument pas censuré dans sa version PC. Un détail qui ajoutera de l’eau au moulin à la guerre imbécile entre consoles et PC (mais qui pour une fois achève de leur donner raison). D’autant plus absurde étant donné que, certaines des scènes censurées – dont une en particulier – servent de tutoriel pour un autre passage du jeu qui est, lui, jouable, mais surtout parce que le titre aligne les moments beaucoup plus malsains (mais toujours hilarants). Fort heureusement, les créateurs de la série ont anticipé le problème et ont remplacé ces scènes par un petit texte de leur cru, presque aussi drôle, si ce n’est plus, que les dites scènes elles-mêmes. On se console comme on peut.

8/10
Ceux qui recherchent en South Park un véritable maître étalon du RPG garderont leur argent et préféreront se tourner vers d’autres modèles du genre. Sans aucun doute trop facile et censuré sans oublier la VOSTFR obligatoire, South Park ne souffrent fort heureusement pas de ces arguties, le titre étant porté à bout de bras par l’incroyable écriture de Trey Parker et Matt Stone, entre parodie et coup de coudes aux fans de la série, dialogues hilarants et situations si invraisemblables qu’il est impossible de les anticiper, à moins d’être aussi fou que ses scénaristes. Que ceux qui n’ont jamais regardé un épisode de la série se rassurent, le titre est suffisamment bien construit pour ne pas les laisser sur le bord du chemin et les combler autant que n’importe quel fan.

+

  • L’écriture de l’histoire
  • La personnalisation poussée du héros
  • Bourré de clins d’œil et références
  • Gameplay efficace

-

    • &@*%$ de censure !
    • Trop simple
    • Par de réelle coopération entre les équipiers