Test : Stories of Bethem : Full Moon sur Xbox One
Link sous morphine
Stories of Bethem : Full Moon vous met dans la peau de Khoma, un jeune habitant de Bethem qui part à la recherche d’un remède capable de guérir son père gravement malade. A l’image des premiers épisodes de la franchise Zelda (le premier, Awakening, Oracles et A Link to the Past), le déroulement de l’aventure s’effectue en vue du dessus, ponctuée par l’exploration de divers donjons éparpillés sur une carte suffisamment grande pour que l’on s’y perde. Au delà de son concept carrément pompé sur celui imaginé il y a 30 ans par Shigeru Miyamoto, on tique rapidement sur la pauvreté de la direction artistique, avec d’un côté des musiques très banales, et de l’autre côté des graphismes franchement laids. Entre style 8bits et 16bits, on peine à comprendre pourquoi le titre n’a pas bénéficié d’un tout petit peu plus de soin afin, entre autres, d’affiner la définition des personnages composée de quelques gros pixels bien dégueulasses. Les couleurs chatoyantes sauvent un peu l’ensemble d’un naufrage technique presque généralisé.
Heureusement, le principe de base titillant aisément la fibre nostalgique, la technique passe assez vite au second plan pour amener le joueur à se concentrer sur l’exploration, et plus particulièrement avec la découverte des donjons et leurs nombreuses énigmes. Si l’on regrette rapidement de voir que celles-ci se basent à peu près toujours les mêmes mécaniques de résolution, elles apportent un petit vent de fraîcheur pas franchement désagréable. Le level-design global, incluant les huit donjons et la carte du monde, navigue entre le moyen et le très bon, apportant là aussi quelques petites doses de satisfaction ludiques. Malheureusement ce point positif se voit terni par l’absence de cartes claires à consulter dans le menu. Au contraire même, celles-ci sont tellement basiques qu’elles en deviennent quasiment inutiles.
« Sans bénéficier d’un véritable cachet qui permettrait de pénétrer son univers en douceur, il fourmille néanmoins de quelques bonnes idées qui invitent le joueur à pousser l’aventure toujours un peu plus loin »
Toujours du côté de l’ergonomie liée au gameplay, on peut aussi évoquer les combats qui ne bénéficient pas vraiment d’un confort optimal. Car là où Link manie une épée capable de toucher ses ennemis sur 90°, le pauvre Khoma utilise de la magie en ligne droite, ce qui oblige notre héros à se trouver face à l’ennemi pour le toucher, et donc à anticiper ses mouvements pour espérer le toucher lorsque celui-ci se déplace. Un détail qui peut vite s’apparenter à un véritable calvaire quand l’ennemi en question a besoin de recevoir 7 ou 8 coups avant de succomber. A titre de comparaison, certains boss se révèlent bien plus simple à appréhender du fait de leur plus grande surface de contact. Un comble.
Étrangement, malgré tous ses défauts, Stories of Bethem : Full Moon se laisse jouer sur la durée. Sans bénéficier d’un véritable cachet qui permettrait de pénétrer son univers en douceur, il fourmille néanmoins de quelques bonnes idées qui invitent le joueur à pousser l’aventure toujours un peu plus loin. Sans être vraiment difficile, il dispose tout de même d’un minimum de challenge qui pousse le joueur à utiliser ses neurones tout au long de l’aventure. Les diverses compétences magiques, à récupérer dans les donjons, ajoutent un peu de profondeur au gameplay au fur et de la progression et débloquent au passage de nouvelles zones à explorer. De même, diverses quêtes annexes plus ou moins intéressantes rallongent de manière plus ou moins artificielle permettent de pousser l’aventure aux alentours de la vingtaine d’heures de jeu, une durée de vie somme toute correcte pour le genre. On regrette en revanche de devoir maitriser un minimum l’anglais pour profiter du scénario, et plus généralement de ne jamais réellement en mesurer le côté épique, la faute à une ambiance générale aussi morne que banale.
+
- Des airs de Zelda (de loin)
- Level-design plutôt intéressant
- Quelques énigmes bien trouvées
- Un peu de challenge mais pas trop
- Durée de vie passable
-
- Mon Dieu, que c'est laid
- Combats pas hyper ergonomiques
- Maps mal foutues
- Tout sauf épique
- En anglais intégral