Test : Tomb Raider sur Xbox 360
Oubliez la Lara Croft que vous connaissiez tous. La bimbo en bikini tueuse de T-Rex n’est, hélas, plus à l’ordre du jour. C’est une Lara âgée de seulement 21 ans que nous retrouvons en début de jeu. La belle archéologue, son diplôme en poche, part à l’aventure pour la première fois de sa vie et se pose quelques questions sur ses capacités d’aventurière. Des questions qui ne cesseront de la tourmenter après que le navire qui la transportait ses amis et elle se soit échoué sur une étrange île occupée par des SDF sectaires. Disons-le clairement, le scénario du titre – fortement inspiré par la série Lost, notamment en ce qui concerne les ennemis qui ne sont pas sans rappeler les « Autres » – n’est pas le point fort du jeu. Cliché, sans surprise et décidément mal narré, ce n’est pas celui-ci qui vous poussera à poursuivre l’aventure. Pas même le sort de vos coéquipiers d’infortune dont l’on se moque éperdument.Seule réussite à ce niveau, l’évolution de Lara. La jeune diplômée, encore frêle et innocente en début d’aventure, se muera très rapide en une véritable valkyrie qui ne laisserait pas Rambo indifférent. Mais elle devra avant cela passer par toute une série d’épreuves douloureuses et traumatisantes. Lara Croft s’en prend véritablement plein la face comme aucun autre personnage avant elle dans un jeu vidéo, si ce n’est Super Meat Boy. Les développeurs se sont visiblement amusés à torturer l’héroïne et celle-ci ne cessera de se plaindre, de gémir ou de pleurer la première moitié du jeu, ce qui pourrait agacer certains joueurs. Heureusement, celle-ci devient rapidement la femme forte que nous apprécions tous, tuant et insultant tous les ennemis qui se dressent devant elle par grappe de dix.
Nul doute le point fort du jeu, le gameplay est une véritable réussite. Lara évolue dans un monde semi-ouvert. Semi-ouvert car, à défaut d’offrir une seule et vaste zone de jeu, Tomb Raider propose plusieurs petits terrains de jeux interconnectés et entre lesquels il sera bien entendu possible de se téléporter une fois ceux-ci découvert une première fois. A l’instar d’un Metroid ou d’un Castlevania, notre héroïne pourra se déplacer librement au cœur de l’île et l’explorer comme elle l’entend, tout en développant en cours de jeu et ce jusque dans les dernières minutes, de nouvelles techniques et armes lui permettant d’atteindre des endroits jusque-là inaccessibles. Bref, durant la bonne dizaine d’heures nécessaire à terminer l’aventure solo (en mettant de côté la quête des nombreux secrets disséminés sur l’île), le gameplay ne cesse de s’enrichir. Escalade, maniement des armes à feu, combat au corps à corps, Lara enrichie continuellement sa palette de mouvement. Armes et techniques pouvant par ailleurs être améliorés avec l’expérience acquise en cours de jeu, à la manière d’un RPG. L’intérêt est donc continuellement entretenu et l’on ne s’ennuie pas une minute.
«Lara Croft s’en prend véritablement plein la face comme aucun autre personnage avant elle dans un jeu vidéo, si ce n’est Super Meat Boy. Les développeurs se sont visiblement amusés à torturer l’héroïne et celle-ci ne cessera de se plaindre, de gémir ou de pleurer la première moitié du jeu, ce qui pourrait agacer certains joueurs»
Un intérêt également entretenu grâce à une mise en scène impressionnante et à base de Quick Time Event, propre aux jeux modernes. Nul ironie masquée ici, ces passages sont réellement impressionnants et parmi les plus réussis du genre. Les développeurs s’amusent également en cours de jeu à placer la caméra ici et là afin d’entretenir le flou entre les scènes cinématiques et les phases de gameplay, cela dans le but d’effacer toujours plus la barrière entre jeu vidéo et cinéma. Une mise en scène réussie soutenue, soulignons-le, par de magnifiques graphismes. Ce Tomb Raider 2013 est sans conteste l’un des plus beaux jeux de cette génération en fin de vie.S’agissant des fusillades, phases de gameplay qui occupent facilement la moitié du jeu, ces dernières sont également réussies haut la main. Si l’arsenal de Lara se limite à quatre armes, pouvant chacune être améliorée en cours de jeu, celui-ci se révèle être on ne peut plus suffisant et meurtrier. Mention spéciale à l’arc à tout faire qui remplacera très vite dans votre cœur les deux pistolets de l’héroïne. C’est un véritable bonheur d’utiliser celui-ci, d’autant plus qu’il se manie avec aisance. S’agissant des fusillades en elles-mêmes, contrairement à la plupart des TPS actuels, Tomb Raider ne propose pas de système de couverture. Un bon moyen pour dynamiser le rythme des fusillades et entretenir la tension. Car vos ennemis ne vous laisseront pas vous reposer derrière votre caisse et viser tranquillement les têtes qui dépassent. Ces derniers sont très agressifs et travaillent en équipe. Pendant que certains s’occupent de vous déloger à renfort de grenade et cocktails explosifs, d’autres vous snipent à distance et couvrent les derniers qui iront vous déloger au corps à corps. Vous devrez donc être perpétuellement en mouvement et rouler d’une couverture à l’autre tout en prenant garde à vos arrières.
Archéologue oblige, Lara Croft ne résiste pas à l’envie d’explorer l’île et les secrets qu’elle renferme entre deux fusillades. Objets cachés, tombeaux secrets, il faudra rajouter quelques heures supplémentaires pour espérer terminer le jeu à 100%. Et comme pour ne pas oublier ses racines, quelques énigmes entraveront votre progression. Mais celles-ci n’ont décidément rien à voir avec les énigmes auxquelles nous a habitué la série. D’une facilité déconcertante, elles ne vous retiendront guère plus de quelques minutes. Enigmes et progression grandement facilité par la vue spéciale survivante de Lara qui, d’une pression de la touche, est capable de mettre en surbrillance tous les objets ou leviers importants de la zone. Bref, s’agissant de la survie et de l’exploration pure, Tomb Raider aurait gagné à être un poil plus difficile.Un mot enfin s’agissant du mode multijoueur ? Certainement. Nul. Pour être plus précis, le gameplay parfaitement huilé de Tomb Raider et très efficace en solo, ne s’adapte décidément pas en multijoueur. Quatre modes de jeux vous sont proposés. Les classiques chacun pour soi et éliminations en équipe. Les deux suivant sont des ersatz de capture de drapeaux et roi de la colline. Vous ne pourrez vous affronter que sur cinq cartes différentes, ce qui est peu, mais celles-ci ont au moins l’avantage d’être relativement bien construite. Enfin, le mode multijoueur profite d’un système de niveau et d’amélioration de votre équipement similaire à celui du mode solo. Si tout cela fait illusion les premières minutes de jeu, le charme disparaît rapidement pour laisser place à l’ennui.
+
- L’exploration de la zone de jeu
- L’arc, votre nouveau meilleur ami
- Système de combat efficace
- Ennemis agressifs
-
- Multijoueur dispensable
- Un peu trop simple
- La Lara geignarde du début