Jeux

Tainted Grail: The Fall of Avalon

Aventure | Edité par Awaken Realms | Développé par Questline

7/10
One : 23 May 2025 Series X/S : 23 May 2025
29.05.2025 à 09h48 par

Test : Tainted Grail: The Fall of Avalon sur Xbox Series X|S

Un petit qui a tout d'un grand ?

Sorti il y a quelques jours déjà, Tainted Grail: The Fall of Avalon est un titre à cataloguer dans le genre de l'action-RPG, et que certains joueurs ont pu découvrir lors d'un accès anticipé lancé en 2023. Après deux ans de gestation, le jeu imaginé par les développeurs polonais de Questline débarque désormais sur Xbox et PlayStation, avec une version finale qui ne manque pas de qualités, en dépit d’une finition à revoir, pour ne pas dire à oublier. On vous explique tout ça longuement dans notre test.

Si vous avez déjà regardé des images de Tainted Grail: The Fall of Avalon, ou tout simplement la bande annonce de lancement, vous aurez forcément pensé aux jeux de la saga The Elder Scrolls. De fait, en plus de leur ressembler, le titre de Questline propose une introduction qui n’est pas sans rappeler celle d’Oblivion, pour ne citer que ce dernier. Après être passé par un outil de création de notre personnage tout à fait correct (sans être parmi les plus performants que nous ayons pu tester récemment), on débute notre aventure dans une prison, enfermé. Un passage qui fait office de tutoriel en servant de base à cette aventure qui place un grand nombre de personnages mythiques au centre de son scénario, comme le Roi Arthur et les célèbres chevaliers de la Table Ronde.

Sauf que, contrairement à la légende, le jeu va nous inviter dans un univers beaucoup plus sombre, plus terne, où le Wirtz, une menace que le roi a fait disparaitre, s’apprête à revenir. Vous devez donc partir sur les traces de l’illustre seigneur afin de découvrir et d’affronter ce danger qui menace l’entièreté d’Avalon. Disséminées au travers du monde que nous allons parcourir, les quêtes scénarisées sont de bonne facture et l’écriture est plutôt agréable. Le jeu nous réserve son lot de surprises et de moments plutôt inattendus, ce qui s’avère être l’un des points forts du jeu.

ss_b2e345c1faf84b3027e811a51bdb439b5f231863.600x338

Évidemment, un titre comme Tainted Grail: The Fall of Avalon ne se contente pas simplement de proposer une trame principale. Votre voyage vous offrira l’opportunité de découvrir une kyrielle de quêtes secondaires qui permettent de découvrir davantage l’univers et le lore, mais aussi et surtout de glaner de nombreuses récompenses comme de l’expérience ou des objets plus ou moins utiles. Toutes scénarisées, elles offrent une belle diversité d’histoires à suivre, allant de situations classiques à d’autres nettement plus cocasses. C’est appréciable, rafraichissant par moment, et leur nombre est colossal, ce qui devrait occuper les joueurs avides de contenu pendant de très nombreuses heures de jeu. On salue d’ailleurs certaines prises de risque qui cassent le sentiment de routine. Visuel étonnant, quêtes psychédéliques, ennemis inattendus… On peut le dire, l’aventure est franchement surprenante et c’est véritablement l’un des points forts du jeu. Mention spéciale à ce passage dans le château, à la recherche de la famille royale, qui nous a fait vivre un moment vraiment étonnant.

Du côté du gameplay, le titre fonctionne de la même manière qu’un Oblivion. Conçu en vue FPS (on vous conseillera – comme les développeurs d’ailleurs – d’éviter la vue TPS sur laquelle nous reviendrons plus bas), le titre nous invite à affronter nos ennemis à l’aide d’un arsenal médiéval. On a une touche pour frapper rapidement, la possibilité d’utiliser une attaque lourde, mais également de parer et d’éviter nos ennemis. Le tout est relativement rapide, fluide et il est possible d’employer toute une série d’objets que l’on récupère au fil de nos pérégrinations. Ces derniers peuvent également être créés à l’aide des nombreux éléments que l’on peut ramasser lors de nos fouilles.

Cet aspect, lié à l’exploration, est là aussi un simili de ce que proposent les jeux de Bethesda. On doit  donc inspecter de nombreux endroits / meubles / lieux que nous sommes amenés à rencontrer au cours de notre aventure car une kyrielle d’éléments est mise à notre disposition. Ces derniers sont utilisables afin de créer différents objets, mais aussi pour résoudre certaines quêtes secondaires. Le seul bémol de tout cela vient du fait que l’on se retrouve rapidement noyé dans un océan d’objets, ce qui nécessite que l’on passe un certain temps dans notre inventaire. Heureusement pour nous, celui-ci est accessible et relativement intuitif, ce qui nous permet de faire un tri rapide et efficace. On apprécie toujours.

