Test : Turtle Beach Stealth 300 sur Xbox One
Soignez vos membranes
On démarre donc cette rubrique avec un modèle gamer – entendez design plus ou moins criard justifiant une mise au ban en cas de port à l’extérieur de la maison. Le Stealth 300, bien mal nommé car pas du tout invisible et pas du tout livré avec barbiche, monoï et six pack, est donc proposé au prix de 80€. Ce qui en fait d’office un milieu de gamme aussi éloigné des oreillettes vendues aux puces que de certains monstres enquillant affichage LCD, sans-fil et RGB et dont les prix atteignent ou dépassent ceux des consoles sur lesquelles nous jouons.
Au niveau qualité de fabrication, le recul manque pour garantir une durée de vie infinie mais la qualité semble au rendez-vous. Bien sûr, les plastiques sont ordinaires, les réglettes sont rudimentaires et les mousses ne sont pas remplies de duvet d’oie sauvage, mais c’est robuste. Côté confort, la première impression a été particulièrement désagréable : bien que la taille de l’objet soit et précisément ajustable et que l’on soit doté d’une tête à peu près normale, le Stealth 300 serre fort. Trop fort pour supporter la bête plus de quelques dizaines de minutes lors de notre première session, en fait. Rien d’alarmant non plus (pas d’exorbitation à signaler), mais l’effet « étau » est largement plus marqué que sur nos autres modèles Razer, Plantronics ou SteelSeries. Ceci étant, après quelques heures et autant d’exercices d’assouplissement pour la structure du casque, cette sensation d’inconfort s’est évanouie. A la place, l’appréciable impression d’avoir un casque qui tient solidement sur la tête, qui donne forcément un peu chaud mais qui ne serre pas trop, ni les oreilles ni le haut du crâne. Pas mal. On salue d’ailleurs l’initiative d’avoir rendu les mousses plus souples sur leur partie supérieure, celle où passent les branches de lunettes. Avec un modèle aussi « près du corps », c’est plutôt bien vu.
Si le Stealth 300 est un modèle filaire branchable tout bêtement sur le jack 3.5mm du pad Xbox One (ou PS4, PC ou n’importe où ailleurs), le casque de Turtle Beach est fourni avec un câble micro USB. Pourquoi ? Parce que c’est un casque à amplification active, et qu’il nécessite donc une batterie pour fonctionner, cette dernière étant censée durer une quarantaine d’heures selon le constructeur. Dans l’idée, pourquoi pas : l’alimentation permet de profiter de plusieurs profils de son théoriquement distincts, de basses relativement puissantes et des fonctions Windows Sonic et Dolby Atmos sur One. Dans les faits, on reste un peu circonspect, et ce pour deux raisons. La première, c’est que le casque ne peut pas fonctionner sans charge. Si vous tombez en rade, plus de son ! Un problème mineur, mais qui oblige à planifier ses retours au stand – et qui peut interroger quant à la durée de vie de la batterie, pourquoi pas. La seconde, c’est que les quatre profils enregistrés (et non modifiables, pas d’EQ proposé) ne correspondent pas à grand-chose, dans le sens où ils n’offrent pas une restitution follement différente de l’un à l’autre. Ajoutons le fait que la spatialisation virtuelle proposée par la majorité des casques est le plus souvent assez médiocre et généralement peu ou mal exploitée par bien des jeux, et l’argument n’est plus si convaincant. Attention, ça reste très correct pour une utilisation en jeu et, dans un FPS, on entend immédiatement si ça vient à droite, à gauche ou même derrière. De là à sortir le Stealth 300 ou presque tout autre casque de ce genre pour écouter du Mozart ou pour compenser la spatialisation dégueulasse d’un PUBG pour ne citer que lui, il y a un pas et on préfère rester assis. L’ergonomie est en revanche totalement à revoir, avec des boutons (power et profils) difficiles à enclencher et des molettes de volume un peu cheap. C’est typiquement le genre de faux-pas qui fait que l’on déchausse le casque à chaque opération pour vérifier l’emplacement de chaque fonction. «Attends xX_BilbonPaquet_Xx je monte ta voix .. ah non merde j’entends plus le jeu du coup, bouge pas j’enlève le casque et j’vais allumer la lumière p.. ah ok j’suis mort».
Terminons par le micro, non amovible mais repliable, et qui ne s’active que lorsqu’on le déploie : pratique pour se muter rapidement quand sa mère rentre en braillant parce qu’on a ENCORE laissé son slip traîner dans la salle de bain. Le bras est court, rigide et l’embout est à nu, circoncis par l’absence de bonnette. Pas de miracle, le rendu vocal est un peu métallique et aura tendance à capter un peu tout ce qui passe, y compris madame dont le « poupidou, t’as pensé aux knaki ? » vous grillera immédiatement auprès de votre clan.
+
- Confort et tenue, une fois dompté
- Qualité sonore au rendez-vous
- Look efficace
-
- Ergonomie des boutons à revoir
- Batterie obligatoire
- Un poil cher