Jeux

Top Spin 3

Sport | Edité par 2K Games | Développé par PAM

10/10
360 : 20 juin 2008
24.06.2008 à 17h02 par |Source : http://xbox-mag.net

Test : Top Spin 3 sur Xbox 360

Alors que la saison 2008 de l’ATP Tour a débuté sur les chapeaux de roues pour le tennis français, avec notamment les éclosions de Jo Wilfried Tsonga, d’Alizé Cornet et le très beau parcours de Gaël Monfils à Roland Garros, les développeurs frenchies de PAM se devaient d’être à la hauteur des performances de leurs compatriotes pour porter le drapeau tricolore au plus haut, mais cette fois sur console. Top Spin 3 réussit-il le délicat virage vers la simulation désiré par ses créateurs ? Le verdict tombe tel un ace dans les quelques lignes qui suivent.
Depuis l’annonce de Top Spin 3, PAM a clamé à corps et à cris que le gameplay de sa série fétiche connaîtrait un renouveau, avec une orientation désormais plus axée simulation que jamais. Sur le papier, c’était alléchant et réellement novateur, compte tenu du nombre ténu – pour ne pas dire inexistant – d’alternative à l’arcade dans le domaine de la petite balle jaune virtuelle, mais on voyait souvent sur les vidéos un jeu mou, lent et pas dynamique pour un sou. Qu’en est-il réellement ?

Jeu…

Avant toute chose, le gameplay a effectivement été totalement revu depuis les deux premiers opus. C’est une évidence qu’on constate sitôt les premières balles échangées. Cela se ressent d’abord par l’absence totale d’affichage tête haute : on n’est plus assisté par de multiples barres visibles à l’écran. Il n’y a que nous et notre joueur. Un joueur dont on doit contrôler le moindre placement pour pouvoir s’en sortir. Il ne suffit pas d’appuyer bêtement sur une touche au moment où la balle arrive pour la renvoyer avec puissance. On a toujours, bien entendu, les cinq types de coups habituels (frappe à plat, liftée, slicée, lobée et amortie), mais à présent, le processus de frappe est décomposé. Quand la balle arrive, on doit appuyer sur l’une des touches et la laisser enfoncée. Il s’agit ensuite de relâcher le bouton au moment adéquat pour réaliser un coup performant.



Maisappliquer la méthode ne suffit pas à bien jouer pour autant. Si on est trop loin de la balle ou si on libère sa frappe trop tôt, ou trop tard, il y a de fortes chances pour qu’elle offre une opportunité de contre-attaque à l’adversaire. Quand elle ne sort pas tout bonnement des limites du terrain. A l’inverse, une balle bien contrôlée, frappée dans un timing idéal et avec un placement irréprochable a toutes les chances d’être dangereuse.

Certes, au début, ce système déroute plus qu’autre chose, car il faut se réadapter totalement aux contrôles, d’où l’impression de mollesse et de lenteur. Mais une fois le système bien assimilé, c’est du bonheur en barre, avec des matchs rapides, dynamiques et fluides.

Cela ne s’arrête pas là : pour devenir un maître des surfaces, il faut apprendre à varier son jeu, à s’adapter à celui de son adversaire. Ne pensez pas une seule seconde à bourriner la touche A pour mettre la balle hors de portée de votre adversaire à chaque coup. En effet, celui-ci pourra très bien vous déstabiliser avec des slices coupeurs-de-genoux ou des lifts nadalesques vous repoussant à dix mètres de la ligne de fond.

Pour maîtriser un panel de commandes qui utilise presque chaque touche du pad (!), il vaut mieux faire un tour dans le didacticiel, la Top Spin School, qui permet de se familiariser avec les coups de base, mais aussi les techniques de replacement, de montée à la volée et l’emploi du stick analogique droit.



Exigeante, la maniabilité de Top Spin 3, à force d’exiger concentration et précision, peut aussi être frustrante. Les coups spéciaux ne sortent pas facilement, les services sont durs à placer, bref, il ne faut être prêt à manquer des balles et à connaître de réels problèmes, comme on en rencontre en jouant dans la réalité.

