Test : Worms 3D sur Xbox
Hail to the King !
Alors que la série se cantonnait depuis près de dix ans maintenant (le premier Worms est sorti en 1994 sur Super Nintendo, Megadrive, Playstation, Saturn, PC, etc… Ca ne nous rajeunit pas, tout ça !) à la 2D, les sales bêtes se sont enfin tournées vers la 3D, fossoyeuse de tant de bons vieux jeux 2D. Alors que les fans réclamaient cette évolution à corps et à cris, Team 17 a fait la sourde oreille pendant des années en attendant que la puissance des machines de jeu ait atteint un niveau suffisamment correct pour retranscrire fidèlement le gameplay si particulier de Worms. Entre temps, un autre développeur s’est essayé à réaliser un Worms-like (Hogs of War) sans grande saveur et dont le gameplay et l’humour étaient à cent lieues d’égaler ceux de Worms et Team 17 nous a sorti un spin-off (le Worms Blast cité ci-dessus) sans intérêt dont on se demande encore ce qui a bien pu leur passer par la tête. L’enjeu était donc de taille : renouveler la série sans tomber dans les nombreux pièges de la 3D. Et maintenant que le Worms nouveau est arrivé, la question fatidique est sur toutes les lèvres : "alors, est-ce qu’il est aussi bon que les anciens ?" A vrai dire, je vous avoue qu’après avoir tâté de la première démo PC, j’avais peur pour le jeu. Peur que la maniabilité soit catastrophique (au clavier/souris, Worms 3D n’est franchement pas adaptée à la 3D), peur que la nouvelle dimension ne fasse disparaître la simplicité qui en avait fait le succès, bref, peur que Team 17 ne se soit fourvoyé dans un jeu aux antipodes de ses prédécesseurs. Au début, c’est en effet l’impression qui se dégage au premier abord de Worms 3D : thème musical principal horripilant, menus peu pratiques (mais soyons honnêtes : ça n’a jamais été un des points forts de la série) et quelques petits défauts (pas de sauvegarde automatique ou la disparition des statistiques, par exemple). Heureusement, une fois le jeu en lui-même lancé, tous ces doutes quant à sa qualité s’effacent et c’est avec un sourire jusque là (enfin, vous voyez, quoi) que l’on constate que rien n’a vraiment changé. D’accord, le jeu n’est pas très très beau (il rappelle un peu en cela le tout premier Worms : pas joli mais terriblement fun) mais vu le moteur du jeu où tout est destructible, cela paraît justifié…
Qu’est-ce qui est petit, rose et qui fait boum ?
Certes, des ajustements ont été nécessaires afin de faire face aux problèmes posés par cette nouvelle dimension. Ainsi, la maniabilité du jeu est légèrement plus complexe qu’auparavant : le bouton analogique gauche sert à diriger votre invertébré tandis que le droit vous permet de contrôler la caméra qui suit le ver. D’autre part, trois vues sont disponibles au total : la vue normale où la caméra suit votre ver, une vue subjective façon FPS permettant d’ajuster avec précision votre tir et, enfin, une vue aérienne de l’ensemble de la map vous permettant de repérer plus facilement vos adversaires. Un didacticiel assez long et très bien réalisé vous permettra de vous familiariser à cette toute nouvelle façon de jouer à Worms. Car dans cet épisode, il vous faudra tout réapprendre ou presque (utiliser la corde ninja en 3D, par exemple, est particulièrement difficile à maîtriser alors qu’en 2D, c’est l’enfance de l’art). Je vous rassure, c’est assez rapide et on retrouve vite ses marques à quelques exceptions près.
Ces exceptions tiennent pour la plupart à l’armement des worms. En effet, incapables de trouver une solution aux problèmes de caméra dans les endroits étroits (on s’en rend compte, parfois, dans le jeu), l’équipe de Team 17 a jugé préférable de retirer tous les outils et armes relatifs à la spéléologie. Comprenez en décodé qu’il n’est désormais plus possible de creuser le niveau de part en part. Tous les objets du genre de la bombe-taupe ou du marteau-piqueur ont purement et simplement disparu. Si cela ne manquera pas aux joueurs du côté lumineux (sont appelés ainsi les joueurs qui ne se planquent pas sans arrêt), les joueurs fourbes du côté obscur (les autres) devront désormais jouer les rats dans les cachettes naturelles. Un mal pour un bien puisqu’en contrepartie de nouvelles armes toujours aussi délirantes et vicieuses ont fait leur apparition. Vous pourrez maintenant lancer des bombes lacrymogènes, des bombes collantes ou encore utiliser la sarbacane… Le Worms nouveau se joue donc de manière légèrement différente mais le fun est bel et bien toujours là.
