Test : Test Drive Unlimited 2 sur Xbox 360
En 2006, Atari et Eden Games sortaient le premier jeu de course massivement multijoueur. Un chouette principe, accompagné de plus de 1500km de routes à parcourir librement sur l'île d'Hawaï. Après l'avoir explorée en long et en large, les joueurs avaient bien besoin d'un nouveau terrain de jeu. Une suite qui ne se fait hélas pas sans quelques ratés...
Le meilleur job du monde
Si vous êtes amateurs de belles voitures, imaginez ce que serait un monde parfait. Un endroit où seraient organisées régulièrement des courses permettant de gagner de l’argent facilement. Où de belles auto-stoppeuses vous demanderaient de les raccompagner chez elle tout en payant en milliers de dollars. Où conduire dangereusement permettrait également d’amasser de coquettes sommes. Où des inconnus que vous ne connaissez ni d’Eve, ni d’Adam, vous feraient assez confiance pour vous confier leur voiture à ramener en révision, accompagnée d’un gros paquet de billets verts. Où il serait possible de passer sous le nez de la police à plus de 200km/h sans être inquiété. Où l’essence se remplit toute seule et où l’abonnement pour l’avion Ibiza-Hawaï ne coûterait que 2000 dollars.
Ce monde, c’est celui de Test Drive Unlimited 2. Largement inspiré par son prédécesseur, il se dote cette fois d’un semblant de scénario, vous plaçant dans la peau d’un pauvre groom dont la vie va basculer quand on lui proposera de s’inscrire au Solar Crown, un championnat de conduite qui vous permettra de passer d’une bête caravane à de somptueux lofts, tout en acquérant des voitures de plus en plus puissantes. Le côté simulation de vie, déjà présent dans le premier opus, se retrouve une nouvelle fois ici, et outre des voitures, leurs accessoires et des maisons pour les stocker, il faudra aussi compter sur les boutiques de vêtements, les coiffeurs et les chirurgiens esthétiques afin de se refaire un look un peu plus personnalisé que les 6 avatars proposés au début. L’immersion est également renforcée avec la possibilité de se promener dans les différents lieux, d’installer des meubles, voir même d’y rencontrer d’autres joueurs. Intéressant mais loin d’être indispensable.
Les courses sont cette fois regroupées en championnats, chacun étant réservé à l’une des classes de voiture disponibles. Chaque classe appartient à une des trois catégories : asphalt, pour les voitures de course, tout-terrain, ou voitures classiques. Le numéro de la classe détermine ensuite la puissance des véhicules. La nouveauté ici vient surtout du tout-terrain, avec de nouvelles routes hors-piste, qui permettent de varier un peu les défis et les environnements. On y perd en revanche les motos, qui n’étaient de toute façon pas très intéressantes. Du côté des épreuves, on retrouve les classiques courses entre 8 adversaires, les contre-la-montre, l’élimination directe, ou encore les défis radars. Des permis font leur apparition avant de pouvoir accéder aux championnats. Bien que plutôt courts, on s’en serait bien passé pour rentrer plus vite dans l’action. N’oublions pas non plus les missions, au nombre de 100, avec quelques nouveautés puisqu’en plus de prendre des auto-stoppeurs et d’amener des voitures en révision, le joueur devra également offrir des sensations fortes à quelques casses-cou, ou encore prendre en filature la petite amie de son passager. Celles-ci sont d’un intérêt assez inégal, et, petite nouveauté, n’apparaissent plus qu’à certains moment sur la carte.
T’as vu Ono, LuLu ?
