Test : Summertime Madness sur Xbox One
Plan Prague
Au crépuscule de la Seconde Guerre Mondiale, la Tchécoslovaquie vit dans l’instabilité et tente de se débarrasser une bonne fois pour toute de l’ultime résistance nazie. Prague n’est plus que l’ombre d’elle-même, et son surnom de Ville Dorée semble désormais totalement galvaudé. Dans ce marasme ambiant, le joueur incarne un peintre qui cherche à s’évader grâce à des œuvres aux couleurs chatoyantes. Mais cela ne suffit pas, et lorsqu’un vieil homme vous propose de vous évader totalement en intégrant vos toiles, l’offre est impossible à refuser. Seul détail, il vous faudra en trouver la sortie avant minuit, sans quoi vous serez condamner à y vivre pour l’éternité. Un scénario mis en scène de façon très sommaire, par quelques images aux traits grossiers et quelques lignes de texte replaçant le contexte.
Une fois embarqué dans votre tableau, l’aventure s’annonce à la fois dépaysante et pressante, d’autant qu’un bras tenant une énorme montre à gousset vient rapidement vous rappeler que vous avez un nombre d’heures limité pour terminer le jeu. Selon votre envie, le titre vous propose de choisir entre 6 heures et 3 heures, en sachant qu’il s’agit de temps réel. Une proposition un peu étrange, puisqu’à moins de vraiment vouloir se mettre la pression, il parait naturel d’aller vers le temps maximum, quitte à terminer le jeu dans un délai largement plus court. Car Summertime Madness ne vous demandera pas un investissement énorme en temps, et le finir en moins de trois heures sur un premier run n’est clairement pas impossible.
Car finalement le jeu de DP Games est un peu chiche en contenu. Totalement vide en début de jeu, l’île dessinée sur votre tableau va se remplir de quelques bâtiments au fur et à mesure de votre progression. Un bateau, un phare, une maison. Artistiquement le titre propose un univers intéressant qui rappelle un peu The Witness de Jonathan Blow, mais en beaucoup plus petit puisqu’il se parcourt de bout en bout en une poignée de secondes seulement. Pas le temps de se perdre sur cette partie du jeu donc, et le premier puzzle donne déjà le ton avec une succession de leviers à actionner dans un ordre qui vous permet d’avancer vers la suite. Un aperçu qui résume malheureusement à peu près l’ensemble des énigmes imaginées par le studio italien, pas franchement inspirées, et parfois même ultra décourageantes de part le nombre d’allers/retours à faire, ou d’essais à tâtons à réaliser.
Pourtant le titre disposait d’un certain potentiel, poussé par son univers qui donne envie d’être parcouru. Comme lorsque le joueur découvre pour la première fois que ce monde si petit s’étend finalement un peu plus loin que ce qu’il pouvait imaginer au départ. Mais là encore, à défaut d’apporter un peu plus de liberté et de fraîcheur au joueur, les développeurs italiens nous renferment rapidement dans des énigmes rébarbatives, à courir dans des couloirs sans fin, ou se perdre dans des labyrinthes totalement indigestes. Pire encore quand l’une des pièces nous demandent de réaliser une action totalement improbable pour continuer, un peu à l’image de ce que proposaient Konami et Kojima dans le premier Metal Gear Solid face à Psycho Mantis. Heureusement, au bout de quelques échecs, le jeu propose la solution sur ce passage qui vient mettre un gros coup de pied à l’esprit logique, une fois de plus.
Difficile de trouver du plaisir à parcourir Summertime Madness donc. Et il faut bien dire que même la direction artistique est discutable alors que le studio italien avait trouvé le scénario pour s’appuyer dessus. Au final on en vient rapidement à enlever le filtre «peinture» mis par défaut par le jeu. La faute à un effet totalement raté. La bande-son est absolument banale et ne parvient jamais à réhausser le niveau. On se demande même pourquoi les développeurs ont choisi de nous servir des versions Xbox One et Xbox Series X|S, tant l’aspect technique parait basique sur ces dernières.
+
- Visuellement intéressant
- Quelques bonnes idées
-
- Très court
- Enigmes peu inspirées
- Effet de peinture bof
- Globalement mollasson