Test : Team Sonic Racing sur Xbox One
Sonic, ses amis, ses amours, ses emmerdes
Pas d’Alex Kid, Super Monkey Ball, Akira de Virtua Fighter et autres Banjo & Kazooie comme invités pour cette nouvelle incursion de Sonic dans l’univers du Mario Kart-like. Un genre qui lui a plutôt bien réussi par le passé et avec Sumo Digital comme développeur de ce Team Sonic Racing, on s’avance sur la ligne de départ avec une certaine confiance. Pourquoi changer une équipe qui gagne ? En concentrant ce nouveau jeu de courses autour de l’univers de Sonic et pas de SEGA dans sa globalité, le développeur en profite pour ajouter aux modes traditionnels formant un quatuor Championnat/Grand-Prix/Course simple/Contre-la-montre, un mode histoire solo. Des dialogues sur fonds fixes (à la manière d’un JRPG à petit budget) et doublés en français nous racontent la petite histoire de Sonic et de ses amis qui se tirent la bourre dans un tournoi organisé par un drôle et mystérieux personnage. Les courses et autres épreuves spécifiques se présentent sur une carte semblable à celle d’un Mario traditionnel (décidément) et au travers de laquelle on progresse à coups d’étoiles remportées selon les performances en course. Dans la mesure où il est tout à fait possible de zapper rapidement les dialogues sans grand intérêt pour se concentrer sur la course, le mode histoire de Team Sonic Racing se pose comme un bon moyen de profiter d’une partie solo structurée alternant assez bien entre courses et défis (le plus souvent dans ce cas autour de la capacité à piloter avec précision).
Outre le fait qu’il « justifie » l’orientation 100% Sonic de ce jeu de courses, le mode histoire permet de se familiariser avec les 15 personnages disponibles et leurs profils respectifs. Tails, Knuckles, Amy, Silver ou encore Shadow sont de la partie, tout cela autour d’un système de courses par équipes. S’il est possible de concourir de manière traditionnelle, chacun pour sa pomme, l’originalité de Team Sonic Racing réside essentiellement sur un aspect coopératif impactant significativement l’expérience de jeu. Pour gagner des étoiles (et de points au classement lors d’un championnat) il ne faut pas seulement arriver premier mais également faire en sorte que ses deux coéquipiers se placent bien. On dispose alors de plusieurs choses pour mener le trio vers la victoire, à commencer par un booster surpuissant et capable de renverser l’ordre établi une fois sa barre d’activation remplie. Pour y arriver, les joueurs d’une même équipe peuvent s’échanger des objets bonus d’une simple pression du bouton B, passer très près les uns des autres pour permettre au plus lent de bénéficier d’un coup d’accélération parfois salvateur ; surtout, lorsque les véhicules placés en retrait suivent leur équipier en tête, ils profitent de son aspiration et chargent plus rapidement la barre de booster. Les choses sont assez bien pensées, l’équipier en tête laissant au sol une traînée dorée facilement identifiable. En profitant au maximum de ces bonus d’équipe, on maximise les chances de l’emporter.
Il y a ainsi dans Team Sonic Racing une dimension légèrement stratégique, renforcée par les profils de personnages évoqués précédemment. Dans une équipe type comme par exemple celle de Sonic, Tails et Knuckles, le premier est orienté sur la vitesse, le second est plus maniable et peut surtout rouler sur tous types de revêtements (selon le chemin choisi dans certains circuits, on peut être ralenti par un type de sol différent). Quant au troisième, il compense sa relative lourdeur par une capacité plus grande à résister aux attaques et la possibilité de ne pas être freiné par les obstacles. Chaque personnage/véhicule peut voir ses caractéristiques affinées (défense, accélération, vitesse de pointe, efficacité du booster) en achetant des pièces détachées avec les points glanés en course. Cela étant, une fois sur la piste, l’écart entre un profil ou l’autre ne créé pas forcément de différence fondamentale, l’essentiel reposant d’une part sur la capacité du joueur à déraper vite, souvent et bien pour déclencher un petit turbo qui fait la différence. D’autre part, il y a comme dans tout Mario Kart-like un certain degré de de chance/hasard à accepter, surtout lorsque l’on affronte l’IA : si elle a décidé de vous canarder sans vergogne à 100 mètres de l’arrivée pour vous faire perdre dix places, elle le fera. Parlant d’attaque et donc d’objets, on a sur cet aspect quelques réserves à émettre : la sélection joue la carte du classicisme et l’on retrouve pour l’essentiel des équivalents directs aux objets disponibles chez le plombier moustachu. Peu d’originalité donc et encore moins de plaisir à les utiliser tant cela manque d’impact visuel et d’esthétisme.
Un petit écueil visuel qui n’enlève cependant rien à la prestation artistique et technique de Team Sonic Racing. Si l’on peut regretter la concentration sur l’univers de Sonic au détriment des autres licences SEGA qui retire un peu de l’aspect festif des deux précédents titres de la Xbox 360, Team Sonic Racing l’exploite néanmoins très bien. Testé sur Xbox One X, le jeu développé par Sumo Digital affiche des décors vivants, soignés et toujours très propres visuellement. La patte Sonic est là et graphiquement, il n’y a rien à redire : les 21 circuits proposés font plaisir à voir, même si l’on en connait déjà un tiers environ si l’on a déjà joué aux Sonic All-Stars Racing. Tous ne se valent pas forcément cela dit, certains circuits manquent un peu de caractère, et bien qu’il n’y a pas matière à descendre dans la rue, on aurait aimé plus de sauts, plus de folie, plus de pièges dans certains cas. Porté par des musiques entraînantes et reconnaissables dans des lieux tels que le Casino, la base dans les airs qui rappelle Sonic 2 ou bien évidemment le bord de mer et ses fichus crabes, Team Sonic Racing assure l’essentiel. Tout n’est cependant pas tout à fait éclatant au pays des rings où l’on constate occasionnellement des chutes de framerate légères en solo mais surtout une baisse très importante des performances en écran partagé. Testé ici à deux joueurs sur un même écran, Team Sonic Racing est à la peine, notamment du côté du framerate qui semble plafonné à 20 images par secondes. Pas de problème particulier à signaler lors des parties en ligne où Team Sonic Racing assure le minimum attendu.
+
- Système de coopération très intelligent
- Graphiquement aguicheur
- De bonnes sensations de conduite
- L’univers de Sonic bien exploité
- Bande-son plaisante
-
- Certains tracés pas vraiment passionnants
- Objets en manque d’inspiration à l’exécution assez fade
- Chutes de framerate occasionnelles
- Perte de qualité importante en écran partagé