ss_64b45ad0eaf748ff8d4c9bfef51e622638902e37.600x338

Et cette aventure ne s’arrête pas en si bon chemin. En effet, au-delà des très nombreuses quêtes proposées, vous devez également affronter une quantité pharaonique d’ennemis différents qui se dressent sur votre chemin. De ce côté-là, on salue encore une fois les efforts réalisés par le studio pour nous proposer de la variété qui se matérialise sous de multiples formes: fantômes, squelettes, créatures, animaux ou soldats. Le bestiaire est diversifié et c’est suffisamment rare pour le souligner.  Pour parvenir à neutraliser tous ces dangers et ennemis, vous devez donc faire évoluer votre personnage. Ce dernier engrange de l’expérience de deux manières : soit en employant certaines compétences (coucou Oblivion, encore une fois) ou en réalisant certaines quêtes. Dans un cas comme dans l’autre, vous finissez par passer de niveau et, en vous reposant au coin du feu, vous pouvez « améliorer » votre héros, et ce de deux manières. D’une part, il est possible de répartir des points de caractéristiques (force, endurance, spiritualité…), d’autre part vous pouvez débloquer des compétences dans une série de petits arbres représentant différents types de gameplay.

Les possibilités sont nombreuses, très nombreuses, et pourtant on s’oriente assez rapidement en fonction de notre approche du jeu. Au cours de ce test, nous avons équipé notre personnage de deux armes à une main et nous avons donc maximisé leur efficacité, ce qui nous a permis d’être vite plus efficace. Le sentiment d’évolution est donc bel et bien présent même s’il a tendance à se tarir au fil des heures de jeu.

Du côté de l’équipement, Tainted Grail: The Fall of Avalon est un titre qui se la joue classique. Les quêtes ou diverses fouilles vous offrent l’opportunité de mettre la main sur des pièces d’armures ou des armes qui disposent de caractéristiques spécifiques. À vous de sélectionner celles qui correspondent le mieux à votre façon de jouer, l’idée étant de construire une synergie entre vos caractéristiques, vos compétences et votre équipement. De ce côté-là, il faut reconnaitre que tout est clair et transparent. Le seul frein tient au fait qu’il est impératif de posséder certains attributs (force, endurance, spiritualité…) pour profiter de certains avantages, ce qui orientera forcément votre progression. Après, à vous de voir si le jeu en vaut la chandelle…

ss_6fffc34d2d3591a87dfaef0d083d8edf547e2ca2.600x338

Vous l’aurez donc compris, ce voyage au cœur de Tainted Grail: The Fall of Avalon est une réussite globale, plutôt satisfaisante et les mécaniques de jeu nous donnent vraiment envie de retourner sur le jeu. Malheureusement, il reste un point sur lequel nous ne nous sommes pas penchés : la technique. Pour faire simple, de ce point de vue le titre est tout simplement catastrophique. Que ce soit de manière globale – car le jeu est, dans le meilleur des cas, à la hauteur de ce que l’on peut attendre d’un titre débarquant fraichement sur Xbox One en 2103 – ou de manière plus spécifique, la situation est complexe. Les textures sont affreuses, les animations datées et excessivement figées, les éléments apparaissent par magie et le scintillement est effarant. À cela, il faut ajouter de nombreux bugs plus ou moins gênants comme les ennemis qui restent figés, ceux qui finissent au sommet d’un arbre ou encore certains qui disparaissent totalement après avoir été vaincus. On ajoute également que certaines quêtes sont buggées et ne peuvent pas être achevées, ce qui s’avère encore plus frustrant.

Bref, c’est complexe, terriblement complexe, et cela s’avère particulièrement dommage, surtout que sur le fond le jeu en vaut la chandelle. En ce qui concerne la forme, par contre, il faut espérer que les développeurs déploieront rapidement des patchs et correctifs en tout genre pour améliorer tout cela. En attendant, et sans tourner en rond pendant de longues minutes, il faut aussi reconnaitre que la direction artistique est de qualité, notamment au cours de la trame principale. Au-delà des différents biomes à parcourir, on retient surtout la prise de risque de certaines quêtes qui nous sortent de notre quotidien. Et ça, c’est important de le reconnaitre et de le mettre en valeur. Enfin, terminons ce tour d’horizon en nous arrêtant sur la partie sonore et musicale du titre. Les doublages – en anglais – sont acceptables, le tout manquant tout de même un peu de crédibilité. Du côté des bruitages, le jeu fait le job, par contre, pour ce qui est des musiques, même si elles ne sont pas désagréables, elles s’avèrent vraiment rébarbatives, surtout dans certaines villes.

7/10
Tainted Grail: The Fall of Avalon est donc un titre intéressant qui, au-delà de ses difficultés colossales sur le plan technique, mérite l’attention des amateurs de RPG. Le bestiaire, la quête principale, le système de progression, il y a une foule d’éléments maitrisés qui nous donnent vraiment envie d'y retourner. Preuve en est qu’il y a quelque chose dans ce jeu indépendant qui vaut le détour, non ?

+

  • Scénario de qualité ;
  • Choix de design surprenants ;
  • Contenu colossal ;
  • Menu intuitif ;
  • Bestiaire diversifié ;
  • Très nombreuses possibilités ;

-

    • Inventaire rapidement surchargé ;
    • Sentiment d'évolution qui se tarit avec le temps ;
    • Techniquement catastrophique ;
    • Musiques redondantes ;
    • Nombreux bugs ;
    • Souvent laid.

Sur le même thème