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Put de bois, driver de fer, Tiger Woods n’est pas encore mis au vert

On ne badine pas avec l’amour, au risque de voir son nom relégué en petits caractères en bas de la jaquette. Les déboires de Tiger Woods ont donc conduit Electronic Arts à faire un geste symbolique synonyme de sanction pour la star, en mettant en avant la nouveauté de cette édition 2012 : le Tournoi des Maitres d’Augusta. Le célèbre parcours de l’Etat de Georgie, faisant partie des quatre lieux mythiques composant le Grand Chelem, fait sa première apparition dans la franchise. C’est ici entre autres que s’est construite la légende Tiger Woods. D’ailleurs, on se rend compte après seulement quelques secondes que, si son nom est boudé sur la jaquette, le golfeur n’est pas moins présent dans le jeu. C’est d’ailleurs avec lui que s’ouvre EA Sports : Masters, le temps de quelques coups pour s’échauffer avant d’entamer la route vers le Tournoi des Maitres. C’est le principal mode de jeu. A vous de créer votre golfeur avec des options toujours aussi efficaces pour façonner son physique à notre image (ou éventuellement l’importer à partir d’une sauvegarde de Tiger Woods PGA Tour 11). Les possibilités vestimentaires et équipementières sont toujours aussi nombreuses, avec la présence des fournisseurs traditionnels. De l’anonymat à la victoire suprême au Tournoi des Maitres, en passant par le PGA Tour, le mode "road to the masters" offre une progression intéressante et agréable à suivre. Entre stroke play, défis de sponsors et face-à-face avec un adversaire particulièrement efficace, le mode promet de nombreuses heures de jeu. Le système d’expérience est bien entendu de la partie et permet de réellement mettre l’accent sur des capacités précises. Puissance, divers effets, lecture du green, précision du putter, etc… Tout est là pour inciter le joueur à progresser.

Mais ce qui nous intéresse se passe surtout sur le parcours, le club à la main. La licence d‘Electronic Arts reste fidèle à son aspect simulation sans toutefois rogner sur l’accessibilité. Ce sont pléthore d’options qui permettent d’ajuster la difficulté en fonction de son niveau : indicateur de trajectoire, estimation de la zone d’arrivée, focus sur le point à viser pour marquer et bien plus encore. La courbe de progression est grande et en difficulté "tournament", c’est entièrement à vue qu’il faudra placer ses frappes. Autant dire que la principale nouveauté côté gameplay s’avère très utile. Le caddie est là, avec le joueur sur le fairway, pour conseiller sur la tactique à adopter et il se révèle diablement efficace. Club, puissance, effet, prise en compte de l’orientation du vent : suivre les conseils du caddie permet une approche favorable en vue d’un birdie. Il est d’ailleurs très rare que celui-ci n’aitrien à vous proposer, même lorsqu’il s’agit de tirer partie d’une situation à priori difficile. Ses paroles accompagnant les indicateurs visuels sont bluffantes de justesse, notamment sur le green. Cela dit, une condition est nécessaire pour en profiter : comprendre l’anglais, seule langue disponible dans EA Sports : Masters. Grâce à cela, le néophyte trouvera toute l’aide nécessaire pour débuter en beauté. Mais pour qui souhaite aller plus loin, il faudra tenter ses coups soi-même et transformer ainsi un joli birdie en un eagle flamboyant. On tape la balle avec précision d’un côté, en ayant pris soin d’ajuster l’effet de l’autre. Malgré tout, la recette a globalement peu évolué et on regrettera toujours des petites choses comme le choix des clubs et du type de frappe plutôt fastidieux, ou encore le cercle de sélection de l’effet manquant de clarté.

Master of puppets

Du côté des graphismes, EA Sports : Masters propose un habillage correct mais qui aurait mérité d’être plus travaillé sur certains points. Si les parcours sont bien rendus, et en particulier le nouveau venu Augusta, tout ce qui les entoure n’a que très peu évolué depuis quelques années. Des décors qui mériteraient plus de travail, des arbres un peu trop allégés en feuillage et un public quasi fixe digne d’un jeu du début de cette génération. Autant de points qui entachent la partie graphique, sans briser l’immersion pour autant. L’autre point de discorde concerne les temps de chargement, d’une durée moyenne mais très fréquents, pour lesquels il est conseillé d’installer le jeu sur le disque dur de la console. Mais cela ne saurait freiner le golfeur en quête de challenge, dans une édition qui se révèle complète et variée. Il est possible de croiser le fer sur quinze parcours, au travers de modes de jeu classiques (stroke play, foursome, four balls, etc…) paramétrables à souhait. A côté de ça, le Tournoi des Maitres se retrouve au travers de deux modes distincts. Le premier propose de revivre les grands moments de Tiger Woods sur ce parcours. Les conditions d’époque sont reproduites, le but étant de se hisser au bout de chaque manche avec une carte égale ou inférieure à celle réalisée par Woods cette année là. Le second mode de jeu met le joueur au défi pour réaliser les coups d’éclat qui ont marqué l’histoire du Tournoi de Maitres. On notera encore le soin apporté au parcours d’Augusta, avec la présentation de chaque trou et la possibilité de les visualiser en détail. Enfin, cette édition troque la Ryder Cup pour la Presidents Cup, tournoi opposant la sélection américaine au reste du monde (hors Europe donc).

Et le Xbox Live n’est pas en reste (pour lequel le pass online est de rigueur). A l’instar des parties en solo, les parcours à partager à quatre en ligne proposent de nombreuses options, et on trouvera sans mal des adversaires. L’intégration d’une limite de temps pour chaque coup est une bonne chose et assure de ne pas rester bloqué à cause d’un joueur endormi. L’autre face intéressante de EA Sports : Masters en ligne est l’intégration de défis avec classement. Pendant une journée ou une semaine, il faudra se battre pour réussir le meilleur résultat et gonfler sa réputation et son niveau en ligne. Un exploit réussit en solo peut être posté comme un défi en ligne, bon moyen pour jauger son niveau vis-à-vis de la crème des joueurs. Des défis fleurissent sur chaque parcours mais un peu trop souvent sur ceux proposés en téléchargement payant. Si le titre propose un bon nombre de parcours par défaut, il est malgré tout frustrant de voir qu’il en existe bien plus en téléchargement. Il n’est pas rare de ne pouvoir participer qu’à un défi en ligne sur deux, faute d’avoir téléchargé le parcours requis et dépensé les 340 MS Points qui l’accompagnent. Mais globalement, l’expérience proposée par EA Sports : Masters a de quoi à occuper de très longues heures, dans un silence réaliste ou un peu plus décontracté avec une sélection de musiques dans le ton et des commentateurs intéressants mais trop peu loquaces. Du Tiger Woods en somme. Il est toujours là et finalement une seule chose change : la notice disparait de la boite et se se retrouvera dans le menu in-game. Pour le reste, difficile de ne pas appeler ça Tiger Woods PGA Tour 12.