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Lorsque l’on pense aux pompiers, on a forcément en tête les innombrables images de ces femmes et de ces hommes qui ont bravé parfois l’impossible pour secourir leur prochain. Mais peut-être oublie-t-on parfois de représenter suffisamment, dans les œuvres culturelles, ces milliers de professionnels et de volontaires qui ont fait de leur passion l’engagement d’une vie. Des personnes qui font partie de notre quotidien et qui s’emploient toujours avec conviction de mener à bien des interventions qui n’ont pas de portée médiatique particulière, mais dont ne saurait se passer. Urgence 112 – Unité d’intervention (Emergency Call – The Attack Squad de son nom international) semble justement être le jeu qui vient porter sur le devant de la scène cette part peut-être plus discrète mais néanmoins essentielle du métier de pompier.

Urgence 112 – Unité d’intervention est un simulateur à la première personne qui se concentre sur une série d’interventions d’envergure moyenne, voire petite. L’accent est mis sur le travail d’observation puis d’intervention appropriée : on ne manœuvre pas de véhicules, pas plus que l’on n’utilise vraiment les capacités d’un type de camion ou d’un autre. On débute chaque mission (il y en a une douzaine environ) devant les lieux de l’incident, où un collègue nous fait un rapide topo de la situation. A partir de là, on est seul pour observer les lieux, définir les actions à mener puis enfin prendre les outils nécessaires à la résolution du sinistre. Le didacticiel nous permet de prendre connaissance au préalable des éléments à notre disposition : buse, extincteur, rideau coupe-feu, masque à gaz (pour soi et pour une éventuelle victime), barre halligan (pour forcer les portes), fourche, bac de récupération de braises, ventilateur ou encore un détecteur de chaleur.

Les missions nous invitent ainsi à intervenir sur un petit feu de cuisine et plus tard un plus gros incendie de remorque, ou encore au plus près des flammes et du danger lorsqu’un accident de la route créé le danger à l’intérieur d’un tunnel. Mais Urgence 112 – Unité d’intervention c’est aussi la récupération d’une araignée (enfin, d’un alien) qui se planque dans une épicerie, la sécurisation d’un parc à containers en recherchant les personnes sans domicile qui ont investi les lieux et qui peuvent être en danger. Pour chaque cas de figure il y a les objectifs principaux et surtout les nombreuses actions secondaires qui confirme l’aspect sérieux du jeu : aérer correctement les lieux, couper le courant, rechercher d’éventuelles victimes, évacuer les immeubles, inspecter chaque pièce, questionner les personnes pour avoir les clés plutôt que forcer bêtement la porte. En bref, plein de petites actions qui apportent un certain réalisme à l’expérience.

Ce parti-pris fait toutefois d’Urgence 112 – Unité d’intervention un jeu de niche dans le jeu de niche. Une ultra spécialisation qui fait dire que l’on ne peut apprécier un tant soit peu le titre que si l’on est du genre à écumer les simulators les uns après les autres. Il n’est pas sûr que les pompiers en herbe lui trouvent un attrait suffisamment fort au regard des autres titres du genre, plus portés sur l’action et l’extinction d’incendies d’envergure. Ici on joue avec le feu mais assez tranquillement. Et en même temps les choses prennent fin rapidement, il nous a fallu 3h30 pour boucler toutes les missions. Dès lors, et à moins de vouloir découvrir toutes les tâches secondaires que l’on a peut-être manqué lors du premier passage, il n’y a pas grand-chose qui motive à y retourner.

Urgence 112 – Unité d’intervention aurait très certainement mérité beaucoup plus de missions et surtout un peu plus de dynamisme et de souplesse. Du dynamisme car en plus de proposer des interventions trop « tranquilles », où l’on agit d’ailleurs systématiquement seul, il comporte un système d’endurance qui devient vite gonflant. Si l’idée est bonne sur le papier, on remarque que l’endurance à tendance à se décharger bien trop vite lors de port de certains objets (comme le ventilateur) et cela contraint à s’arrêter dix secondes toutes les dix secondes. Pénible. Et puis de la souplesse aurait été bienvenue, lorsqu’il s’agit de viser avec précision (c’est trop sec) ou de prendre en main un objet en sélectionnant via une roue dédiée qui demande souvent deux coups au lieu d’un pour faire apparaitre l’objet.

D’un point de vue graphique Urgence 112 – Unité d’intervention est plutôt agréable pour un jeu de la famille des simulators. Le feu est bien modélisé, les fumées aussi. On regrette toutefois le nombre très limité de lieux d’intervention. On se rend compte au fil des missions que certains édifices sont utilisés plusieurs fois et qu’au terme de la douzaine de missions proposées on n’aura finalement visité que cinq lieux différents. Les quelques PNJ rencontrés sont assez bien modélisés mais eux aussi ont subi un passage par la case clonage.

Si le framerate tient le coup d’un bout à l’autre de l’aventure, on note plusieurs bugs d’affichage avec des éléments plantés là où ils ne devraient pas être. Plus gênant encore, des missions qui n’ont pas voulu se terminer alors que les objectifs ont été remplis, nous contraignant à recommencer l’étape en question depuis le début. Côté sonore on navigue entre le correct côté bruitages et l’oubliable pour ce qui est des musiques. Les voix sont quant à elles en anglais pour un jeu intégralement en français à l’écrit.