Gros point fort du jeu, l’exploration est toujours bien présente et même enrichie de deux nouveaux objectifs. Le premier vous demandera de retrouver des carcasses de voitures, et le second de prendre des photos à des endroits et dans des conditions bien précises. Sympathique, surtout que les récompenses en valent la peine. C’est cette fois l’île d’Ibiza qui sert de cadre au début du jeu… sauf qu’elle est nettement plus petite qu’Hawaï ! Comment faire en sorte d’offrir plus de contenu que le premier opus ? Car Ibiza, très mise en avant pendant la promotion, n’est que l’arbre qui cache la forêt… Hawaï, disponible après quelques heures de jeu, et sur laquelle se trouvent la plupart des objectifs à accomplir. Bien sûr, il ne s’agit pas d’un simple copier-coller, puisque les épreuves diffèrent et que de nouvelles routes (hors piste ou circuits) font leur apparition, mais on aurait aimé explorer de nouveaux lieux. Et niveau réalisme, voir que l’on peut en un clin d’œil traverser les 14000 km séparant les deux îles, c’est moyennement crédible…
Et la conduite dans tout ça ? Car un jeu de caisses, aussi riche soit-il, n’est pas grand chose sans le plaisir de jeu. Et c’est bien là que le bât blesse. Si on peut se passer d’une conduite réaliste, ce qui n’est de toute façon pas l’objectif du jeu, il est en revanche bien plus désagréable d’avoir la sensation de patiner tout le long de la route. Cela ne nuit pas trop aux phases d’exploration, mais les courses ainsi que les permis en pâtissent beaucoup. Quelques réglages permettent heureusement d’arranger un peu le tout, mais sans faire de miracles non plus. On en viendrait presque à louer l’intelligence artificielle, plutôt mauvaise, ce qui simplifie quelque peu le jeu. S’ajoute à cela une gestion des collisions désastreuse, ou encore des petits bugs en pagaille, comme des voitures qui disparaissent soudainement du trafic, ou bien qui s’arrêtent en pleine route, formant des embouteillages de quatre véhicules.
En ligne, c’est un peu MOOR…
Des bugs qui touchent aussi le jeu en ligne, un point pourtant oh combien important de la série. On retrouve en effet le MOOR (Massive Open Online Racing) qui avait fait le succès du précédent opus, où les joueurs peuvent se croiser en train de conduire, et se lancer des défis d’un simple appel de phares. Pour les joueurs sans connexion (ou si les serveurs de jeu tombent en rade), les développeurs ont eu la bonne idée d’ajouter des adversaires contrôlés par l’ordinateur. Un bon moyen de profiter quand même de la conduite à plusieurs, mais aussi de ne pas se voir refuser des demandes de défis. Parmi les autres fonctionnalités en ligne, on retrouve de nombreuses courses multijoueur, la possibilité de créer ses propres parcours à partager, ainsi que de créer ou rejoindre un club (une fonctionnalité hélas encore désactivé au moment d’écrire ce test). Petite nouveauté, les courses poursuites avec la police peuvent vous mettre dans la peau des forces de l’ordre, afin de traquer d’autres joueurs. Des occasions hélas assez rares, mais néanmoins intéressantes. Mais les nombreux problèmes touchant le jeu en ligne ne lui font vraiment pas honneur, et une période de bêta test n’aurait pas été de trop. On attends donc le correctif avec une certaine impatience.
Côté réalisation, les beaux décors d’Hawaï et d’Ibiza sont hélas servis par une modélisation assez sommaire, et des retards d’affichage flagrants. On a déjà vu nettement mieux dans le domaine… Et côté musique, le jeu subit une incompréhensible régression, puisqu’il n’y a plus que deux radios, l’une orienté électro/dance/hip-hop, l’autre plutôt pop/rock/métal, et pas moyen de créer ses propres playlists. Le premier TDU avait lui un répertoire bien plus varié. On fini donc vite par se lasser d’entendre toujours les mêmes titres, au point de couper le son… pour ne plus avoir que les doublages français, particulièrement mauvais. Et réentendre avant chaque course les mêmes commentaires devient vite ennuyeux… On passera également vite sur le casino, une nouveauté qui aurait pu être intéressante, si seulement il ne s’agissait pas d’un DLC payant déjà présent sur la galette, réservé à ceux qui mettent la main au porte-monnaie ou à certaines précommandes.
http://www.dailymotion.com/video/xdoytz
Malgré de gros manques en ce qui concerne la conduite et la course, Test Drive Unlimited 2 conserve toutefois un important capital de sympathie grâce à sa richesse et à son aspect exploration toujours aussi agréable. Dommage que de nombreux bugs viennent entacher le tableau, en particulier pour le mode multijoueur ! Les amateurs du premier épisode y trouveront à nouveaux de nombreuses heures de jeu, mais regretteront sans doute de devoir à nouveau parcourir la même île. Notez tout de même que, une fois les problèmes du multijoueur corrigé, le jeu mériterait sans doute une bien meilleure note en live.
+
- Le MOOR, toujours intéressant...
- Des épreuves variées
- L'aspect exploration
- Un contenu énorme
-
- ...mais gâché par de trop nombreux bugs
- La conduite souvent approximative
- L'île d'Hawaï, déjà vue
- Une réalisation plutôt moyenne
- Le casino, un DLC payant qui aurait pu être inclut d'office