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Si Warhammer 40,000: Space Marine 2 arbore fièrement un chiffre « 2 », c’est tout simplement parce qu’il s’inscrit parfaitement dans la continuité du premier jeu. On retrouve donc le célèbre capitaine Titus, près d’un siècle après les évènements narrés dans le titre original. Notre soldat débute son épopée en tant que membre de la Deathwatch et est envoyé sur une planète qui subit les foudres des Tyranides, une race alien particulièrement dangereuse, notamment à cause du nombre de ses créatures. L’introduction est brève, efficace et, tout en nous permettant d’assimiler les différents contrôles du jeu, nous immerge immédiatement au cœur de l’action. Une action qui sera d’ailleurs omniprésente et qui ne fera que s’intensifier au cours de la campagne qui s’achèvera en moins de neuf heures de jeu, en mode normal.

Forcément, en fonction de la difficulté que vous aurez choisie, préparez-vous à batailler fermement pour sauver votre vie et accomplir le devoir que l’Empereur vous aura sommé de réaliser. Se divisant en six longues missions (de plus d’une heure chacune, pratiquement), la campagne réserve son lot de surprises, tout en nous gratifiant de quelques séquences épiques. On aurait clairement aimé que les développeurs aillent un peu plus loin, osent peut-être davantage de folies, mais l’ensemble se laisse suivre avec beaucoup d’intérêt. C’est une indéniable – et première – réussite pour le jeu de Saber Interactive.

Une réussite qui prend tout son sens dans sa conception, mais également dans la possibilité de parcourir la campagne avec d’autres joueurs. En effet, l’intégralité des missions scénarisées peut être jouée avec deux autres joueurs. Une véritable plus-value qui pallie d’ailleurs de légers manquements de la part de nos compagnons gérés par l’IA. Ces derniers sont, globalement, intéressants dans la mesure où ils ont un réel impact durant le combat. Sauf en ce qui concerne deux points bien particuliers : d’une part, il n’achève pas les ennemis que l’on qualifiera d’élite (ce qui peut être encore acceptable dans la mesure où on peut en tirer profit), mais surtout ils ne tirent pas (ou presque) sur les adversaires qui volent. Ce n’est pas bien grave en soi, mais ça reste frustrant. Toujours en ce qui concerne la coopération, il est également possible de participer à différentes opérations – six exactement – qui nous offrent l’opportunité de vivre certaines séquences de l’histoire au travers des yeux d’escouades de Space Marine différentes. Ce complément est forcément le bienvenu, d’autant plus qu’il nous offre un contenu supplémentaire que l’on apprécie et qui prolonge l’expérience de jeu.

Place désormais au gameplay. Space Marine 2 s’inscrit, là aussi, dans la continuité. Il prend donc la forme d’un TPS et nous place aux commandes d’un Space Marine. Cela signifie que nous sommes relativement lourds et particulièrement brutaux. Dès les premiers pas, ces impressions se confirment et on sent toute la puissance qui se dégage de notre personnage. Les pas résonnent sur le sol, tandis que notre épée tronçonneuse fend l’air et les ennemis qui se dressent sur notre route. Il ne faut d’ailleurs que quelques secondes pour prendre le jeu en main, quoique… On se rend assez vite compte que le titre de Saber Interactive n’est pas qu’un simple jeu de tir. Notre arme est utile, indispensable même, et pourtant elle ne suffit clairement pas à vaincre nos adversaires. Il faut donc jongler avec dextérité entre des phases de tir et de corps-à-corps. Ces dernières sont d’ailleurs sanglantes et nécessitent un certain timing pour repousser les créatures qui veulent notre peau. Pour nous aider, des indicateurs apparaissent au-dessus des ennemis « élites » : bleu, on peut les repousser, rouge, il faut les éviter. C’est simple et efficace et, globalement, cela fonctionne parfaitement. Sauf dans certains cas où il faut reconnaitre que la cohue d’ennemis crée des situations difficilement lisibles. On se retrouve donc à prendre des coups rapidement, ce qui nous place dans une situation des plus dangereuses.

Pour vous aider à vaincre la menace, vous disposez bien entendu d’un arsenal plus ou moins conséquent. Les armes à feu sont nombreuses et nécessitent d’être prise en main afin de discerner les avantages et inconvénients de chacune. On retrouve évidemment des engins classiques (mitrailleuse courte – moyenne et longue portée, lance-flamme, sniper…), mais également des armes plus originales qui sont tirées du jeu de plateau comme les fuseurs ou les lasers. À vous de choisir celle qui conviendra le mieux à votre manière de jouer, mais également à la situation dans laquelle vous vous trouvez. Même constat pour les armes de corps-à-corps qui sont radicalement différentes les unes des autres. Au nombre de quatre (couteau, épée, épée tronçonneuse et marteau), elles offrent des avantages et des inconvénients qui siéront à certains joueurs, mais également à certaines manières de jouer. La vitesse d’attaque, les dégâts infligés, tout est différent et tout doit être pris en compte.

