Test : The Bureau : XCOM Declassified sur Xbox 360
Pour mettre un terme à l’invasion, William Carter se voit proposer une palette intéressante de profils d’agents : commandos, sapeurs, espions… On navigue en terrain connu. Les uns développent des compétences autour du combat au corps à corps ou à distance tandis que d’autres sont capables de poser des tourelles, des mines, des boucliers de protection, etc. Ces compétences se développent ainsi au fil des missions à la force des points d’expériences engrangés (avec plus de choses à débloquer pour le héros que l’on incarne), donnant avec les petites possibilités de personnalisation esthétique une touche jeu de rôle appréciable. Enfin, on retrouve un choix d’armement introduit progressivement et très satisfaisant, avec le classique terrien d’un côté et l’exotisme extraterrestre de l’autre, offrant aux dernières missions des possibilités de personnalisation et d’approche du combat assez poussées. Reste ensuite à veiller au placement de ses équipiers et à leurs actions via une roue de sélection venant ralentir l’action pour donner les ordres. Simple et lisible. L’aspect stratégique est donc assez solide pour ce genre de TPS même si quelques déceptions sont forcément au rendez-vous. Comme principal défaut vient un IA très limitée, particulièrement pour les alliés, ce qui donne lieu à des situations parfois ridicules, parfois frustrantes : un allié peut très bien se faire trouer la peau sans réagir parce qu’il n’a pas reçu l’ordre de se mettre à couvert… Un ordre qu’il avait pris soin de ne pas respecter trente secondes avant. Les ennemis, eux, se plaisent à laisser leur tête dépasser de leur planque. Une foire au headshot. Cela étant, l’aventure se déroule globalement bien une fois que l’on a compris qu’il faut surveiller ses équipiers plus que soi-même et on salue une difficulté bien dosée et progressive.
Le bureau passe les ennemis à tabacLe scénario se suit ainsi le long de huit heures si l’on choisi de tracer tout droit et d’ignorer les missions secondaires. Une erreur à n’en pas douter. D’abord parce que les missions secondaires sont pour la plupart l’occasion de faire le plein de nouveaux objets ou de faire des rencontres qui viendront peut-être grossir les rangs de l’organisation. Et puis comme les alliés peuvent être amenés à disparaitre définitivement s’ils sont abattus en cours de missions et pas soignés assez vite, on cherche forcément à donner de la profondeur au banc de touche. On peut bien sûr reprocher à ces objectifs une construction trop proche de celle des missions principales, elles-mêmes assez linéaires, créant parfois un sentiment de redondance. Pas de quoi bailler, mais on aurait aimé quelques surprises. L’autre raison de ne pas bouder les missions secondaires tient au fait qu’elles conservent assez bien ce qui est la force de cet XCOM : l’ambiance. Car bien que le scénario ne fasse pas vraiment dans l’originalité, il sert une aventure qui sent bon les années 1960 entre Guerre Froide, évolution sociale et clichés d’une vie à l’américaine presque parfaite. Il y a comme ça cette atmosphère pesante et mystérieuse comme on ne semble pouvoir la retrouver qu’à cette époque faite de lunettes à gros verres, de gomina et de salles de réunion enfumées du matin au soir. The Bureau présente ainsi une galerie de personnages intéressants bien qu’un peu clichés (un biologiste qui eut travaillé pour les nazis, un physicien rat de laboratoire, une femme plongée seule dans un monde d’hommes…), soutenus par des doublages français de très bonne facture. On apprécie en effet des dialogues bien menés et heureusement car ils sont bien nombreux, même si l’on regrette que l’approche choisie, très Mass Effect, ne laisse qu’une petite place à l’incidence des choix sur le déroulement de l’aventure. Et cela arrive d’ailleurs très tard.
Mais était-ce vraiment comme ça que The Bureau avait été pensé ? Compte tenu des nombreux reports et autres difficultés rencontrées par les équipes de développement, on peut légitimement penser que le système de dialogues avait été imaginé différemment. Comme pas mal d’autres choses. Ce qui frappe dans le titre de 2K Marin et l’empêche de prétendre au statut de très bon jeu, c’est le manque de finition flagrant. Tous les points positifs du soft ou presque se trouvent à un moment ou à un autre mis à mal par ce petit défaut qui empêche d’exceller : on pense aux doublages et leur montage parfois laborieux (coupures nettes, synchronisation labiale très moyenne). On apprécie au début toutes les références et petites notes disséminées un peu partout ; puis on se rend compte qu’il y a en a trop, que leur intérêt est variable… On a l’impression au bout d’un moment que ces éléments ont étés jetés par paquets à la va-vite pour combler un manque ailleurs. Mais c’est surtout graphiquement que ce XCOM marque le pas : vieillot, pauvre, manifestement marqué par le poids des années, le soft n’a rien d’un jeu de 2013. Et ce ne sont pas les animations quelque peu rigides qui viendront dire le contraire. Mais malgré tout cela, The Bureau est un titre plaisant et accrocheur. N’excellant vraiment nulle part mais sympathique pour tout ce qu’elle entreprend avec une certaine envie, cette entrée dans la série XCOM demeure une bonne expérience.
+
- Gameplay intéressant
- Ambiance 60's plaisante
- Doublages français soignés
- Bonne durée de vie
-
- Techniquement bancal
- IA largement perfectible
- Un peu répétitif par moments