Test : Voodoo Vince sur Xbox
Il était une fois une grosse console qui n’avait pas de jeux de plates-formes bien à elle. Oh, il y en avait bien un ou deux très bons dans le genre, mais ils étaient aussi chez les copines et notre console était bien malheureuse. Elle avait bien tenté d’en avoir un toute seule, mais l’insémination artificielle avait capoté (hum) et elle avait accouché d’un jeu mort-né, qu’elle avait quand même appelé Blinx. Un an après ce drame qui secoua toute sa famille, la console se dit que son deuil était terminé et qu’il fallait remettre le pied à l’étrier. C’est ainsi que le petit Vince voyait le jour, un beau jour du mois d’octobre, pour le plus grand bonheur de sa maman…
Niou Orlins Fivaire
Voodoo Vince est un jeu de plates-formes tout ce qu’il y a de plus classique dans son déroulement, avec son lot de niveaux, de boss et de mini épreuves en tous genres. Là où Vince se démarque de la concurrence, c’est par son univers plutôt inédit dans un jeu du genre. En effet, c’est dans une Nouvelle Orléans empreinte de culture vaudou que l’on va diriger le petit Vince, qui à l’origine n’est que la poupée vaudou de Madame Charmaine. Poupée qui sert, vous l’aurez compris, à châtier les ennemis de sa propriétaire. Un samedi, alors que Madame Charmaine regardait Attention à la Marche avec J-L Reichmann, des brigands à la solde de Kosmo l’impénétrable, un fauteur de troubles notoire en ville. Venus pour voler la poussière de zombie de Mme Charmaine, les deux sbires ont en fait libéré cette poudre qui s’est ensuite répandue dans les quartiers de la ville, créant le chaos par la même occasion. Pour rattraper leur bévue, les deux nigauds ont enlevé la pauvre femme, et c’est alors qu’on prend le contrôle de Vince, la poupée rendue vivante par l’effet de ladite poudre…
Un jeu sombre, très sombre
La Nouvelle Orléans (ou apparenté) donc, est un décor assez peu exploité dans le monde des jeux vidéos. Voodoo Vince la retranscrit relativement bien, et on ressent assez bien l’ambiance pesante des faubourgs et autres bayous, même si évidemment un zeste d’excentricité a été ajouté pour que la sauce soit bien relevée. La modélisation des décors est impeccable, mais le résultat est assez sombre, et même si ça vient probablement d’une volonté des développeurs de bien rendre l’atmosphère vaudou du titre, certains seront peut-être gênés d’évoluer presque constamment dans la pénombre. A chacun de voir selon ses préférences, question de goût (moi j’ai bien aimé). On notera quand même un aliasing un peu prononcé parfois (sans que ça ne devienne insupportable), mais l’ensemble est satisfaisant, d’autant plus que le jeu ne rame jamais. Côté personnages, on dirigera avec plaisir un Vince bien modélisé (bien que le modèle 3D soit assez simple), les ennemis étant relativement bien faits mais peut-être pas assez variés. La bande son est probablement le point fort du jeu. Variée, la musique est souvent très jazzy et colle toujours merveilleusement au design des niveaux. Les voix (en anglais) sont impeccables et assez marrantes dans l’ensemble, on sent qu’un bon travail a été fourni sur les doublages.
Et donc c’est sympa à jouer, ou c’est blinx ?
Rassurez-vous, Voodoo Vince est à mille lieues de ce que Blinx pouvait proposer il y a un an. Sans détrôner Rayman ou Mario, le petit Vinnie se manie très correctement et propose un challenge sympatoche, bien qu’un peu court il est vrai. Les niveaux proposent diverses épreuves. Ici on devra se casse les méninges pour ouvrir une porte, là on fera une balade en avion ou en hors-bord… Les épreuves sont variées et plutôt originales, tellement qu’on vient assez vite à bout du jeu, dommage. Quelques après-midi de jeu devraient suffire à voir la fin de Voodoo Vince, si on ne se casse pas la tête à retrouver tous les items et pouvoirs. La maniabilité à proprement parler n’apporte pas vraiment de nouveauté au genre plate-formien (oui je viens de l’inventer). On court, on saute, on vrille et on frappe le plus simplement du monde, comme dans tout bon jeu de plates-formes qui se respecte. La seule originalité vient des pouvoirs vaudous que Vince gagne au fur et à mesure du jeu (en ramassant des items), pouvoirs qui lui permettent d’occire les ennemis autour de lui en se faisant du mal. Autant le dire de suite, ce qui était présenté comme l’attrait du jeu ne l’est finalement pas vraiment, les animations étant contextuelles et le déclenchement assez basique (une fois qu’on a assez de poudre, hop L + R et tout le monde est mort). Peut-être que les gens de BEEP auraient pu trouver un système plus fun que d’appuyer sur deux boutons et regarder le résultat. Certaines animations sont marrantes (la pinata) mais la majeure partie d’entre elles restent assez classiques.
Ce sera finalement mon principal regret à propos de Voodoo Vince : le manque d’humour du jeu. Alors que l’univers et le scénario du jeu pourraient laisser penser qu’on va nager dans le burlesque et le délire, VV est un jeu très conformiste et manque assez nettement d’humour. Certes, les petits riront de bon cœur aux blagues de Vince et à tous les malheurs qui l’accablent, mais les plus grands resteront stoïques la plupart du temps. Le jeu manque pas mal de second degré, du truc qui fait que les adultes pourraient aussi rire en jouant (comme dans les films Pixar par exemple, dans lesquels on a des vannes à plusieurs degrés de compréhension), dommage.
Voodoo Vince est un bon jeu de plates-formes, un brin classique dans son gameplay, mais suffisamment original par son univers pour remporter l’adhésion du joueur. La maniabilité n’a pas grand-chose à se reprocher, si ce n’est sa relative simplicité, mais l’important reste qu’on s’amuse, et c’est le cas. Dommage que le jeu soit un peu court et un peu facile, quelques niveaux de plus ne m’auraient pas dérangé…
+
-
- Mignons, mais manquent un peu de caractère, surtout pour les ennemis. La fluidité est au rendez-vous (manquerait plus que ça...)
- Agréable, on reste cependant trop pris par la main pour qu'elle satisfasse complètement.
- Courte, d'autant plus que le jeu est très classique et facile dans son déroulement.
- Elle colle totalement à l'univers du jeu. Le jeu d'acteur est convaincant.
- Somme toute banal. Seul le cadre de la Nouvelle Orléans se détache, en étant de surcroît bien exploité.
- Sans grande ambition, Voodoo Vince est tout de même assez agréable à jouer.