Jeux

Synduality: Echo of Ada

Action | Edité par Bandai Namco | Développé par Game Studio

7/10
One : 24 January 2025 Series X/S : 24 January 2025
20.01.2025 à 10h15 par - Rédacteur en Chef

Test : Synduality: Echo of Ada sur Xbox Series X|S

Surface inhabitable

Après avoir raté l'occasion de construire son propre univers en cross-media avec Scarlet Nexus, Bandai-Namco a confié les clés de son nouveau projet à Yosuke Futami, producteur sur la franchise Sword Art Online. Après le manga et l'anime, Synduality continue de dérouler son business-plan tranquillement, et se décline désormais en jeu vidéo grâce à Game Studio. Une nouvelle étape qu'il va donc falloir concrétiser pour espérer installer cette toute nouvelle franchise dans la durée. Pari réussi ?

Même si l’univers existe déjà dans d’autres formats, Synduality: Echo of Ada propose un scénario totalement inédit. Le jeu prend place 20 ans avant les événements narrés dans Synduality: Noir (l’anime) et Synduality: Ellie (le manga). Même si on ne retrouve pas les personnages croisés dans ces deux œuvres, Echo of Ada reprend bien l’intégralité du lore en se concentrant sur les drifters, les cradlecoffin et les magus. Pour ceux qui ne sont pas familiers de cet univers, on peut vous dire que l’on évolue dans un monde dévasté par une pluie mortelle, mais aussi par l’arrivée de monstres appelés fléaux. Au final c’est plus de 90% de la population qui a été décimée. Les derniers humains se sont réfugiés sous terre, et on fait désormais appelle à des pilotes (drifters) de mécha (cradlecoffin) pour se rendre à la surface et récolter des ressources essentielles à la survie de l’humanité. Synduality: Echo of Ada nous met dans la peau d’un pilote, accompagné d’une intelligence artificielle humanoïde (magus) dont les compétences sont nécessaires pour mener à bien chaque expédition.

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Car le jeu de Game Studio prend la forme d’un extraction-shooter à la troisième personne, dans lequel on incarne un personnage lambda dont on ne voit jamais le visage. Un outil de personnalisation plutôt complet est tout de même présent, et permet de définir l’apparence complète de notre magus. Corpulence, traits du visage et pilosité peuvent être modifiés, tandis que la garde-robe est volontairement limitée. Un choix qui s’explique par le fait que le titre est un jeu-service, avec plusieurs éléments à récupérer via les 100 paliers du «Drifter Pass». A ce titre, Echo of Ada incite le joueur à lancer le jeu régulièrement, avec des objectifs quotidiens qui permettent de monter plus rapidement les échelons, pendant que les joueurs qui souhaiteront y investir quelques euros supplémentaires pourront monter plus rapidement encore, et récupérer au passage du contenu exclusif. Pas de pay-to-win en revanche, d’autant que Echo of Ada est bien plus orienté vers le PvE, plutôt que le PvP, surtout sur ses premières heures.

Un tutoriel permet d’apprendre les bases, notamment concernant l’extraction de cristaux AR, source de revenus principale du jeu, l’élimination des ennemis et les mouvements de base de notre cradlecoffin. Malgré l’allure assez pataude de notre mécha, les contrôles sont assez souples et on s’oriente très simplement à l’aide des sticks. Il est également possible d’accélérer temporairement, en fonction d’une barre d’endurance qui se vide plus ou moins rapidement selon la charge transportée par notre cradle. Le magus apparait pour sa part en hologramme, ce qui lui permet d’être présent en permanence aux côtés de notre personnage (exception faite lorsqu’il faut analyser un élément au sol), en plus d’apporter des conseils et des détails sur les éléments intéressants disponibles à proximité. La mini-map est d’ailleurs suffisamment précise pour qu’on s’y retrouve assez facilement. Même si on imagine que les développeurs japonais ajouteront de nouvelles cartes dans le futur, jeu-service oblige, pour le moment ce sont seulement deux maps qui sont disponibles, en sachant que la seconde ne se débloque qu’après de nombreuses heures de jeu.

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De fait, on assimile chaque recoin du Secteur Nord de l’Ancienne Amasia au gré des expéditions, et on apprend à se méfier des dangers que cette zone a à offrir. Pas forcément très grandes, ces cartes proposent tout de même des environnements assez variés, et des installations héritées de l’ancien monde, avec une ville en ruine, un centre distribution d’eau ou encore un ancien complexe agricole. On a d’ailleurs droit à quelques jolis panoramas, l’Unreal Engine 5 étant assez bien utilisé, sans donner l’impression d’être face à des assets génériques. Pas de cycle jour/nuit par contre, mais des précipitations qui peuvent contrarier les plans initiaux. Comme expliqué plus haut, la pluie a un rôle déterminant et vient entamer la couche protectrice du cradlecoffin. Il devient alors nécessaire de s’abriter et d’attendre que les intempéries se calment avant de repartir en promenade.

