Test : Trüberbrook sur Xbox One
Carte postale d'outre-Rhin
Bonne nouvelle, Hans Tannhauser a gagné le premier prix d’une loterie à laquelle il n’a pas participé. Cela aurait dû lui mettre la puce à l’oreille car son gain l’envoie dans une contrée perdue de l’Allemagne, au bord d’un lac lugubre entouré d’une chaîne de montagnes impressionnante. Bienvenue à Trüberbrook, station pas balnéaire du tout qui va rapidement être le théâtre d’événements étranges. Cela tombe plutôt bien pour le coup puisque Hans est diplômé en physique quantique et il ne compte pas repartir de ce trou paumé sans trouver les réponses à ses questions.
Les événements se déroulent dans années 60 et débutent par une petite scène avec Gretchen, l’un des premiers personnages qui va croiser la route de Hans. De quoi faire office de tutoriel et familiariser le joueur avec les commandes forcément basiques de ce point’n click. En termes de gameplay il est donc possible de se déplacer librement dans chaque scène, d’obtenir des informations sur divers objets, d’interagir avec ceux-ci et bien entendu d’ouvrir des dialogues avec les personnages. Il est également possible de consulter succinctement son inventaire, d’accélérer le pas (ce qui s’avère vite très utile comme nous le verrons plus bas) et de révéler les parties de la scène qui sont susceptibles d’être explorées. Une fonctionnalité fort utile qui permet d’éviter de passer à côté d’un élément indispensable à la progression dans l’aventure.
Car c’est là l’un des défauts majeurs du titre. Tout est fait pour que le joueur suive au maximum une ligne directrice décidée par les développeurs. Certains éléments apparaissent seulement après avoir activé une conversation ou avoir découvert un certain objet. Cela oblige donc à multiplier les allers/retours entre les zones (merci la touche qui permet de marcher plus vite…) et à relancer les dialogues avec les personnages afin de voir si l’action effectuée juste avant a permis de déclencher le prochain script. Une progression un peu frustrante qui enlève une partie du plaisir de jeu. Pourtant la base n’est pas mauvaise, les objets à récupérer sont souvent improbables et leur utilité future tout autant. Sans être aussi alambiqué qu’un Maniac Mansion ou qu’un Day of the Tentacle, on sent tout de même fortement l’inspiration des productions LucasArts de l’époque dans la volonté de proposer des énigmes aussi surprenantes que plaisantes.
La véritable originalité du jeu des développeurs allemands se situe donc à un autre niveau. Avec ses décors entièrement réalisés à la main, sans l’aide d’ordinateurs, Trüberbrook propose une esthétique absolument hors-norme qui embarque le joueur au milieu de cette ambiance particulière. Les modèles 3D et les animations rappellent parfois certaines franchises réalisées en stop-motion et offrent ainsi un cachet supplémentaire. Le titre du studio basé à Cologne a su insuffler une atmosphère propre loin des X-Files et des Strangers Things, pourtant cités en exemple lors de la campagne de financement sur Kickstarter. On retient en revanche Twin Peaks, autre source d’inspiration des développeurs, pour sa ville aux personnages atypiques. La musique se fait discrète et relativement neutre ce qui colle assez bien à l’ensemble. En très faible nombre, les cinématiques disposent quant à elle d’une résolution très faible et auraient sans doute mérité un meilleur traitement. On n’oubliera pas également de signaler une traduction absolument ratée, avec des phrases en français qui ne correspondant pas aux voix anglaises, et certains dialogues en cyrillique qui obligent à faire une sélection au hasard.
+
- Graphiquement sublime
- Univers atypique
- Marqueurs d'action qui orientent bien
-
- Mécaniques très classiques
- Beaucoup trop linéaire
- Des traductions ratées
- Un nombre incalculable d'allers/retours
- Trop peu d'humour
- Cinématiques en basse résolution