En parlant de réalité, et malgré toutes ses qualités, Top Spin 3 n’offre pas une physique de balle aussi libre que nous l’avions pensé lors de notre premier essai. Des trajectoires visiblement scriptées, il y en a encore, moins c’est vrai, mais leur présence rappelle qu’on est et qu’on reste dans un jeu.

Set…

Les commandes maîtrisées, on peut dégainer la raquette. Mais avant de devenir le futur Roger Federer, il faut tout d’abord créer son joueur. Direction l’éditeur de tennisman qui se révèle très complet, dans la tradition des Top Spin, pour vous permettre de créer votre alter-ego virtuel ou bien une personne totalement excentrique, toutes les possibilités sont permises et le résultat n’en est que plus drôle.

Une fois que vous vous sentez prêt, direction le mode carrière. Un mode qui se veut progressif et réaliste puisque vous commencerez tout en bas de l’échelle, avec le petit peuple, chez les amateurs. Les choses sérieuses commenceront avec les circuits junior puis pro. Votre objectif sera d’accéder au top 3 du gotha mondial en une année. Pour ce faire, vous aurez 24 tournois par année, deux par mois, l’un difficile, avec tous les cadors, et l’autre plus accessible. Plus vous gagnez, plus vous progressez dans le classement, ce qui est parfois difficile avec des adversaires parfois beaucoup plus forts en termes de statistiques.

Au fur et à mesure que vous arrachez des victoires, vous glanez des crédits que vous pouvez utiliser pour renouveler votre garde-robe, mais surtout des points d’expérience, essentiels pour améliorer les compartiments du jeu de votre champion (service, retour, revers, coup droit, etc).


Des points d’expérience que vous pouvez aussi gagner dans le « World Tour » sur le Xbox Live, réservé aux personnages créés en carrière. Au programme : des saisons d’environ 300 heures avec des tournois ou des matchs rapides.

C’est assurément en multi que Top Spin 3 prend toute sa dimension avec des batailles qui peuvent durer des dizaines de minutes, même s’il y a un déséquilibre de compétences entre les deux joueurs. L’absence d’un matchmaking pour choisir le niveau de son adversaire est toutefois dommageable, surtout pour les débutants. Il est aussi décevant que les personnes qui quittent prématurément la partie (que ce soit dès l’accueil ou même en plein match) reçoivent leur quota de points d’XP (certes réduit).

...Et match !

Techniquement, le point fort de Top Spin 3 reste, sans aucun doute possible, ses animations qui sont de toute beauté et variées à l’extrême. C’est simple, il suffit d’admirer comment un joueur au filet, surpris par le lob, marque un temps d’arrêt pour mieux se retourner, pousser un sprint et essayer de rattraper la balle en la frappant dos au filet, puis continuer l’échange. C’est tout simplement sublime. Les exemples de ce genre abondent, comme les petits sauts avant un retour de service, la possibilité de glisser sur terre battue et évidemment quelques attitudes de winner entre les points.

Les bruitages des coups sont bien reproduits, en revanche, les réactions du public des différents stades laisse encore un peu à désirer.

Graphiquement, le jeu tient, sans être absolument sublime, le haut du pavé, avec un rendu très propre. On pourra regretter certaines modélisations (PAM aurait pu s’appliquer davantage sur les joueurs pro, vu que leur nombre est assez réduit) et effet exagérés (Federer rouge pivoine après un échange, ça arrive rarement en vrai), mais le bilan est bon, très bon, à l’image du jeu dans sa globalité.

A l’heure de la mode du casual gaming, Top Spin 3 offre une expérience pour le coup très hardcore, réaliste et inoubliable avec un gameplay d’une richesse sans pareille et ses animations inouïes qui classent le jeu de PAM parmi les meilleures simulations sportives sorties à ce jour. Seulement handicapé par des défauts mineurs (souvent les mêmes que les épisodes précédents d’ailleurs), Top Spin 3 est désormais la référence sur consoles. Est-il besoin d’en dire davantage ?

+

  • La richesse du gameplay
  • La création de joueur
  • Le multijoueur
  • Les animations
  • Le réalisme à tous les niveaux

-

    • Trajectoires des balles parfois scriptées
    • Les joueurs pro, peu nombreux et pas très ressemblants
    • L’absence d’un matchmaking
    • Frustrant et difficile à maîtriser