Il est d’ailleurs possible, pour vous aider, de consulter les caractéristiques de chacune des armes dans la salle de l’armurerie. On apprécie d’ailleurs tout particulièrement la manière de les afficher puisque cela correspond parfaitement à ce que l’on peut retrouver dans les codex d’armées du jeu de plateau. Enfin, il est possible d’utiliser plusieurs types de grenade au cours de la bataille. Limitée en nombre, ces dernières ont un rôle crucial qui peut vraiment vous aider à prendre le dessus sur vos adversaires. Il faut donc les employer avec parcimonie. Pour recharger vos armes en munition et trouver d’autres grenades, il faut prendre le temps de fouiller un peu l’environnement que vous parcourez. En coopération, il faut également faire attention aux besoins de vos équipiers afin que chacun puisse se battre dans les meilleures conditions possibles.

Afin de rendre l’expérience de jeu un peu plus spécifique, les missions d’opérations et la partie PVP du jeu (sur laquelle nous reviendrons d’ici peu) vous offrent l’opportunité de choisir une classe parmi les six proposées : tactique, assaut, avant-garde, rempart, tireur d’élite et lourd. Evidemment, s’il y a différentes propositions, c’est parce que classe dispose de particularités qui se matérialisent sous la forme d’un arsenal précis, mais également d’une compétence définie. Cette dernière peut prendre plusieurs formes : jet pack (mobilité accrue), étendard (restaure le blindage des alliés), Auspex (analyse l’environnement et révèle les adversaires)… En jouant des Space Marine différents, les joueurs ont également l’occasion de profiter des différents bonus de créer une synergie plutôt bienvenue. On notera également que chaque classe dispose de sa propre expérience qui peut être acquise en jouant (PVE ou PVP). Le fait de persévérer vous permet de mettre la main sur de nouvelles pièces d’équipements (armes ou armures).

C’est d’ailleurs l’occasion de se pencher sur le système de personnalisation de nos Space Marine. Au fil de vos combats et surtout de vos victoires, vous pouvez donc débloquer différentes armures qui vous permettent de vous démarquer de vos coéquipiers et/ou adversaires. Mieux, il est possible de personnaliser chaque pièce en choisissant les couleurs de chaque élément. Vous pouvez ainsi créer une apparence totalement originale ou, si vous préférez, utiliser les versions originales du jeu de plateau. Un régal pour les connaisseurs, comme pour les néophytes. Chacun y trouve sa place, son plaisir. Que demander de plus ? Bien entendu, pour parvenir à débloquer tous les éléments, il faudra jouer énormément et passer à la caisse car certaines couleurs ne peuvent être obtenues qu’en passant par la case DLC. C’est purement cosmétique. Terminons ce paragraphe en abordant la partie PVP du jeu. Ce mode de jeu est relativement limité puisqu’il ne dispose que de trois modes qui opposent deux équipes de six Space Marine. C’est peu, simple tout en étant efficace. Heureusement, cette partie du jeu profite de tout ce qui fait sa force en nous offrant des affrontements nerveux et rapides. On se dit simplement qu’il y avait moyen de faire mieux, en proposant par exemple des cartes un peu plus petites, d’autres modes ou même une partie compétitive. Peut-être à l’avenir …

Vous l’aurez donc compris, Saber Interactive a fait ce qu’il fallait pour intéresser les amateurs de la franchise Warhammer. Et cette volonté du studio se retrouve d’ailleurs dans l’intégralité du jeu. On a rarement eu un titre qui nous immergeait autant dans le monde de Warhammer 40,000. Tous les personnages que vous croisez, les vaisseaux que vous voyez dans l’espace, les unités au sol – tank, dreadnought, transport – tout est tiré du jeu de plateau. Space Marine 2 transpire le respect du matériau d’origine. Et ce ne sont pas les dialogues et toutes les réflexions qui tournent autour de l’Empereur ou de la foi qui nous feront dire le contraire. Ce constat, on peut également le faire pour nos adversaires qui sont représentés par deux armées bien distinctes : les Tyranides et … on ne vous en dira pas plus pour vous réserver la surprise. Mais qu’importe. Dans un cas comme dans l’autre, on retrouve donc nos petites figurines mises à l’échelle qui prennent vie. On voit un plateau de jeu qui prend forme et les affrontements que l’on joue d’habitude avec des lancers de dés se règlent avec notre manette. C’est un régal pour les yeux, pour les oreilles, et pour tout bon fan.

Un émerveillement de tous les instants, donc, qui bénéficie d’un écrin généreux à défaut d’être parfait. En effet, nous avons dû, au cours de la campagne, essuyer quelques plâtres : textures à l’affichage tardif et ralentissements/chute de framerate au cours de certaines missions. Rien de bien grave en soi, mais il nous semble honnête de le signaler. Au-delà de ça, Space Marine 2 se montre une réussite indéniable grâce à sa direction artistique d’une fidélité et d’une richesse incroyable. Les environnements et panoramas sont somptueux. Ils regorgent de détails et on prend plaisir à observer notre objectif au loin. C’est d’autant plus vrai que des créatures et vaisseaux parcourent le ciel dans tous les sens, tandis que des explosions (particulièrement réussies cela dit en passant) retentissent dans tous les coins. Mention spéciale pour la modélisation des créatures, de nos adversaires et des Space Marine qui s’avère plus que réussie. On apprécie également la qualité des animations et les cinématiques qui viennent ponctuer certains passages de l’histoire avec brio. La technique – bien qu’imparfaite – est solide, tandis que la direction artistique est brillante. On profite d’ailleurs de l’occasion pour signaler que la partie sonore et musicale n’est pas en reste. Le doublage en français est excellent tandis que les bruits d’armes sont terriblement satisfaisants.