Test : Tokyo 2020 Olympics: The Official Video Game sur Xbox One
Faux départ
Si l’attente entre chaque olympiades paraît longue, elle le fût encore plus concernant les Jeux Olympiques de Tokyo qui ont glissé en 2021 suite à l’épidémie de Covid-19 qui a frappé le monde entier. Une attente interminable pour les sportifs qui doivent participer à la compétition, et encore plus pour les joueurs Xbox qui attendaient le retour de l’événement sur leur console depuis les J.O. de Londres de 2012. Disponible depuis 2019 au Japon, le jeu officiel de ces Jeux Olympiques 2020 arrive enfin chez nous. Avec l’avantage d’être complet dès sa sortie cette fois-ci, quand la version nippone optait pour l’ajout de trois épreuves (rugby à 7, judo et escalade sportive) via des contenus additionnels gratuits durant la première année de lancement du jeu.
Au total ce sont dix-huit épreuves qui sont jouables, aussi bien en solo qu’à deux joueurs en local pour de la coopération ou de la compétition selon les disciplines. Comme à l’époque du cultissime Track & Field, on retrouve évidemment des épreuves indispensables comme le 100 mètres, le 110 mètres haies et le saut en longueur, pour un principe de jeu qui n’a malheureusement pas beaucoup évolué depuis le titre de Konami sorti en 1983. Un peu moins exigeant toutefois, le titre de Sega demande des réflexes, surtout pour le départ, de la coordination notamment pour franchir les haies sans encombres, et bien entendu une bonne dose de matraquage de boutons. Un gameplay archaïque qui aurait sans doute pu être remplacé par des mécaniques plus modernes pour apporter un peu plus d’intérêt à l’ensemble.
Pourtant tout commençait plutôt bien avec la présence d’un outil de personnalisation très complet qui rappelle l’éditeur d’avatars Xbox au niveau du rendu final. Les personnages se distinguent très fortement les uns des autres, avec un petit côté cartoon très appréciable. Leurs animations aussi sont de qualité, avec la possibilité à de rares moments d’interagir pour prendre une pose ou demander au public d’applaudir. C’est évidemment agréable de retrouver notre propre création durant les diverses épreuves, d’autant que cet avatar est le seul à posséder des techniques spéciales activables, notamment durant les épreuves de sports d’équipes. A force de jouer, des points viennent s’ajouter à une cagnotte et permettent ainsi de débloquer de nouvelles tenues pour différencier d’autant plus notre avatar, quitte à perdre un peu en crédibilité avec, par exemple, une course à la nage équipée d’un slip de sumotori ou un combat de judo en tenue de cow-boy.
Et c’est malheureusement l’une des seules sources de satisfaction du jeu. Comme on le disait plus haut, les épreuves ont une fâcheuse tendance à manquer d’intérêt vidéoludique, et souffrent même pour certaines de vraies carences en terme de gameplay. On pense surtout aux sports collectifs, dont la présence aurait pourtant pu apporter une bonne plus-value au jeu comparé à l’édition 2012 de Londres. Malheureusement, du côté du football et du basket on regrette surtout une maniabilité beaucoup trop lourde, avec des joueurs qui sont à l’aise lorsqu’il s’agit de partir en ligne droite, mais qui souffrent beaucoup plus lorsqu’on leur demande un peu plus de finesse dans leurs mouvements. Le baseball de son côté n’est pas franchement très intéressant, tandis que le rugby à 7 propose de bonnes idées, sans pour autant parvenir à sauver l’ensemble.
Du côté des bons points on peut prendre également l’exemple du BMX, dont le principal défaut est de ne proposer que la piste officielle, au risque de devenir rapidement lassant. Même constat pour le tennis de table, plaisant au premier abord, mais qui manque cruellement de profondeur pour finalement ressembler à un petit bonus comme on en trouve dans la franchise Yakuza par exemple. Le judo se résume à un nouveau matraquage de bouton, pendant que l’escalade ne parvient pas à tirer son épingle du jeu, la faute à un gameplay là encore très discutable. De leur coté, la boxe et le tennis semblent miser sur le côté spectaculaire des attaques spéciales, tout en oubliant de proposer un minimum de plaisir de jeu.
C’est évidemment toujours plus sympathique à plusieurs, avec la possibilité de jouer en local à deux, mais aussi en ligne jusqu’à quatre, en dépit d’un netcode loin d’être parfait, et capable de vous faire terminer un 100 mètres largement en tête à l’écran, et pourtant loin derrière au classement final. On note la possibilité de sélectionner des playlists d’épreuves ou de créer les siennes, pour des parties multijoueurs qui restent agréables, mais là aussi à petites doses. Face à l’IA en revanche on note une difficulté très mal dosée avec des qualifications très simples, et des finales bien plus compliquées. On aurait évidemment préféré pouvoir sélectionner la difficulté des épreuves pour l’adapter aussi bien aux plus jeunes qu’aux plus expérimentés. Côté technique on regrette que les deux ans qui séparent la version japonaise de la version occidentale du jeu n’aient pas permis de gommer la grosse dose d’aliasing qui vient un peu gâcher une esthétique générale plutôt agréable au premier abord.
Pour aller plus loin : le test en vidéo par Creasy Buscemi
Creasy Buscemi a eu lui aussi l’occasion de tester Jeux Olympiques de Tokyo 2020 sur Xbox One. Voilà une occasion de compléter votre connaissance du jeu avec son avis, à découvrir en vidéo.
+
- Outil de personnalisation au top
- Une poignée d'épreuves sympathiques
- Animations réussies
-
- Gameplay sans imagination
- Sports collectifs ratés
- Jouable à deux seulement en local
- Aliasing omniprésent
- Netcode très imparfait