Test : Tony Hawk's Project 8 sur Xbox 360
Comme d’habituuuudddeee (je me plante royalement…)
Peu connu du grand public il y a encore quelques années, Tony Hawk – en prêtant son nom à la série éponyme sur console – a clairement touché le jackpot. La licence fait partie des plus rentables du secteur et annonce chaque année une santé insolente. Quoi de plus normal de voir débarquer ce 8ème volet, quasiment un an jour pour jour après la sortie d’American Wastleland qui, même s’il s’affichait sans mal dans la continuité de la série, à fait grincer quelques dents. La faute à une entité stagnante, offrant à chaque fois trop peu de nouveautés pour parler de véritable scission, pourtant nécessaire aux yeux de beaucoup. En effet, après sept épisodes, l’heure aurait dû être au renouvellement tant ce Project 8 sent le recyclage à plein nez. A commencer par les modes de jeu où l’on retrouve un mode Carrière vous proposant de démarrez avec un personnage fraîchement crée, aussi efficace en skate que ma grand-mère au baby-foot, mais customisable à souhait. C’est simple, il est aussi bien possible de créer un sosie de Dick Rivers, banane et sunglasses inclues qu’une bombe sexuelle en Vans. Homme, femme, enfant, le choix est vaste, les possibilités étendues, n’ayant pour limite que votre imagination. Pour escorter ce mode Carrière, deux ou trois modes difficilement captivants plus de cinq minutes (sessions libres, mode vs, modifications des personnages existants, trois ou quatre options à modifier), heureusement accompagnés d’un mode Xbox Live qui, cette année semble simplement faire acte de présence tant il propose un contenu ultra limité, l’unique mode disponible consistant à réaliser le hi-score face à vos rivaux. Pour revenir au mode Carrière, vous devrez cette année démarrer de zéro et faire vos preuves afin d’intégrer le Project 8, mené de main de maître par Tony Hawk et regroupant les huit meilleurs skateurs mondiaux. Un scénario bien maigrichon, mais qui a le mérite d’exister et de rendre la progression des niveaux moins linéaires, même si la sensation de liberté reste assez limitée.
La principale nouveauté du soft réside, en réalité, dans ce que les développeurs ont nommé «Nail the trick », offrant une alternative intéressante au gameplay. S’activant en pressant simultanément les deux sticks du pad, il permet de contrôler dans un pseudo mode bullet-time les pieds de votre skater (un pied par stick) et ainsi réaliser des figures techniques et personnalisées. Efficace, mais difficile à maîtriser au départ, la moindre incohérence se traduisant inévitablement par une sanglante chute et deux ou trois os cassés. Il vous sera, toutefois, possible de stopper votre chute immédiatement ou au contraire de rebondir sur le sol telle une balle car ce nouveau volet ne fait pas exception à la règle, et comme le veut la tradition, le jeu reste difficile d’accès. Il est clair qu’il pourra rebuter d’entrée les novices tant le gameplay enrichi au fil des épisodes est devenu complexe et ardu à maîtriser et ce, même pour les joueurs rodés aux mécanismes de la série. Fort heureusement, un tutorial très complet vous est proposé d’entrée de jeu, illustré par les pointures actuelles, et au final indispensable tant les tricks et leurs combinaisons disponibles sont nombreux et retranscris à merveille, grâce aux nombreuses séances de motions captures effectuées à l’aide de quelques skateurs pro. Retrouver un nombre ahurissant de figures reste toujours aussi plaisant, les ollies, kickflip 360° et autres 900° n’auront bientôt plus de secrets pour vous.
Etre skateur, c’est presque un métier
Si l’on se tourne vers l’aspect graphique du jeu, la déception est de mise. Les capacités graphiques de la Xbox 360 sont loin d’être mises à rude épreuve, puisque la modélisation des skateurs bien que soignée aurait méritée plus d’attention. De même, ces derniers affichent encore une rigidité à en faire pâlir un Rocco Siffredi en pleine forme, et le relâchement des développeurs de ce côté en paraîtrait presque flagrant. Les chutes entraînent votre personnage sur de longs mètres, abandonnant de ce fait toute forme de réalisme, mais sans doute est-ce cela qui fait une partie du charme de la série. Pire, les passants et skateurs arpentant les rues font peine à voir tant leurs mouvements sont mal décomposés et leur aspect graphique bafoué. Le frame-rate, quant à lui, peine à rester constant, surtout lorsque vous enchaînez virages sur virages ou bien que vous heurtiez un mur. Un comble lorsque l’on sait que le moteur graphique implanté se devait d’être remis à neuf et offrir un contenu digne de la next-gen. On se consolera comme on pourra avec des textures et effets de lumières rattrapant la sauce, mais toutefois encore loin des exigences demandées pour ce type de licence.
900° + flipkick + manual
Pour autant, il est difficile de reprocher son manque de fun au jeu, les fans de la série trouveront rapidement leurs marques, faisant rapidement abstraction des défauts pour relever les nombreux défis. Nombreux et diversifiés, quoiqu’au final toujours aussi tordus et difficiles et mettant vos talents à rude épreuve. De la figure imposée à réaliser sous l’œil d’une photographe pour le moins collante au grind le plus long sur trottoir, il vous faudra vous coller à de nombreux essais avant de pouvoir les boucler, Neversoft ayant une fois de plus placé la barre très haut. C’est simple, pour mener ces missions à bien, il est fortement conseillé d’étudier avec parcimonie chaque détails tant le level design est efficacement pensé. Les niveaux sont découpés en portions qu’il vous faudra explorer au fur et à mesure, tout en interagissant avec les nombreux protagonistes plantés aux quatre coins des niveaux. A vous la joie des heures entières passées à errer dans les nombreux niveaux pour en trouver tous les spots et secrets – lesquels ne cessent, par contre, de se diversifier et de s’améliorer d’épisode en épisode. On prend toujours autant de plaisir à arpenter les niveaux et à admirer les différents environnements, véritables paradis pour skateurs en manque de sensations fortes. Le tout supplanté par une ambiance sonore toujours aussi rock, parfois inégale et généralement plus faible que celle accompagnant les premiers opus de la série. Pas facile d’égaler Suicidal Tendencies en même temps…
+
- Un espace de jeu immense et cohérent
- L’esprit 100% skate, 200% déconne
- Outil de création de personnages varié
- Level design efficace
- Gameplay exemplaire
-
- La difficulté
- Graphismes à la limite de l’acceptable
- Frame-rate inconstant
- Mode Xbox Live bien maigre