Test : UEFA Champions League 2004-2005 sur Xbox
Garçon ! Un Fifa Light, s’il vous plaît
En général, les jeux EA Sports consacrés à une seule compétition (Euro, Coupe du Monde) se révèlent vraiment pingres sur le contenu : une cinquantaine d’équipes, un seul mode de jeu valable et une durée de vie proche du zéro. Ce Champion’s League déroge quelque peu à la règle puisque le jeu comporte un nombre considérable d’équipes et ne se limite pas aux seules formations qualifiées en fin de championnat dernier. Il est donc possible de jouer avec St-Etienne, Nantes ou Caen ainsi qu’avec toutes les équipes des principaux championnats européens (non, pas River Plate). Evidemment, il faudra se passer des sélections nationales et des clubs uruguayens ou guatémaltèques, mais il y a tout de même de quoi faire et le mode principal garantit de nombreuses heures de jeu à ceux qui auront déboursé les 60€ demandés. Le mode principal justement, consiste à remporter (forcément) la Ligue des Champions à l’aide d’un parcours scénarisé qui commence par une qualification que l’on doit obtenir lors du dernier match de la saison précédente. Un échec, et c’est le game over qui humilie. S’ensuit une série de matchs amicaux d’avant saison qui seront rythmés par les fax de votre président, un gars vachement exigeant qui vous guidera dans vos choix en vous proposant divers défis qui vous rapporteront de nombreux points (qui serviront plus tard à débloquer une montagne de bonus). Il s’agira par exemple de jouer en 4-5-1 sans prendre de but, d’effectuer divers transferts ou de faire marquer votre toute dernière acquisition. On aurait cependant préféré ne pas être obligé de revendre autant de joueurs avant le début de la saison, surtout qu’il faut obligatoirement signer des joueurs d’un certain niveau pour continuer. Si vous pensiez pouvoir revendre les 3 ou 4 chèvres qui astiquent le banc pour acheter des cadors avec l’argent du club, oubliez. La suite de la saison se déroule « normalement » avec un championnat à disputer et une belle coupe d’Europe à remporter.
Si vous n’appréciez pas ce mode bourré de compromis mais plutôt original dans l’ensemble, il vous reste la Ligue bête et méchante avec poules et élimination directe pour les heureux qualifiés (non, pas le PSG). On peut bien entendu jouer avec les équipes de cette année, mais il n’est pas possible de customiser les poules, et là me direz-vous, c’est le drame. Franchement, avoir la licence de la plus prestigieuse compétition inter-clubs et ne pas pouvoir refaire les poules à l’identique (c’est fait au hasard), c’est limite scandaleux. On aurait aussi aimé pouvoir mettre autant de clubs d’un même pays que l’on veut (au diable la cohérence), mais c’est impossible. Quant à ceux qui pensaient qu’EA aurait la bonne idée d’inclure d’anciennes Ligues histoire de refaire l’histoire et de battre Porto ou le Bayern Munich (avec des poteaux ronds cette fois), ils peuvent se mettre au rami. Les derniers modes (amical, situation et tournoi) ne présentent pas de surprises pour les habitués.
Entre flottement et imprécisions…
Il n’y a pas à dire, cet UEFA CL 04/05 se révèle plutôt plaisant à jouer. Imprécis, mou et peu réaliste, mais plaisant. On marque pas mal de buts (en semi-pro, après ça devient la fête à neuneu et l’IA triche comme votre grand-mère à la belote), on joue comme le Real Madrid des grands jours et on gagne la Ligue des Champions les doigts dans le nez. Aussi sympa que ce soit, on se voit bien vite limité par un gameplay très vague, assisté et pas du tout réaliste au final. On peut dire ce que l’on veut, que Fifa s’améliore de jeu en jeu, mais au final on se retrouve toujours avec ces passes motorisées, ces déplacements inexistants (le bloc équipe ne bouge pas d’un poil et on ne fait le jeu qu’avec les 2/3 joueurs offensifs) et ces tirs imprécis et incohérents. On doit pratiquement toujours faire l’exploit individuel pour pouvoir trouver un coéquipier car ce dernier reste sagement derrière son marquage jusqu’à ce qu’on se rapproche suffisamment pour lui faire faire un appel viable. On est loin de l’IA de PES qui se déplace de manière efficace pour toujours laisser plusieurs solutions au porteur de ballon… Les corners et coups francs sont toujours aussi scriptés et ne laissent que peu de place au hasard, un bon timing au niveau du pad suffisant souvent à faire la différence. Bref, cet UEFA reste dans la lignée de ces prédécesseurs avec de menues améliorations mais un fond de jeu toujours aussi peu convaincant. Le compromis arcade/simu est sympathique mais si EA désire vraiment titiller Pro Evolution Soccer, il lui faudra revoir en profondeur son gameplay et ses mécaniques qui manquent toujours cruellement de réalisme.
Fifa, une simulation de retransmission télé
C’est en fait là que se situe l’énorme différence entre Fifa et PES. Si le jeu de Konami plaît tant aux footeux, c’est qu’il se rapproche énormément de ce que peuvent vivre ces derniers quand ils jouent le dimanche dans des patelins au nom imprononçable. Fifa au contraire, fait dans le réalisme télévisuel et le fait très bien. On a donc le droit à une pléthore de gestes pas vraiment utiles mais très classieux, des feintes qui ne trompent personnes mais qui passent bien en replay et un emballage très fourni au risque d’en devenir casse-pieds (ralentis toutes les 2 minutes…). Qualitativement parlant, UEFA fait bonne figure et le rendu du terrain est très convaincant. La représentation 16/9è surprend un peu mais rejoint le côté show du jeu dont je parlais précédemment. On regrettera les textures (maillots, visages) un peu floues, EA pourrait faire mieux c’est certain. Les animations sont symptomatiques des problèmes rencontrés par Electronic Arts. Prises une à une, elles sont correctes et parfois originales (tacle pour empêcher le ballon de sortir, etc.), mais une fois dans le jeu, il y a quelque chose qui cloche, un petit truc qui fait que visuellement, ce n’est pas réaliste. Peut-être est-ce le manque global de mouvements (les joueurs sont très très éloignés les uns des autres), la caméra trop haute ou le ballon qui ne bouge pas naturellement, mais l’illusion n’y est pas. Comme toujours avec EA, l’aspect sonore est très soigné avec des chants vivants et des commentaires excellents, des bruitages souvent réalistes et des musiques de menus bien choisies. La nouvelle radio EA surprend au départ et lasse très vite, on la zappe vite au bout de quelques parties.
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- L'emballage Champion's League est excellent, comme on pouvait l'attendre de la part d'EA. Sur le terrain, c'est bon même si on aurait pu attendre des textures plus nettes.
- Accessible, au détriment de la profondeur, du réalisme et de la précision. Le gameplay est très light par rapport à PES, mais reste amusant pour les amateurs de la série Fifa.
- Evidemment moins longue que celle de Fifa 2005, elle reste décente avec un mode Saison plutôt sympathique.
- Le point fort du jeu. Les commentaires sont excellents et les chants des supporters authentiques. Le bruit du cuir est aussi très convaincant.
- Un jeu sympa pour les fans mais qui, on s'en doutait, se révèle trop cher pour ce qu'il offre.
- Pas désagréables à voir, les animations sont soignées mais l'ensemble manque de réalisme. C'est un problème profond dans la série...
- Je n'ai pas encore pu le tester moi-même, mais le mode Xbox Live semble être équivalent à celui de Fifa 2005. Gageons que les problèmes de ce dernier ont été corrigés. Le test sera bienôt mis à jour.