Jeux

The Club

Shoot'em up | Edité par Sega | Développé par Bizarre Creations

8/10
360 : 08 février 2008
12.04.2008 à 02h35 par |Source : http://www.xbox-mag.net/

Test : The Club sur Xbox 360

Bizarre Creations est sans doute l’un des studios les plus talentueux de cette décennie en ce qui concerne les jeux de course automobile. Metropolis Street Racer et son héritier, Project Gotham Racing, en témoignent. Le développeur anglais aime aussi à s’aventurer sur les chemins de l’arcade, avec autant de réussite, un Boom Boom Rocket rafraîchissant et un Geometry Wars mythique. Pour son nouveau projet, Bizarre a cependant emboîté le pas à pas mal d’autres acteurs de l’industrie et cédé à la mode du shoot en vue à la troisième personne. Mais il ne faut pas se méprendre : The Club est bel et bien un pur produit maison.

Le marché du shooter non-FPS commence doucement à saturer. Après des sommets tels que Gears of War, Lost Planet ou encore Ghost Recon, sans oublier un des grands précurseurs, le toujours vivace Resident Evil 4, beaucoup de studios continuent d’exploiter le filon, mais rarement avec autant de réussite. Désormais, pour se démarquer, il ne suffit plus de mettre un avatar équipé d’une mitraillette dans un couloir, de lâcher quelques monstres et d’envoyer le jeu se faire dupliquer à l’usine. Il faut un élément différenciateur. The Club, le dernier soft de Bizarre Creations, en possède un. C’est son concept.

The

Dans The Club, il n’y a pas vraiment d’histoire. On sait juste qu’on a été choisi pour participer à des compétitions trèsundergroundorganisées par le Club, un cercle très fermé composé de riches pervers prenant leur pied en voyant des gens se tirer dessus et pariant sur l’issue de ces joutes sanglantes. Comme quoi tout existe. Ce pitch de départ sert en réalité de justification à l’un des concepts les plus osés qui soient, en particulierde nos joursoù les éditeurs sont souvent prompts à juguler les élans créatifs des designers. Culottés, les gars de Bizarre ont choisi de faire un jeu totalement dédié au scoring. Les niveaux de The Club sont des parcours précisément délimités où les ennemis apparaissent toujours aux mêmes endroits et exécutent les mêmes mouvements, aubattement de cilprès, d’une partie à l’autre. Le but est d’enchaîner les frags le plus rapidement possible, ce qui a pour effet d’alimenter un score mais aussi de le multiplier, lorsqu’on réussit des séries d’actions particulières (roulades, tirs sans viser, headshots) et rapprochées dans le temps.

L’intérêt de The Club n’est pas, comme dans l’immense majorité des jeux du genre, d’arriver vivant à la fin du niveau. Le but est de recommencer un parcours, encore et encore, afin de performer le best high score de la muerte.

Attention, c’est normalement maintenant,aprèsla dernièrephrase du paragraphe précédent,que vous saurez si vous apprécierez le soft ou si vous le vomirez par les yeux. Radical, exclusif, tout ce que vous voudrez, The Club n’accepte que les membres sachant parfaitement à quoi s’attendre au moment de l’inscription.

Club

Ceux qui accepteront le règlement interne verront que le côté finalement très simple du concept donne lieu à tout un tas de variantes (parcours simples, limités en temps, défis de multiplicateur, résistance à des vagues d’ennemis) et de spécificités (absolument chaque mouvement, chaque décision, chaque tir effectués sont décisifs dans le score final) qui écartent le risque de trouver une coquille vide au delà de l’idée fondatrice. On compte aussi dans les rangs un online peu fréquenté maispas mal conçu, qui a pour prinicpal problème d’abandonner le scoring imaginé par Bizarre pour adopter une approche plus classique, qui ne sied pas forcément à la bête. On peut s’y divertir malgré tout.

Alors d’accord, si on s’attache au gameplay pur, il est vrai que The Club ne fait pas beaucoup mieux qu’un Kane et Lynch au niveau de la maniabilité,laquelle affiche une rigidité très perceptible pour ce qui est des déplacements des personnages (même si ces derniers possèdent des caractéristiques différentes). A l’annonce du projet, on aurait plutôt pensé à des sauts en pagaille, des cascades interactives, du bullet-time pourquoi pas, mais finalement, on retrouve un palette de mouvements très « humaine », réaliste oserions-nous même dire, qui, dans le même temps, assure une cohérence d’ensemble, car il n’est jamais possible de tricher avec une quelconque faculté spéciale. Tout est dans le skill. Même les armes, très classiques, n’aident pas vraiment. Le dépouillement du gameplay de base finit par faire briller le jeu en lui-même et le but, presque hypnotique, de réaliser, à tout prix, le meilleur score. Oui, évidemment, ça ne parlera qu’à une minorité de joueurs. The Club ne s’est d’ailleurs pas formidablement bien vendu aux dernières nouvelles. Mais un club, c’est aussi ça : avoir la sensation de faire partie d’un cercle fermé. Très fermé.

Avec The Club, Bizarre nous débarque un concept qui semblera probablement hermétique à un bon nombre de gens. Mais on tient là, contre toute attente, un des meilleurs jeux de tir sur consoles. Car The Club s’accroche à son parti pris et va totalement au fond de ses idées, sans détour. Ce pourrait presque être un rail shooter, ce pourrait presque être un Geometry Wars, ce pourrait presque être un jeu de tir à la troisième personne. Mais ce n’est rien de tout ça. C’est The Club.

+

  • Un concept
  • Une réalisation
  • Une drogue ???

-

    • Commandes rigides
    • Armes peu variées
    • Sans doute trop radical pour beaucoup de gens