"Bring out the Holy Handgrenade !"
Parlons-en de l’humour justement. Celui-ci est une des composantes essentielles au fun de Worms. Un Worms sans humour, c’est un peu comme Mario sans la Princesse Toadstool, comme Gran Turismo sans voitures ou comme une pizza sans anchois (mais là, c’est plus personnel, hein !) Bref, un Worms sans humour n’est pas un Worms. Et là, cet épisode ne déroge pas à la règle. Des mimiques tordantes (à l’animation irréprochable) des vers accompagnées de voix toutes aussi hilarantes (ma préférée, génie du mal est simplement à mourir de rire : "Have this fool executed !") en passant par l’intitulé des missions ("Dans l’espace, personne ne vous entend faire le ménage") et les armes débiles (super mouton, vache folle…) mais terriblement destructrices, tout dans le jeu se prête à la rigolade. D’autre part, alors qu’elles avaient disparu des toutes dernières versions de Worms (World Party et Armageddon), les cinématiques sont de retour toujours plus surpuissantes. Entre les combats de catch entre les vers et la grand-mère et les parodies de films (notamment Matrix), vous n’avez pas fini de rire.
En ce qui concerne le mode solo, celui-ci a été conçu pour durer. Sans être aussi ardu que celui des précédents qui était en général infaisable même pour un joueur confirmé, celui de Worms 3D propose un didacticiel de 6 leçons, 35 niveaux et plus de 20 défis divers qui mettront à rude épreuve vos nerfs, votre concentration et votre rapidité à réagir. Certaines épreuves sont en effet axées sur les déplacements, d’autres sur la destruction massive et certaines encore vous demanderont un peu de réflexion avant d’en voir le bout. Si, malgré tout, vous trouvez ça encore un peu léger, sachez que pour débloquer tous les bonus du jeu, il vous faudra passer du temps dessus puisque vous devrez obtenir le classement "or" à toutes les épreuves et ça c’est une autre paire de manches… Après, vous aurez toujours la possibilité d’affronter l’ordinateur ou, mieux, des amis (jusqu’à 4) dans des joutes épiques. Pour finir, un reproche de taille : le jeu n’est pas compatible Live ! Alors que l’on tenait LE jeu multijoueur ultime, les petits gars de Team 17 ont préféré ne pas prendre en compte cette option sous prétexte que "cela aurait pris 6 mois de plus pour mettre en place et tester le réseau." Ben voyons ! Quelque chose me dit que c’est surtout pour pouvoir ressortir le jeu avec une option online plus tard. It’s good to play together… sur PC, comme dirait l’autre…
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- 14 seul, 20 à plusieurs
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- C'est loin d'être extraordinaire aujourd'hui mais c'est sans doute la concession qui nous permet d'avoir de vrais terrains destructibles.
- Parfaitement adaptée aux pads, la jouabilité ne pose jamais problème. Et le mini-saut automatique quand vous rencontrez un obstacle pas trop élevé facilite grandement la vie.
- Infinie avec des amis, elle est tout à fait correcte pour un joueur seul puisque celui-ci aura des tonnes de bonus en effectuant à la perfection la trentaine de niveau solo.
- A part la chanson-titre, franchement horripilante, le reste est excellent : les voix sont toujours aussi tordantes et les ambiances savent se faire discrètes.
- Il y a bien un mode campagne mais on ne peut pas vraiment parler de scénario...
- Dire qu'avec un mode Live, Worms 3D aurait approché la perfection... Enfin... Toujours est-il que vous passerez de longues heures dessus, même en solo.
- Les vers bougent parfaitement et ont même acquis quelques nouveaux mouvements... Et ils ont toujours des mimiques hilarantes quand ils sont immobiles.