Jeux

After Us

Aventure | Edité par Private Division | Développé par Piccolo

8/10
Series X/S : 23 mai 2023
24.05.2023 à 09h24 par - Rédacteur en Chef

Test : After Us sur Xbox Series X|S

Le joli Monde d'Après

Après nous avoir embarqué dans une sympathique fable humaine avec Aris: A Simple Story fin 2019, le studio barcelonais Piccolo est de retour et nous entraine cette fois-ci dans un monde où l'Homme s'est sabordé, laissant un véritable champ de ruines derrière lui. Un nouveau message adressé par les développeurs espagnols, soutenus cette fois-ci par Private Division, une branche de Take-Two capable de dénicher de belles productions. Et autant dire que c'est le cas avec After Us.

C’est au milieu d’un petit oasis de verdure que Gaïa se réveille. Cette entité aux traits fins et à la chevelure éclatante s’ouvre à la vie en découvrant la faune qui l’entoure, d’un air émerveillé. Mais cet instant de magie s’évanouit rapidement, et une voix lui explique alors que la Terre a été dévastée et est désormais contrôlée par les dévoreurs. Impossible alors d’inverser le processus sans libérer les âmes des êtres vivants disparus. Voilà l’étendue de la mission confiée à Gaïa, qui se retrouve rapidement envoyée dans un monde dont elle ignore tout. Un point de départ qui laisse déjà entrevoir toute la poésie du titre, à mi-chemin entre la fable écologique et la résignation face à une société qui court à sa perte. Car le point de non retour est atteint depuis un moment dans After Us, et l’aventure est finalement un triste constat de la désolation apportée par l’être humain à sa propre planète.

after-us-screenshot-08.12.2022-8

C’est avec ce sentiment de fatalité en tête que l’aventure débute. La première étape permet de se familiariser avec le gameplay d’une manière générale, jusqu’à la libération de la première âme en fin de parcours. After Us prend la forme d’un jeu de plateformes en 3D dans lequel Gaïa peut utiliser tout un tas de capacités, avec la possibilité d’utiliser le double-saut, de courir à la verticale sur certains murs, ou d’effectuer un dash en avant pour atteindre des lieux éloignés. Des aptitudes disponibles dès le début du jeu, auxquelles on ajoute des compétences uniques à utiliser exclusivement dans certains niveaux. Une bonne idée qui permet de diversifier le gameplay à un moment où on aurait pu craindre des mécaniques un peu répétitives sur la longueur. Glisser sur des câbles, se téléporter d’une télévision à une autre, et nager s’ajoutent ainsi à la panoplie de notre héroïne, pour obtenir une palette de mouvements suffisamment différents pour tenir tout au long de l’aventure, et cela sans aucun ennui.

Il faut dire aussi que le studio de Barcelone s’est appliqué à livrer des niveaux bien différents les uns des autres, avec toutefois un point commun : l’emprunte de l’homme, notamment sur le plan industriel. On est alors amené à traverser aussi bien une centrale électrique qu’un cargo, une décharge et même une usine automatisée de voitures. Chaque lieu a été imaginé comme un véritable tableau capable de pointer les nombreux défauts de la surconsommation, et surtout l’absence de précaution écologique autour. En plus de faire réfléchir un minimum, ces niveaux sont agréables à parcourir, avec une pointe de fantaisie qui leur offre un cachet indéniable. Les développeurs sont parvenus à sublimer un monde en ruines en créant un contraste saisissant entre la beauté des panoramas et la tristesse qu’ils dégagent. On ajoute à cela la possibilité pour Gaïa de faire pousser quelques végétaux par endroit, une action anecdotique pourtant capable d’apporter un véritable bol d’air frais au milieu de ces lieux un tantinet angoissants.

med_afus_announce_screenshot02_3840x2160__1__ce1d831c-55e7-42cc-b163-0cb4ce7162be

Et de l’angoisse, on en trouve un petit peu lorsqu’il s’agit d’affronter les dévoreurs. Ces humains dénués d’âme, dont le design rappelle un peu les antagonistes de l’Attaque des Titans, ne ratent pas une occasion de vous courir après. Heureusement, ces ennemis ne présentent pas vraiment de grand danger dans la mesure où il suffit de tapoter un seul bouton pour s’en défaire s’ils vous attrapent. A noter que dans certaines situations vous n’avez pas d’autre choix que de les éliminer en utilisant votre cœur de vie, un sorte d’éclat lumineux capable de les faire disparaitre. Le gameplay est un peu brouillon durant ces phases, d’autant qu’il vous faut esquiver certaines attaques, tout en prenant soin d’être face aux ennemis pour les toucher avec votre cœur de vie. Une mécanique qui manque un peu d’ergonomie. C’est d’ailleurs également le cas lors des phases de plateformes, avec quelques difficultés à évaluer les sauts, et une fâcheuse tendance à finir dans un trou sans fond. Les points de sauvegarde sont toutefois suffisamment rapprochés pour vous remettre dans le droit chemin rapidement et éviter ainsi de laisser la frustration s’installer.

Les décors oniriques aident toutefois à rapidement oublier ce défaut, et cela malgré une technique générale pas franchement optimisée, et qui trouve même le moyen d’offrir quelques séquences de ralentissement assez désagréables. Les thèmes musicaux sont sympathiques sans être exceptionnels non plus, avec quelques petites transitions qui laissent entendre l’arrivée d’un passage un peu plus tendu. Assez tranquille la majeure partie du temps, After Us propose tout de même une poignée de phases qui demandent au joueur d’accélérer la cadence, ce qui apporte un peu de rythme à l’ensemble. Gros point positif, le titre de Piccolo donne vraiment envie de se lancer à la chasse aux collectibles. Divisés en deux catégories, les souvenirs humains et les âmes d’animaux, on prend un véritable plaisir à compléter ces collections, d’autant qu’une sorte de radar permet de localiser les items en chantant. De quoi offrir deux bonnes heures de durée de vie supplémentaires au titre, pour une aventure qui demande entre 8 et 10 heures de jeu.

8/10
Plus qu'une simple aventure, After Us est une véritable épopée qui nous envoie fouler les vestiges de l'humanité. Son atmosphère absolument unique offre une dimension onirique à ce voyage rétrospectif qui voit se côtoyer le meilleur et surtout le pire de l'être humain, avec la nature en guise de dommage collatéral. Quelques errances de gameplay viennent gâcher un peu le tableau, mais il est certain que le titre de Piccolo marquera l'expérience de chacun de son emprunte.

+

  • Environnements fabuleux
  • Quelques moments de tension à gérer
  • Ambiance sonore très adaptée
  • Des collectibles qui donnent envie d'être trouvés
  • Durée de vie tout à fait correcte

-

    • Sauts parfois frustrants
    • Quelques ralentissements