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Malgré des jeux très différents, les développeurs de Rain Games ont toujours eu dans l’idée de les lier avec un univers interconnecté. Alors que le premier Teslagrad mettait en scène un gaillard obligé de se réfugier dans la Tour Tesla, cette suite nous met dans la peau de Lumina, une Teslamancer rencontrée dans World to the West, la deuxième production du studio scandinave. En route vers un lieu mystérieux à bord d’un aéronef, elle est soudainement attaquée par une bande de vikings hargneux qui la force à s’écraser. S’ensuit une première séquence qui prend la forme d’un tutoriel, avec la nécessité de fuir la menace et de vous mettre en sécurité. Au détour d’une grotte sombre, elle découvre une robe aux propriétés magiques, ce qui lance véritablement cette aventure qui met l’accent sur des mécaniques de gameplay tournées vers la force magnétique et les polarités.

Le titre pose ainsi rapidement les bases avec un gameplay qui va évoluer tout au long du jeu, Metroidvania oblige. Comme très souvent, c’est en récupérant de nouvelles capacités, traduites ici par l’obtention de nouveaux équipements pour Lumina, que le gameplay va gagner en profondeur au fur et à mesure de la progression du joueur. Des éléments qui permettent ensuite d’accéder à des zones qui étaient inaccessibles jusque-là, tout en dévoilant un peu plus l’étendue de la carte. Un concept très classique qui se démarque toutefois dans la nature des capacités récupérées par Lumina. Plutôt que le traditionnel double-saut ou la possibilité de sauter de mur en mur, notre héroïne améliore plutôt sa faculté à se déplacer dans l’eau rapidement ou à briser des blocs en effectuant une longue glissade au sol. Des idées qui permettent surtout de se démarquer des autres productions du genre, et d’éviter une sensation de déjà-vu.

Autre différence importante, l’absence de téléporteurs qui permettent généralement de se déplacer rapidement d’un point à l’autre sur la carte. A la place, les développeurs ont préféré miser sur une zone centrale où se regroupent de longs câbles en métal capables de faire transiter Lumina lorsqu’elle utilise son pouvoir électrique. Des déplacements rapides qui permettent de joindre des zones déjà explorées auparavant bien évidemment. Un système original pour le genre, mais pas forcément dérangeant pour autant dans la mesure où la carte n’est pas très grande. Cela n’empêche pas d’avoir un belle variété dans les environnements avec les souterrains inondés, le château ou encore la montagne enneigée. Chaque décor regorge de secrets à découvrir, à récupérer avant ou après avoir terminé le jeu.

Dans le déroulement du jeu, il ne faut pas non plus vous attendre à des confrontations directes avec les ennemis, surtout en début de partie. Il faut dire que Lumina ne dispose pas d’attaques et doit se servir de sa capacité à se déplacer rapidement sous forme de courant électrique pour éviter une mort certaine. Et la mort justement, est une composante importante du jeu. A l’image d’un Ori, Teslagrad 2 demande dextérité et abnégation. Plus que les combats, se sont donc les énigmes qui sont largement mises en avant ici, avec des pièges retors et la nécessité d’être précis et d’avoir la science du timing pour se sortir de certaines épreuves. Heureusement, les échecs ne sont pas punis sévèrement dans la mesure où le jeu dispose de nombreux points de contrôle qui permettent de se présenter à nouveau rapidement devant un passage difficile.

Parfois compliquée à gérer, ces énigmes n’en reste pas moins agréables à faire, notamment grâce à une grande diversité des situations. Si la question de la polarité reste centrale, avec la possibilité d’être attiré ou repoussé par certaines plateformes, d’autres cas de figure entrent en jeu pour offrir une expérience globale variée et très agréable à suivre. Dans le même ordre d’idée, l’affrontement des boss sonne toujours juste et oblige le joueur à se creuser les méninges pour trouver la méthode pour en venir à bout. Là aussi, la mort est omniprésente et plusieurs essais sont nécessaires avant de mettre l’adversaire hors d’état de nuire. Même si l’aventure se termine en cinq heures environ en ligne droite, le titre donne clairement envie d’être exploré en profondeur, avec la possibilité de récupérer un peu plus de 80 cartes éparpillées sur la map. D’autres secrets sont à récupérés, dont des capacités spéciales secondaires.

Dernier point fort et pas des moindres, Teslagrad 2 propose une direction artistique de haute volée. Avec ses personnages et ses décors réalisés à la main, le titre est régulièrement source d’émerveillement devant des panoramas d’une grande beauté. La bande-son n’est pas en reste, bien au contraire, avec des morceaux qui rappellent le folklore nordique avec des compositions absolument magnifiques. Une fluidité à toute épreuve et un seul bug à déplorer, alors que Lumina s’est retrouvé coincée dans le décor. Au delà de ce petit couac, le titre s’est laissé parcourir avec un plaisir non dissimulé, pour une aventure dont on se souviendra.