Test : Sword and Fairy: Together Forever sur Xbox One
La fantaisie finale venue de Chine
Il aura donc fallu attendre dix-sept ans et un septième épisode pour voir débarquer un jeu de la franchise Sword and Fairy sur Xbox. Une petite révolution qui s’accompagne d’une refonte quasiment complète du gameplay jeu puisque le jeu de rôle développé chez Softstar troque son habituel système de tour par tour pour de l’action-RPG. Pas de soucis si vous prenez, comme beaucoup de joueurs, le train en route puisque le scénario de cet épisode n’est en aucun cas lié aux précédents opus de la série. Ici, on suit les aventures de Yue Qingshu et de Xiu Wu, deux individus que tout oppose. Quand bien même, les voilà qui font équipe pour tenter de déjouer les plans d’une poignée d’individus qui cherchent à s’accaparer un pouvoir divin, tout en partant à la recherche des esprits élémentaires pour gagner en puissance et mettre fin à la cruauté des Bêtes Vicieuses, des monstres déchainés à rencontrer sous forme de boss.
Un gros programme donc, avec la Chine Impériale en guise de toile de fond. C’est pourtant dans un tout autre décor que débute le jeu avec un tutoriel qui prend place aux milieux de volcans, en compagnie de Xiu Wu. L’occasion de se familiariser avec le gameplay du titre et ses combats en temps réel. Des mécaniques qui ne l’empêchent pas de conserver de nombreux aspects du jeu de rôle avec des barres de vie, une jauge de magie et des niveaux à glaner en récoltant de l’expérience pour augmenter les statistiques de nos personnages.
D’ailleurs, la progression dans l’aventure est l’occasion d’accueillir d’autres héros, avec la possibilité de passer de l’un à l’autre très facilement, que ce soit durant les phases d’exploration ou pendant les combats. Une bonne idée, d’autant que chaque personnage dispose de ses propres attaques avec l’experte en attaque élémentaire ou le maître de l’arbalète, spécialiste de l’attaque à mi-distance. Le joueur ne contrôle qu’un personnage à la fois, et c’est l’intelligence artificielle qui se charge de guider le reste de la troupe.
Globalement, les phases de combat sont très agréables à jouer avec une grande souplesse offerte par la maniabilité exemplaire de l’ensemble. On enchaîne les coups à l’aide de combos à débloquer en gagnant des niveaux, tout en utilisant des attaques spéciales ou de la magie avec des touches de raccourcis placer sur la gâchette droite. C’est fluide, c’est propre, et l’affrontement des boss oblige le joueur à adopter une stratégie optimale, notamment dans la difficulté la plus élevée. Des combats intenses qui obligent parfois à faire un tour du côté des quêtes secondaires pour gagner des niveaux supplémentaires et se montrer enfin à la hauteur d’un ennemi que l’on trouvait surpuissant et imbattable quelques minutes plus tôt. Le sentiment de montée en puissance est bien présent, appuyé par la possibilité d’acheter de nouveaux équipements et d’améliorer ses armes chez le forgeron en cours de route.
Mais là où Sword and Fairy: Together Forever est remarquable c’est dans sa capacité à proposer un univers absolument magnifique. Les développeurs taïwanais sont parvenus à tirer le meilleur de l’Unreal Engine 4 avec des décors d’une beauté absolue, sans jamais tomber dans l’utilisation générique du moteur d’Epic. Il y a bien quelques textures un peu plus pauvres que d’autres par moment, des changements de plans ou de scène un peu trop rapides qui laissent apparaitre un retard dans l’affichage de la couche de texture la plus détaillée, mais la maitrise de la direction artistique balaye tout ces petits défauts. Et que dire des musiques qui finissent de nous transporter dans cet univers de toute beauté. Entre les musiques traditionnelles jouées au pipa, l’instrument indissociable de la Chine Impériale, les compositions plus modernes et même des morceaux au piano pour accompagner les moments tristes, tout est parfait de ce côté là.
Ca l’est un peu moins en revanche dans la construction narrative. Alors que le gameplay invite clairement le joueur à livrer batailles face à un bestiaire plutôt bien diversifié, le titre de Softstar souffre d’un vrai problème de rythme. Même si on apprécie clairement la présence des voix originales en chinois, qui confirment si besoin l’excellence du côté des choix artistiques, on regrette que les textes soient uniquement en anglais. Car ce septième épisode de la franchise Sword and Fairy n’est pas avare en lignes de dialogues. L’histoire est d’ailleurs très bien écrite et propose son lot de rebondissements.
Le fond du problème se trouve dans le fait que l’aspect narratif prend une part trop importante dans le jeu et vient parfois casser le rythme pendant près d’une heure avec de micro phases de gameplay entrecoupées de longs dialogues ou de cinématiques. Cela n’empêche pas que ces dernières sont de grandes qualités, dignes des plus belles heures de la franchise Final Fantasy. En creusant un peu pour trouver d’autres points négatifs, on pourrait dire que la carte du monde, très utiles pour les voyages rapides, manque de charme et aurait sans doute mérité d’être un peu plus travaillée. Côté bugs, on a été confronté à des chargements infinis qui forcent à redémarrer le jeu, et à un bug de son qui superpose deux pistes audios après avoir battu la première bête vicieuse. Des détails isolés qui ne gâchent en rien l’expérience de jeu.
+
- Gameplay souple et agréable
- Système d'attaques spéciales parfait
- Univers travaillé et persos attachants
- Difficulté très bien dosée en Hard
- Décors souvent somptueux
- Musiques sublimes
- Cinématiques bien mises en scène
-
- Déséquilibre entre narration et combats
- Textes intégralement en anglais
- Carte du monde qui manque de charme
- Quelques petits bugs peu dérangeants