Test : Spider-Man 3 sur Xbox 360
La next-gen en demi-toile
Spiderman fait partie de ces licences qui arrivent à défier le temps, à s’adapter, et toujours à séduire un large public, des gamins adeptes de comics aux anciens fans toujours charmés par un homme araignée décidément peu enclin à se mettre à la retraite. Et ce n’est pas forcément un mal au vu des adaptations de qualité fournies par Treyarch. Spiderman 3 se trouve justement être le quatrième volet pris en charge par leur équipe. Avec cette fois un défi de taille à relever : le passage à la next-gen. Avouons-le franchement, ce sera pour une prochaine fois… Car sur le coup, Treyarch ne s’est pas franchement foulé. Les graphismes restent très inégaux et ont bien du mal à suivre le train de la next-gen pourtant déjà lancé chez quelques autres développeurs. C’est d’autant plus vexant que le background de la franchise ne demandait qu’une grande rénovation de printemps. A contrario, Spiderman bénéficie d’une modélisation et d’une animation irréprochables, mettant en fait au premier plan les différences de modélisation avec les personnages annexes, Sandman et le Green Goblin inclus. Cerise sur le méchoui, quelques missions en intérieur s’offrent le luxe de souffrir de problèmes de framerate. Au final, on a en fait l’impression de se retrouver face à un Spiderman 2 légèrement boosté. Ce qui, en fouillant un peu ne s’avère pas si inexact…
De l’utilité des QTE et des missions annexes
Comme toute bonne adaptation cinématographique, ce Spiderman 3 propose de suivre la trame scénaristique du film, avec bien évidemment son lot de missions annexes plus ou moins réussies, histoire d’allonger la durée de vie (qui dépassera difficilement la vingtaine d’heures, ce qui reste honorable pour un jeu d’aventure), mais qui ont au moins le mérite d’être défoulantes, et n’hésitant pas à aller chercher des personnages de l’univers de l’homme araignée pour augmenter et varier l’intérêt. Détail amusant : les développeurs ont semble t-il un peu trop lorgné vers Dead Rising, puisqu’il est possible d’effectuer quelques missions dans le rôle de Peter Parker, appareil photo à la main, et partir à la chasse au cliché… On ressent donc encore une fois une influence GTA-esque, n’imposant que peu de directives concernant l’ordre des missions, mais au final assez frustrante étant donné l’obligation de se farcir l’intégralité des missions annexes pour pouvoir faire avancer la trame principale. Cette dernière étant vous l’aurez compris la plus intéressante. Vous proposant de revivre les moments forts du film avec plus ou moins de liberté, elles se résument en fait à un schéma toujours identique, mais toujours motivant : se rendre d’un point A à un point B, combattre les sbires du boss, coller une branlée au gros méchant et enchaîner quelques QTE (à la manière d’un ShenMue, même si dans le cas présent le timing demandé sera nettement moins strict). Une bonne idée, sans doutes pénalisée par son utilisation à outrance, et qui fini forcément par agacer. Dans la même veine, les phases de combat avec les boss obligent souvent à utiliser la même tactique totalement bourrine, consistant simplement à devoir ralentir la cadence des combats pour éviter les attaques et marteler les boutons comme un narvalo. L’homme araignée a en effet la possibilité de ralentir les combats et ainsi d’éviter les attaques ennemies avec un bon timing (faut bien justifier le fait de porter un costume qui moule les noisettes…). Le tout accompagné d’un effet « bullet-time », quoiqu’un peu moins prononcé que l’original Matrixien et arrivant à ne passe casser le rythme des combats. Indispensable me direz vous, les combats étant un peu trop rapides (pour tout avouer encore plus rapide que dans Spiderman 2, ce qui n’est pas peu dire) pour être totalement jouable avec un minimum de technique. En outre, la courbe de progression du jeu est de plus assez déconcertante puisque les dernières missions arrivent à se boucler les doigts dans le nez du fait de la panoplie de combos appris par Spidey.
Caméra cassée
Les caméras sont l’un des gros problèmes du soft, puisqu’elles n’hésitent pas à s’affoler pour un rien, et notamment lorsque notre homme au costume collant tente une escapade sur les murs. Très agaçant lors de phases chronométrées, ce défaut arrive à saborder quelque peu une maniabilité pourtant plus que correcte. Il est cependant toujours aussi agréable d’écumer les rues de la ville en se balançant entre les immeubles. L’environnement sonore quand à lui est dans l’ensemble assez inégal, avec d’un côté quelques morceaux tirés de la B.O. du film et donc forcément très agréables à l’oreille et de l’autre une ville qui manque franchement de vie pour convaincre. Les arrestations que vous effectuerez en pleine rue seront certes acclamées, mais ça manque clairement de punch. Le doublage bénéficie d’une implication des acteurs du film, offrant des cut-scènes vraiment sympathiques. Et pour ceux qui se posent la question fatidique : oui, le « black-suited Spiderman » est bel et bien jouable, qui plus est une bonne partie du jeu. Mais voilà, impossible toutefois de jouer l’enfoiré de service et de coller une Spider-béquille à la petite vieille du coin. On reste encore et toujours dans la peau de ce niaiseux de Peter Parker. Frustrant.
N.D.L.R : Nous tenons à nous excuser pour ce test tardif.
+
- Dans la continuité de la série
- Fidélité du scénario
- Les ballades entre buildings
- La modélisation de Spidey
-
- Missions annexes parfois inutiles
- QTE discutables
- Caméra trop capricieuse
- Graphiquement moyen
- Des phases de combat brouillonnes