Test : Taiko no Tatsujin: Rhythm Festival sur Xbox Series X|S
Quand notre cœur fait boum boum
Après une période d’exclusivité accordée à Nintendo, le dernier titre en date de la franchise Taiko no Tatsujin est disponible sur Xbox. Un nom qui n’est sans doute pas inconnu pour tout le monde puisqu’on se souvient que le précédent épisode intitulé The Drum Master! avait fait un passage d’un an, entre janvier 2022 et janvier 2023 sur le Xbox Game Pass. De quoi populariser un peu plus cette licence sympathique qui prend la forme d’un jeu de rythme. Petite nouveauté avec Rhythm Festival, les développeurs japonais ont souhaité inclure un scénario, très léger, qui nous fait croiser la route de Kumo-kyun, un petit nuage capable de prendre plusieurs formes différentes. Un ajout qui offre un peu de consistance à l’ensemble, et qui permet d’introduire de façon plus ludique chaque tutoriel, ainsi que les différents modes de jeu.
Sans aucune surprise, le mode Taiko trône fièrement au centre du menu d’accueil et invite ainsi le joueur à prendre part à ce constitue le cœur du jeu. Au total, ce sont plus de 70 pistes qui sont présentes dans cet épisode, avec une liste identique à celle de la version Nintendo Switch à une exception près : les musiques tirées de jeux Nintendo (Mario, Kirby et Zelda) ont été remplacées par des musiques de jeux Capcom (Mega Man 2, Monster Hunter), complété par une seconde chanson issue de Persona 5 (Last Surprise a rejoint Life will Change). Des collaborations avec d’autres éditeurs habituelles, mais qui vont également au-delà du cadre vidéoludique puisqu’on trouve aussi deux chansons négociées avec Disney, à savoir Into the Unknown de La Reine des Neiges 2 et He’s a Pirate de Pirates des Caraïbes : La Malédiction du Black Pearl, toutes les deux en version originale. Ce sont d’ailleurs les deux seuls titres occidentaux présents, pour une playlist divisée en diverses catégories avec une petite dizaine de thèmes de jeux vidéo donc, mais aussi de la Pop, de la Variété, du Vocaloid, du Classique, des musiques d’animes, et des «Namco Original», des pistes imaginées spécifiquement pour le jeu.
Chacun y trouvera ses morceaux préférés, pour un playlist de qualité dans son ensemble. De notre côté, on a particulièrement écumé les openings d’animes, qui ont le mérite de couvrir plusieurs époques avec les génériques originaux de Sailor Moon, Dragon Ball ou encore Evangelion, mais aussi des choses beaucoup plus récentes avec Demon’s Slayer (Saison 1), Jujutsu Kaisen (Saison 1), l’Attaque des Titans (Saison 1) ou encore la Spy x Family (Saison 1). C’est un véritable plaisir de jouer ces thèmes, et au casque on se surprend même à redécouvrir certains morceaux plus dans le détail, le tout accentué par la puissance du bruit du tambour.
Car comme l’art dont il s’inspire, le but de Taiko no Tatsujin est de taper sur un tambour. Attention toutefois, il n’existe désormais plus qu’une possibilité pour s’équiper du précieux accessoire puisque seul le tambour Hori est estampillé «Designed for Xbox», condition sine qua non pour s’assurer de la compatibilité avec votre machine. On regrette ainsi qu’il ne soit plus possible d’utiliser les tambours officiels de Bandai-Namco (que l’on branchait en USB via un adaptateur comme le Wingman XB), d’autant que le prix de l’accessoire Hori est plus élevé que l’officiel, et trouvable uniquement sur le site américain de l’accessoiriste au moment où sont écrites ces lignes. C’est dommage, mais pas indispensable non plus puisqu’il faut bien avouer que Taiko no Tatsujin se joue très bien à la manette, même si cela fait tout de suite moins authentique. Selon votre téléviseur ou votre manette, il faudra peut-être réaliser un calibrage pour diminuer un éventuel temps de latence, mais globalement, le peu de touches à utiliser le rend nettement plus accessible qu’un Guitar Hero ou un Rock Band. Les acharnés pourront bien évidemment passer un temps infini à tenter de maitriser chaque piste en mode expert, et s’aider d’un centre d’entrainement qui permet de répéter certains passages précis sans devoir recommencer la même chanson depuis le début.
Et histoire diversifier un peu l’expérience, ce Taiko no Tatsujin propose diverses options plus ou moins pertinentes. A commencer par le concert, qui permet à quatre joueurs de faire un morceau en coopération, où chacun des joueurs doit gérer un instrument en particulier. Si le choix des pistes est limité au départ, on peut toutefois partir sur des défis, avec des morceaux imposés, qui viennent s’ajouter ensuite à la liste de départ. Toujours à quatre, mais en compétitif cette fois-ci, le dojo des ninjas voit s’affronter les joueurs, en attribuant des malus à ceux qui possèdent le plus de points, en les rapprochant de la droite de l’écran, ce qui ne permet plus d’anticiper correctement les notes qui arrivent, ce qui a pour conséquence de rééquilibrer les débats. Dans le même esprit, mais en solo cette fois-ci, la guerre des tambours introduit la notion d’objets (des jouets en l’occurrence) à déclencher pour gêner l’adversaire. On fait ainsi apparaitre de fausses notes ou masquer une partie de l’écran de son adversaire, ce qui induit un petit sentiment de compétition, et permet de sortir un peu du scoring pur et dur. Impossible de ne pas évoquer le multijoueur en ligne, pas énormément fréquenté malgré le fait qu’il soit, à priori, crossplay. Matchs classés ou match de «salon», on regrette que la stabilité de ce mode ne soit pas optimale, avec parfois des déconnexions non désirées qui peuvent faire perdre une confrontation pourtant gagnée.
Au delà tous ces modes de jeu, Taiko no Tatsujin valorise toujours l’implication du joueur dans le jeu en lui attribuant des pièces Don après chaque partie, ce qui permet ensuite d’acheter des éléments de personnalisation. En revanche, on ne comprend pas trop l’intérêt des points Taiko, qui se gagnent un peu de la même manière, et qui servent de leur côté à augmenter une sorte de Battle Pass (entièrement gratuit) qui déverrouille, là aussi, des éléments de personnalisation, mais également des petites saynètes qui mettent en avant Don-chan, Kumo-kyun et leurs amis. Un principe qui n’a pas grand intérêt et qui, au contraire, plombe un peu l’esprit du jeu. Dernier point à aborder, la possibilité d’acheter des packs de contenus supplémentaires, et même un abonnement Music Pass qui donne accès à un catalogue comprenant plus de 700 pistes, à l’instar de ce que font déjà Let’s Sing et Just Dance par exemple. De quoi offrir de nombreuses heures de jeu supplémentaires, pour un jeu dont on ne se lasse pas.
+
- Très accessible, même à la manette
- Playlist très qualitative
- Jouable jusqu'à quatre en local
- De nombreux modes de jeu
- Music Pass (payant) avec plus de 700 pistes
-
- Système de points Taiko pas terrible
- Un seul tambour compatible (Hori)
- Pas grand monde en multi en ligne