Test : World Snooker Championship 2007 sur Xbox 360
Une première approche qui nécessite un peu d’entraînement
Uniquement dépassé en terme de popularité au Royaume-Uni par ce fabuleux sport qu’est le football, le snooker ne peut malheureusement pas se vanter d’une telle popularité en France et plus globalement dans de nombreux autres pays, Etats-Unis en tête, ou le billard le plus célèbre reste encore majoritairement le Pool (ou 8-Pool), bien connu des amateurs de bistrots ou autres bars karaokés… Il est donc on ne peu plus logique de compter sur les doigts d’une main les jeux de billard sur console et rares sont les séries étant en mesure de trouver un (large) public. World Snooker Championship fait heureusement partie de ceux là depuis déjà un petit moment, et c’est avec une certaine appréhension que nous attendions ce volet 2007, laissant planer un doute certain sur la série étant donné l’absence inexpliquée d’un cru 2006. Toutefois, une fois l’angoisse des premières parties dépassées, aucun doute possible, nous sommes bien face à un bon, et même un excellent cru. Pas de grosses surprises cependant, le jeu conserve bien évidemment son interface sobre, classieuse, fixant un cadre austère d’entrée. De plus, le jeu reste assez sectaire, puisque Sega n’a toujours pas trouvé utile de localiser le jeu suivant le pays de destination. Il faudra donc une nouvelle fois se contenter d’un jeu en anglais qui fera certainement la joie des joueurs occasionnels, déjà déboussolés par le nombre de subtilités à assimiler. Réservé aux fans jusqu’au bout, ici, pas ou peu de place laissée à un côté arcade ni même à la chance. Pour espérer réussir, il faudra opter pour un jeu technique, tactique et posé. Les novices devront donc obligatoirement passer par l’indispensable mode tutorial, au passage extrêmement bien réalisé et méritant grandement, pour une fois, son appellation. Plus que de simples vidéos maladroites, les tutoriaux vous placent directement au cœur de l’action, en vous expliquant pas à pas les règles élémentaires des diverses déclinaisons de billard disponibles dans le jeu. En effet, ces déclinaisons sont pour le moins nombreuses, et il vous faudra de longues heures avant d’en comprendre toutes les subtilités. Snooker, 8 Ball Pool, 9 Ball Pool, Bar Billard, Billard, Hybrid, Golden Cue, Trickshot, on peut dire que ce nouvel opus ratisse large, certainement dans l’optique de rallier à sa cause les joueurs encore réticents à l’idée de devoir se coltiner des heures durant du Snooker. Toutefois, le jeu se repose une nouvelle fois sur son mode Championnat, proposant d’évoluer dans deux catégories différentes : snooker ou pool, et ce afin de satisfaire les amateurs de ces deux types de jeu radicalement opposés. Le pool, bien moins tactique et technique que le snooker permet ainsi une approche un peu moins abrupte du billard, et ce choix pourra certainement peser dans la balance face aux joueurs encore craintifs face à une habituelle austérité classique à ce type de soft.
World Snooker : la Rolls Royce du billard
Même si le Snooker reste bien plus intéressant, ne serait-ce que par la profondeur de jeu offerte, mais également par l’ambiance si spéciale, si stressante qu’il arrive à dégager. Hendry, Murphy, O’Sullivan, Davis… Vous aurez tout loisir de vous confronter aux plus grandes stars du snooker, et accessoirement de prendre aléatoirement de grosses déculottées. Afin de coller le plus possible à la réalité, l’I.A. reste très sévère et pardonne rarement de grosses erreurs. Ainsi, il ne faudra pas vous étonner de « faire la chaise » lors d’une partie, restant simple spectateur de la réussite de votre adversaire, capable d’enchaîner coups sur coups. A vous donc de maîtriser parfaitement le gameplay, quasiment rôdé à la perfection, mais indéniablement difficile d’accès. Les aides et indications de jeu présentes vous aideront à gagner vos premières parties et réaliser des coups précis. Couplées aux différentes vues disponibles, il ne tiendra qu’a vousde balayer la table sans offrir une once de chance à votre adversaire. Les licences des tournois les plus prestigieux sont de la partie, et vous devrez en découdre si vous désirez faire atteindre à votre personnage le haut de l’affiche. Il est une fois de plus possible de créer son propre avatar, bien que les choix soient assez limités. N’espérez pas pouvoir créer un personnage sortant de l’ordinaire, le jeu reste obstinément tiré à quatre épingles, et les seules fantaisies possibles concerneront le choix de votre chemise… Chemises qui, au passage, manquent cruellement de bon goût, tant les motifs et couleurs flashy laissent penser à un revival des carnavals axés 70’s. Parallèlement à ce manque de bon goût, on pourra émettre un reproche à la série, laquelle ne s’est vraiment jamais démarquée par son ambition graphique, même si le jeu reste loin de ce que proposait le volet 2005. C’est la moindre des choses.
Ambiance scandale
Le soin apporté à la modélisation des nombreux joueurs reste malheureusement salutaire, et si on arrive à les reconnaître, il faut l’avouer sans mal que l’on était en droit d’attendre mieux compte tenu des capacités de la console. De plus, les joueurs conservent une nouvelle fois cette agaçante rigidité lors de leurs coups et déplacements, qui pousse à se demander s’ils n’auraient pas une seconde queue plantée dans le c… Enfin, évitons de trop nous attarder sur le public sensé reproduire l’ambiance si spéciale émanant du Snooker. Parfois cloné dix fois dans un espace comprenant 50 personnes, parfois totalement immobile, on sent clairement un manque d’ambition de la part des développeurs concernant cette partie. Heureusement, les commentateurs arrivent tant bien que mal à combler ce vide laissé en tentant de donner vie aux parties. In English, of course… Le mode Xbox Live présent aurait pu se présenter comme une aubaine allongeant à coup sûr la durée de vie. Il n’en est rien, car d’une part la fréquentation est pour le moins ultra limitée, et d’autre part, les parties ont tendance à légèrement s’éterniser. Second point assez difficile à avaler pour les joueurs occasionnels qui tourneront certainement en rond une fois les championnats remportés. Car il ne faut pas se leurrer, même si le nombre de déclinaisons de billard proposées par le jeu reste élevé, nul doute que vous passerez 90% de votre temps sur les Pool et Snooker, les autres disciplines étant plus anecdotiques qu’autre chose pour le grand public. Terminons par ce quatrain pour le moins célèbre de Victor Hugo : « J’ai joué hier, je ne sais où, à un billard d’étrange sorte : Les boules restent à la porte, et la canne entre dans le trou ». So british, disais-je ?
+
- Captivant
- Nombre de modes de jeu
- Tutoriaux rudement efficaces
- Très technique
-
- Graphismes bâclés
- Rigidité des personnages
- Mode Xbox Live pénible
- Difficile d’accès pour les novices
- Interface en anglais