Mais pas le temps de s’éterniser dans Synduality: Echo of Ada car le temps est compté. Le cradlecoffin possède une batterie qui oblige le joueur à revenir à sa base avant que celle-ci ne soit totalement vide, et la présence de seulement trois points d’extraction (définis aléatoirement et toujours différents du point de départ) oblige à bien organiser ses expéditions. Les missions demandent en général de récupérer les fameux cristaux AR, ou d’éliminer des ennemis spécifiques et/ou avec un type d’arme particulier. C’est également l’occasion de ramasser divers éléments, triés par ordre de rareté à la manière d’un Diablo, pour un loot pas trop exagéré. Attention toutefois car chaque défaite fait perdre l’intégralité du loot (à l’exception d’un élément que l’on peut mettre dans la sacoche de sûreté), y compris les éléments du cradle. Cela oblige alors à reprendre un mécha et des armes de base, à moins d’avoir placer une assurance sur les éléments indispensables pour 10% de leur valeur. Un système intéressant qui oblige à faire des choix financiers et à se méfier de l’environnement. Au rayon des menaces, on trouve les fléaux, mais aussi des bandits en cradlecoffin dirigés par l’IA, et des joueurs qui ne souhaitent pas respecter les règles de l’Association de Soutien aux Drifters, une sorte de faction qui permet de protéger les joueurs durant les premières heures de jeu. Un bestiaire très limité qui contribue à installer un sentiment de répétitivité assez rapidement.

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Mais on a tout de même envie d’y revenir, notamment grâce à la possibilité de développer nos installations souterraines, qui permettent tout doucement de gagner en puissance et en efficacité lorsqu’il faut partir en expéditions à la surface. On peut ainsi rénover le garage, l’atelier de fabrication de consommables (objets de soin, munitions) et les espaces de vie tels que le salon, la salle de bain ou la chambre, pour un système pas particulièrement innovant mais qui donne envie de s’y plonger. Chaque rénovation donne l’occasion de déclencher une petite saynète avec notre magus, et de donner un peu de vie à l’ensemble. Il est d’ailleurs possible de se focaliser sur certains matériaux manquants en les plaçant en favori, ce qui permet ensuite de les repérer bien plus facilement lors des expéditions. Toujours est-il que, chargé comme une mule, on a généralement hâte de rejoindre un ascenseur pour procéder à l’extraction et sécuriser notre récolte. Le temps d’attente est d’ailleurs l’occasion d’amener une bonne dose de tension, surtout quand notre barre de vie est relativement basse.

Synduality: Echo of Ada ne possède pas de mode solo à proprement parler dans le sens où il faut obligatoirement passer par l’expérience multi (et donc jouer en ligne). A chaque sortie à la surface, il faut se faire à l’idée que l’on peut croiser d’autres joueurs, avec lesquels on peut d’ailleurs former des alliances temporaires passé un certain cap. On peut toutefois profiter d’une expérience purement solo après 8/10 heures de jeu en acceptant les missions du Comité sur l’Effondrement d’Amasia. Ici, vous partez avec un stuff prédéfini, pour récupérer des journaux (audios et vidéos) qui expliquent comment a pu disparaitre cette cité souterraine prospère. Si le gameplay ne bouge pas, le game-design est beaucoup plus linéaire, avec même des checkpoints qui permettent de ne pas tout recommencer après une défaite. C’est appréciable de découvrir ce qui est arrivé à Alba et son magus Ada, même si on ne comprend pas trop pourquoi l’équipe de développement a décidé de nous faire vivre ce bout de scénario par procuration, et pas directement. Côté technique, on note quelques ralentissements, aussi bien sur la partie «en ligne» que sur les missions solos. On espère évidemment qu’un patch viendra corriger ce problème.

7/10
En se tournant vers le jeu service, Bandai-Namco et Game Studio ont fait le choix de mettre la narration au second plan, en privilégiant des mécaniques de jeu répétitives. Malgré tout, on prend tout de même un certain plaisir à récolter des ressources, dans le but d'améliorer notre puissance de feu et le confort de notre bastion, avec l'envie irrépressible de retourner à la surface pour faire de nouvelles découvertes. Reste ce regret de voir que l'aspect solo du titre ne se débloque qu'après une dizaine d'heures de jeu, pour finalement nous raconter une histoire au travers de simples journaux audios et vidéos. On aurait préféré suivre les aventures d'Alba et Ada directement, plutôt que par procuration. Place désormais au suivi du jeu qui, on l'espère, gagnera en épaisseur à mesure que les saisons s'enchainent.

+

  • Assez simple à prendre en main
  • Mini-map plutôt claire
  • Petit côté addictif
  • Loot pas excessif
  • Système d'assurance intéressant
  • Assez joli dans l'ensemble

-

    • Répétitivité qui pointe vite
    • Bestiaire riquiqui
    • Histoire solo à suivre par procuration
    • Seulement deux maps pour le moment
    • Jouable en ligne uniquement
    • Quelques ralentissements