Test : Viva Pinata : Party Animals sur Xbox 360
D’entrée, les choix de Microsoft paraissent discutables en ce qui concerne le développement de son nouveau party game basé sur Viva Piñata. Déjà, le soft a visiblement été commandé en urgence – annoncé en juillet, sorti en novembre – et n’est donc probablementpas le fruit d’un travail très approfondi. Ensuite, avoir confié le projet à Krome Studios peut sembler doublement périlleux. D’abord parce que le studio n’a plus rien produit de très intéressant depuis un jeu de surf en 2001. Mais à la limite, on veut bien faire une croix là-dessus, une équipe est toujours susceptible de se dépasser sur un titre. L’autre problème, c’est que Krome n’a absolument aucune expérience dans le genre party game. Là, c’est plus gênant. Parce que développer un party game de qualité, c’est beaucoup plus difficile qu’il n’y paraît. On se souvient, ou plutôt on a déjà oublié Fuzion Frenzy 2, première grosse tentative de Microsoft Game Studios sur 360. Commandé à Hudson, pourtant spécialiste de ce style de soft (le studio japonais a tout de même créé Mario Party), le jeu s’était lourdement ramassé et n’avait bénéficié d’aucune promo ou presque. Pour Party Animals, avec des délais serrés (le jeu devait absolument être en magasins avant les fêtes de fin d’année) et une expérience nulle dans le domaine, Krome pouvait-il vraiment faire mieux ?
Un jeu pour lequel on ne prendra pas party
Difficile à comprendre de par sa complexité et ses questions géopolitiques majeures, le contexte dans lequel se déroule Viva Piñata : Party Animals peut néanmoins être résumé relativement vite : le jeu illustre une compétition sportive qui paraît d’emblée se rapprocher davantage de la série télé éponyme – qui rencontrerait un certain succès – que du premier jeu développé par Rare. Les Piñatas sont ici plus des personnages que des animaux à élever, qui se défient dans diverses épreuves. Sur une même console ou en ligne, on n’a accès qu’à un seul type de partie, se composant de deux genres de gameplays : les mini-jeux et les courses. Les matchs se déroulent toujours selon le même schéma : une course accordant des bonus pour la suite, puis une série de mini-jeux, suivie d’une nouvelle course, etc. Premier regret : impossible de choisir de ne faire qu’un des deux types d’épreuves ou de créer sa propre sélection de jeux. On est donc forcé, bon gré mal gré, de se lancer dans ce qui constitue l’unique mode de jeu proposé.
Conservant les coloris très chauds de la série, Party Animals est techniquement limité mais n’est pas désagréable à regarder. C’est plutôt une fois le pad dans les mains qu’on se pose des questions. D’abord parce que la maniabilité est aux abonnés absents lors de courses, mauvaises parodies de Mario Kart où aucune sorte de dextérité n’est nécessaire pour l’emporter. Il suffit, sur des parcours manquant singulièrement d’imagination, d’appuyer sur la gâchette en espérant que son personnage arrive premier. Totalement aléatoires, les résultats sont déterminés par les bonus sur lesquels tombent les joueurs toutes les 15 secondes, fréquence entraînant une jolie confusion. Il n’y a guère d’équilibre entre les bonus, tout est question de chance.
Viennent ensuite les mini-jeux, dont la qualité moyenne n’est guère supérieure à celle des courses. On trouve quelques bonnes idées par-ci par-là, mais globalement, on est surtout confronté à des variations autour de gameplays très semblables devenant rapidement barbants. La maniabilité reste toujours aussi imprécise et ne permet que rarement d’avoir vraiment l’impression d’être bon ou pas, de vraiment interagir avec le jeu et de se servir de ses mécanismes pour arriver au but. Dans Party Animals, c’est presque le contraire : on subit. On subit l’organisation des matchs, on subit les contrôles, on subit les tableaux de scores, les présentations d’épreuves et les écrans de transition qui s’éternisent, avec pour seul accompagnement les commentaires horripilants des deux piafs présentant la compétition. Non, à part une minorité de mini-jeux, il n’y a rien à sauver, pas de matière, pas de coffre. Et pourtant, avec son mode online, son accessibilité (il est possible de rejoindre une partie à tout moment) et son petit prix, le jeu avait, sur le papier, quelques armes à faire valoir. Mais c’est bien trop peu au regard du reste.
+
- Petit prix
- Facile d’accès
- L’univers des piñatas se prête plutôt bien au genre
-
- Maniabilité très imprécise
- Epreuves pas assez variées
- Un seul mode de jeu, pas suffisamment paramétrable
- Ecrans de transition envahissants, accompagnés de commentaires à la limite du supportable