Test : Spider-Man : Shattered Dimensions sur Xbox 360
La quatrième dimension
On ne peut pas dire que les aventures vidéoludiques de Spiderman aient toutes été médiocres. Mis à part un Allié ou Ennemi où l’on s’ennuyait ferme à parcourir des niveaux très peu engageants, Spiderman 3 et Spiderman : Web of Shadows ont tout de même laissé de bons souvenirs dans l’esprit des fans de la série sans pour autant devenir de véritables indispensables dans les ludothèques. C’est sur ce bilan mitigé que le petit studio Beenox reprend les rênes avec pour seul espoir d’attirer les joueurs là où Treyarch n’a jamais réussi à les emmener. En d’autres termes, la question était de savoir si ce nouveau jeu pourrait permettre aux amoureux de l’araignée comme aux autres de prendre du plaisir du début à la fin en incarnant l’un des super-héros emblématiques de ces dernières années. Et la réponse ne se fait pas attendre, le contrat est pleinement rempli.
Pourtant, la copie rendue par nos amis québécois est loin d’être parfaite. Si l’idée de départ est plutôt originale, on sent réellement que le scénario tient plus du patchwork maladroit que d’un réel travail d’écriture, jugez par vous-même : lors d’un combat contre Mysterio, le super méchant au scaphandre, vous brisez accidentellement un puissant artefact. Les morceaux sont alors dispersés dans diverses dimensions et il est urgent que vous les récupériez avant qu’ils ne tombent entre de mauvaises mains. Il vous faudra contrôler quatre Spiderman différents, un pour chaque dimension, dans le but d’éliminer des ennemis aux pouvoirs décuplés par le fameux artefact. Bien entendu, bien plus que ce pitch loin d’être exceptionnel c’est surtout l’ambiance générale de la série que l’on retrouve avec joie, avec en première ligne l’humour légendaire d’un Peter Parker à la répartie parfois hilarante.
Aux quatre coins du monde
Vous l’aurez donc compris, le scénario vous demandera de diriger quatre personnages aux aptitudes différentes (Amazing, Ultimate, Noir, 2099), une particularité qui conduit directement à l’abandon du système bac-à-sable présent dans Web of Shadows pour revenir à un système de jeu plus classique divisé en niveaux. Un pari risqué toutefois lorsque l’on sait qu’Allié ou Ennemi (certainement le plus mauvais épisode 360) avait tenté cette approche par le passé et s’était ramassé les dents suite à la violence des critiques qui s’étaient abattus sur son cas. Heureusement, Spiderman : Shattered Dimensions est à des années-lumières du titre de Treyarch et propose au joueur de parcourir des niveaux qui plairont autant aux fans de l’araignée qu’aux autres. Mieux : tout comme avait su le faire Batman : Arkham Asylum, c’est une véritable invitation à découvrir la richesse de l’univers de Spiderman qui nous est offerte.
Et des comparaisons avec son homologue chauve-souris, il y en a quelques unes à faire. En effet, l’une des dimensions prend place en 1933 et vous forcera à la jouer fine soit en restant dans l’ombre, soit en vous suspendant à divers éléments du décor. Le seul moyen pour vous d’annihiler les ennemis sera d’enchaîner les éliminations discrètes, sans quoi ils n’hésiteront pas à vous truffer de plomb. Cet univers alternatif de Spiderman se différencie des autres dimensions grâce à une palette de couleurs limitée aux nuances de gris et à des effets sépias qui donnent à l’ensemble un cachet de toute beauté. Des bons points à modérer cependant, la faute à des phases aux murs peu précises qui plombent une partie du gameplay, d’ordinaire impeccable. Les autres dimensions restent plus classiques même si le rendu cell-shading des univers Amazing et Ultimate (respectivement costumes rouge et noir) est appréciable, et la ville du Spiderman 2099 rayonne par son futurisme et ses couleurs vives. Notons d’ailleurs que les développeurs se sont entièrement inspirés de comics édités par la Marvel et n’ont fait que retranscrire des univers qui existaient déjà afin de garder une certaine cohérence vis à vis de l’œuvre originale.
Pas de printemps pour Spidey
Bien entendu la richesse artistique ne suffit pas à faire un bon jeu, et ça tombe plutôt bien puisque Beenox ne s’est pas arrêté en si bon chemin. Les jeux de la licence Spiderman ont souvent rimé avec répétitivité, et il était temps de remédier à ce fléau en variant les séquences de gameplay. Si le Spiderman 1933 occupe déjà une place à part comme nous avons pu le voir, celui de 2099 nous propose plusieurs séquences de chutes libres qui vous demanderont d’esquiver différents éléments du décor et cela tout en essayant d’aller le plus rapidement possible. Dans le même esprit, vous participerez à des phases où la caméra passera en vue à la première personne. Le but de celles-ci sera alors d’envoyer directs, crochets et uppercuts à votre ennemi à la manière d’un Fight Night. Globalement on sent bien que les développeurs ont souhaité amené du rythme tout au long de l’aventure pour que le joueur n’ait pas le temps de s’ennuyer. Pour aller dans ce sens, ils n’ont pas hésité à multiplier les affrontement contre les boss dans des combats souvent dantesques, ce qui vous forcera à faire fonctionner votre appareil cérébral.
Et si jamais vous trouvez tout de même le temps long, les 180 défis proposés par le soft devraient régler le problème une bonne fois pour toute. En effet, chaque niveau vous demandera de remplir 15 objectifs précis, qui vont du ramassage des araignées cachées (bon courage !), à la réalisation de diverses actions – obligatoires ou non – pour progresser. Il faudra absolument passer par ces défis si vous souhaitez améliorer vos personnages ou débloquer de nouveaux costumes. Un travail de longue haleine qui rallongera considérablement la durée de vie du jeu située entre 10 et 12 heures sans cela, ce qui est déjà très honorable au regard de la quasi absence de temps morts. Seul petit bémol que l’on espère voir corriger dans les prochains jours : un vilain bug qui fait freezer la console lors du combat final qui aura bien failli avoir raison de votre serviteur (qui est désormais chauve).
Spiderman : Shattered Dimensions – Trailer de lancement
envoyé par Xbox-Mag
+
- Du plaisir à jouer, tout simplement
- Des défis sympathiques
- Une durée de vie honorable
- Un univers respecté et sublimé
- 4 Spiderman bien différents
-
- Le scénario tricoté façon Mémé
- Certaines phases peu précises
- Méchant bug au boss de fin