Test : The Witness sur Xbox One
Eparpillé façon puzzle
Avec The Witness, Jonathan Blow s’attaque donc à un genre ancestral avec la bonne intention d’y mettre un bon coup de plumeau. Première différence, et de taille, le joueur se retrouve au milieu d’une île à parcourir à la première personne. Un concept qui rappelle évidemment Myst, mais qui se différencie de la mythique série par sa faculté à proposer une multitude d’énigmes, très simples d’apparences, fortement orientés vers la logique du joueur. Celles-ci sont regroupées par type, dans des zones facilement identifiables comme le château, le temple du désert, la carrière et quelques autres, ce qui amène une diversité des environnements fort sympathique, très agréable à parcourir.
Bien que différentes les unes des autres dans le fond, les énigmes se ressemblent en revanche dans la forme. Une fois devant un puzzle, le joueur doit alors tracer une ligne d’un point A, jusqu’à un point B. Un concept évident sur le papier capable de se transformer malgré tout en véritable casse-tête suivant les variantes proposées. Ainsi, les premières énigmes ressemblent à de simples labyrinthes, dont la difficulté n’entraîne jamais plus de quelques secondes de réflexion. La suite se complexifie rapidement en revanche, un peu trop vite diront certains, avec l’apparition de systèmes logiques dignes de certaines épreuves du Professeur Kawashima. On se retrouve donc à devoir séparer deux séries de carrés de couleur, puis trois, puis quatre. Par la suite on nous oblige à regrouper certains éléments par deux, tandis que d’autres fois il faut inclure un élément permettant d’en annuler un autre. Parfois un mélange de tout cela, et j’en passe. De vrais casse-tête qu’on vous dit !
« lorsque le joueur parvient à trouver lui-même une solution qui paraissait pourtant peu évidente, le jeu prend une dimension fortement gratifiante, presque grisante »
Et c’est peu de dire que les puzzles imaginés par Jonathan Blow sont parfois diablement retors. L’absence quasi totale de véritables énigmes didactiques n’aident pas à encourager la patience, souvent mise à mal, du joueur. On se retrouve donc parfois devant un panneau contenant de nouveaux éléments, sans savoir ce qu’ils signifient réellement, et par conséquent avec l’incapacité de trouver une solution. Il est toujours possible pour les experts du tâtonnement de tester diverses combinaisons dans l’espoir de débloquer l’énigme suivante. S’il s’agit là d’une pratique basée sur la chance capable de dépanner, elle ne permet pas toujours de comprendre le raisonnement logique, ce qui empêche une progression fluide et valorisante. A l’inverse, lorsque le joueur parvient à trouver lui-même une solution qui paraissait pourtant peu évidente, le jeu prend une dimension fortement gratifiante, presque grisante.
Evidemment, la durée de vie du titre tient compte de la logique de chaque joueur mais devrait tout de même entrainer les plus doués dans une aventure assez longue, au travers de plus de 600 puzzles. Pour profiter d’un minimum de narration il faut se lancer à la recherche, souvent fastidieuse, de messages vocaux éparpillés sur l’île entière. Globalement on peut regretter que l’ambiance générale mise sur la sobriété, avec d’un côté la présence de quelques bruitages rappelant que le son de notre téléviseur n’est pas au plus bas, et d’un autre côté un monde pastel totalement figé qui aurait sans doute mérité un peu de vie, ou simplement de s’animer au gré du vent.
+
- Mix des genres réussi
- Très propre graphiquement
- Grand nombre de puzzles
- Très gratifiant
-
- Difficulté parfois trop poussée
- Ca manque un peu de tutoriels
- Ambiance générale morne