Test : It Takes Two sur Xbox One
Two Good
Il y a de l’eau dans le gaz entre Cody et May. Ce couple d’américains assez stéréotypés ne s’entend plus depuis un moment et décide de passer à l’étape suivante en envisageant un divorce. Une idée qui ne plaît pas vraiment à leur fille unique, Rose, qui pense alors qu’une solution alternative est encore possible. C’est via une incantation aussi satanique qu’involontaire que les deux parents se retrouvent alors dans la peau de jouets fabriqués mains, à faire pâlir de jalousie tous les amateurs de magie vaudou. C’est ainsi que démarre la nouvelle aventure issue du cerveau génial de Josef Farès, ce réalisateur suédois qui nous avait fait pleurer en 2013 avec Brothers: A Tale of Two Sons pour ensuite nous mettre dans la peau de taulards en quête de liberté dans A Way Out. Tout comme ce dernier, It Takes Two est uniquement jouable en coopération, aussi bien en local qu’en ligne, et de préférence entre personnes qui s’entendent bien, vous allez vite comprendre pourquoi.
Car tout a été pensé pour vivre une véritable aventure en duo, avec des mécaniques de coopération très poussées dans lesquelles les joueurs doivent s’adapter aux compétences propres de Cody et May. A la différence d’un jeu LEGO, c’est le jeu qui décide des capacités de chacun et non pas le joueur lui-même qui sélectionne ses compétences. Cela signifie par exemple que May peut frapper des interrupteurs avec un marteau, et seulement elle, alors que dans le même temps Cody devient un as du lancer de clous. Cette double mécanique on la retrouve tout au long de l’aventure avec à chaque fois des trésors d’inventivité trouvés par les équipes d’Hazelight Studios. Une volonté qui permet également de développer bien en profondeur les caractères très différents de ces deux personnages. Le travail d’écriture est d’ailleurs hautement satisfaisant et, sans tomber dans le cliché facile, il s’avère que plusieurs moments peuvent faire écho au quotidien des couples de joueurs.
Les dialogues sont plutôt bien écrits et les doublages, tout en anglais, sont également bien réalisés et nous plongent rapidement dans l’atmosphère assez tendue de ce couple au bord de la crise de nerf. L’apparition régulière du Dr Hakim, un livre à l’accent espagnol volontairement exagéré, sur fond d’airs de musique rappelant la culture hispanophone, est un bonus non négligeable qui apporte une bonne touche d’humour supplémentaire.
Le chara-design est particulièrement réussi également avec des animations parfois franchement drôle, notamment sur le côté pataud de Cody. Plus généralement, le soin apporté à l’univers est tout bonnement exceptionnel. En nous embarquant dans une aventure façon Chérie j’ai rétréci les gosses, Josef Farès a délibérément souhaité apporter un petit côté magique pour se détacher de toute contraintes en terme de level-design. Les différents chapitres mettent donc de côté le côté réaliste que l’on retrouve dans Grounded pour offrir un monde totalement démesuré avec des piscines à balles géantes, des chemins bardés de coussins empilés, pour se retrouver même en plein cœur d’une guerre opposant des espèces animales qui se disputent le droit d’occuper l’arbre qui trône au milieu du jardin. Une multitude d’objets du quotidien viennent naturellement occuper l’espace, apportant une bonne touche d’immersion dans cet univers aussi réel que fantaisiste.
Du côté du gameplay c’est une autre prouesse qui nous attend. Présenté comme un platformer ultra classique et très précis durant ses premières minutes, le jeu prend rapidement une autre dimension en regroupant un très grand nombre de gameplay différents, en prenant même le temps de se transformer en hack’n'slash l’espace d’une séquence. Tout est fait pour ne jamais s’ennuyer et le rythme permet réellement de ne pas voir le temps passer. En disposant vingt-cinq mini-jeux dans ses chapitres, c’est aussi l’occasion de laisser tomber la coopération et la nécessité de se coordonner pour s’affronter. De petites phases nombreuses mais inégales en terme de qualité, qui sont ensuite rejouables à n’importe quel moment à partir du menu principal.
La patte du réalisateur suédois se fait largement ressentir, à la fois du côté de la mise en scène parfaitement maitrisée avec des angles de caméra souvent très bien choisis, mais également dans cette volonté de balancer un bon paquet de références à ses folies précédentes, mais surtout à un bon nombre de films mythiques qui régaleront les joueurs qui ont passé la trentaine. L’aspect coopératif est poussé à son paroxysme et force les joueurs à se coordonner pour passer certains passages ou abattre une poignée d’ennemis récalcitrants. Les énigmes sont suffisamment bien trouvés pour que le duo se posent un minimum de questions pour les résoudre, et cela tout au long du jeu. Des idées finalement simples mais tellement bien exploitées qu’elles forcent souvent le sourire.
Ajoutez à cela la compatibilité du jeu avec le Pass-Ami qui permet de se lancer dans l’aventure en ligne à deux… en n’achetant qu’une seule copie du jeu. Avec autant de motifs de satisfaction, autant dire que l’attente va paraître très longue jusqu’à la sortie du prochain jeu de Hazelight Studios.
+
- Univers magnifique
- Des idées dans tous les sens
- Gameplay ultra précis et diversifié
- Mise en scène et doublages impeccables
- Plein de mini-jeux compétitifs
- Boss hyper originaux
- Pass-ami totalement gratuit
-
- Mini-jeux aux qualités inégales