Test : Wolfenstein sur Xbox 360
B.J.Blazkowicz est un véritable héros de guerre américain (on n’aurait pas dit, avec un nom pareil) qui a déjà su se dresser de nombreuses fois contre l’empire nazi. Membre hautement décoré du bureau des actions secrètes, il est l’homme de la situation dès que les choses se corsent. Ce qui tombe justement bien, car la petite ville d’Isenstadt, située en plein territoire ennemi, est le théâtre de recherches expérimentales occultes qui pourraient bien mener le troisième Reich à la victoire. C’est pourquoi vous serez envoyé en mission sur place en rejoignant la résistance locale ; car oui, l’agent Blazkowitcz c’est vous.
C’est ainsi que vous découvrirez bien vite ce qui se trame réellement sur place et que vous ferez connaissance avec « le Voile ». Ce dernier est un monde parallèle démoniaque permettant aux nazis de maîtriser le pouvoir du soleil noir, leur donnant accès à de nombreux pouvoirs mystiques.
Vous l’aurez compris, Wolfenstein est loin des FPS historiques à la Call of Duty ou Medal of Honor. Ici, il est certes question de nazis, mais aussi de paranormal. Contrairement aux épisodes précédents où B.J. était un homme normal combattant les forces occultes, ce nouvel épisode offre la possibilité au joueur d’utiliser lui aussi quelques capacités spéciales particulièrement utiles. Ainsi donc, vous aurez accès au monde du Voile qui montre l’environnement sous un jour nouveau, dévoilant de nouveaux passages, et permettant même plus tard de voir les ennemis au travers des murs. Mais vos pouvoirs se développeront au fur et à mesure, apportant tour à tour le ralentissement du temps, le champs de force ou encore l’ultra puissance permettant de tirer à travers les boucliers et même certains murs.
Malgré cette débauche de mysticisme, votre meilleure amie dans le jeu sera votre bonne vieille MP40. A moins bien sûr que vous ne préfériez compter sur l’une des autres armes à disposition comme le Panzershrek (lance-roquettes), le lance-flammes ou le KAR-98 (sniper). Quelques armes un peu moins conventionnelles seront tout de même disponibles comme un fusil Tesla ou un fusil à particules. Chacune de ces armes, à l’instar des pouvoirs du Voile, pourra être customisée via la classique méthode de la monnaie sonnante et trébuchante. Bien sûr pour cela, il faudra trouver de l’or, soit en fouillant la ville et les niveaux de fond en comble, soit en terminant les diverses missions.
Seul contre tous
Missions, ville, voilà des termes étranges pour qui a déjà joué aux précédents volets. En effet, suivant la mode actuelle des jeux typés bac à sable, ce Wolfenstein nouveau présente Isenstadt comme un Hub central où la Résistance vous confiera des missions vous emmenant dans des contrées plus lointaines. Cette ville n’est malheureusement pas très vivante, et sent bon le couvre-feu permanent. Plus grave, cette dernière est composée de beaucoup de couloirs, et peu de raccourcis sont disponibles, entraînant des allers-retours plutôt pénibles entre les missions. Heureusement les soldats nazis veillent au grain et ne vous permettront pas de vous balader tranquillement. Les affrontements sont en général assez intensifs, et le jeu très axé arcade. On sent bien que Call of Duty est passé par là, la jouabilité du jeu s’en inspirant beaucoup. Vous aurez, par exemple, la possibilité de renvoyer à l’ennemi ses propres grenades.
Ce sera d’ailleurs l’occasion de remarquer le moteur physique du jeu (basé sur Havoc) plutôt convaincant. Les bâtiments sont remplis de caisses, de palettes ou diverses autres choses potentiellement cassables et pouvant servir de couverture. Cette exploration des bas-fonds d’Isenstadt sera de toute manière l’occasion de chercher et récolter le moindre objet collectionnable. Ainsi, en sus des trésors précédemment cités, la ville fourmille de renseignements à trouver et dissimule quelques livres (de pouvoirs) permettant l’accès aux pouvoirs du Voile les plus puissants. Malgré sa linéarité, la ville reste agréable à parcourir, de même pour les zones de missions dont le level-design reste de qualité. Malheureusement, l’ambiance du jeu est quelque peu gâchée par une réalisation à la traîne. Attention, on ne parle pas ici de jeu moche, mais il est clair que Wolfenstein est très loin des standards du genre. Ce côté bâclé (le jeu serait-il sorti trop tôt ?) se ressent aussi au niveau du doublage digne d’une série B, avec des allemands à l’accent étrangement franchouillard ou encore par la mise en scène peu inspirée. Mais Wolfenstein reste un jeu d’action, et ces défauts ne gâchent que partiellement le plaisir manette en main, qui reste finalement bien là.
Pas si seul
« Return to Castle Wolfenstein » était à son époque un des tous meilleurs jeux en ligne disponible. Fort d’un équilibrage quasi parfait entre plusieurs classes de personnages et les deux camps en opposition, le jeu était un adversaire plus que redoutable pour Counter Strike. Il est donc évident que sa suite était attendue au tournant par nombre de fans. Devant le résultat de ce nouveau mode multijoueur, on reste véritablement pantois. Non, il n’est pas question ici d’admiration, mais bel et bien de consternation. Autant briser la glace tout de suite, le multijoueur de Wolfenstein est une déception bien amère. On voit rapidement que ce mode a été sous-traité lui aussi à un autre studio. Si le solo s’en sort, le multijoueur semble être complètement passé à coté de son objectif. Premièrement le côté posé et stratégique du soft semble avoir été totalement ôté, pour donner un jeu très axé action. La vitesse globale du jeu a été très sensiblement augmentée et l’aide à la visée est plus qu’efficace. Les adeptes de Call of Duty y trouveront peut-être leur compte, mais ceux qui cherchent un véritable jeu d’équipe en seront pour leurs frais. D’ailleurs les joueurs ne s’y sont pas trompés et le Live regorge de serveurs « match à mort en équipe », délaissant les modes pourtant théoriquement plus intéressants d’attaque et défense d’objectifs.
Cette profusion d’action aidant, pourquoi dès lors s’encombrer des classes de personnages devenues inutiles ? Déjà que le jeu a été poussé par une simplification à outrance de son aîné, avec la disparition de la classe de lieutenant, l’ingénieur devient lui aussi rapidement inapte aux matchs à morts. Son seul intérêt reste de donner des munitions à ses équipiers, mais, généralement ces derniers préféreront ramasser les munitions des ennemis qu’ils auront occis. Le médecin, par contre, garde une réelle utilité, grâce à son aura de soin plus qu’appréciée. Pourtant là aussi, le jeu manque clairement d’équilibre. Pourquoi donner la possibilité au médecin de pouvoir ressusciter ses camarades, si ces derniers trouvent généralement plus pratique de mourir et de réapparaître au point de respawn ? Autre détail troublant : les maps. Si celles de l’opus précédent étaient plus qu’efficaces (principalement la mythique carte du débarquement), celles de ce nouveau rejeton sont plus que quelconques. Déjà la thématique manque de charisme, mais le problème vient surtout du level-design qui n’est pas mauvais, mais très basique. Sur le papier, le jeu semblait pourtant prometteur sur la durée, avec nombre de capacités à acheter pour améliorer ses classes, mais il y a fort à parier que peu de joueurs se retrouvent encore sur les serveurs d’ici quelques mois. La faute principalement à un code réseau préhistorique et à des lags omniprésents. Bien sûr, l’éditeur peut encore nous surprendre avec des patchs, mais en l’état actuel le jeu est parfois à la limite de l’injouable.
+
- L’ambiance nazi/occulte
- Les possibilités offertes par le Voile
- Moteur physique convaincant
- Beaucoup d’objets à récolter
-
- Mode multijoueur simplifié à outrance
- Trop de lag en multijoueur
- Des allers-retours en ville rébarbatifs
- Graphismes datés