Jeux

WRC 8

Course | Edité par Big Ben Interactive | Développé par Kylotonn Entertainment

10/10
One : 05 septembre 2019
23.09.2019 à 17h54 par - Rédacteur

Test : WRC 8 sur Xbox One

Un Loeb en pleine lucarne

Aux mains des français de Kylotonn Racing depuis maintenant quatre éditions, WRC n’a eu de cesse d’évoluer pour devenir au fil des années une simulation de rallyes de qualité. WRC 5 et 6 étaient corrects, WRC 7 plutôt bon. On attend donc avec WRC 8 que la boucle soit bouclée et qu’il nous permette de trouver une alternative solide au Dirt Rally de Codemasters et que la présence en son sein des licences officielles viendrait sublimer. Pas la peine d’y aller par quatre spéciales, le pari est tenu haut la main. Mais on va tout de prendre le temps de vous dire pourquoi.

Comme ses prédécesseurs, WRC 8 avance ses quatre roues avec un argument de taille face à la concurrence. Voitures, pilotes et bien évidemment rallyes : tout y est et tout est officiel. Dans la catégorie reine, en WRC 2 et en Junior WRC, on retrouve tous les coureurs et leurs écuries respectives. En ajoutant à cela une poignée de véhicules classiques comme la Polo WRC, Lancia Stratos ou la Fulvia, on a de quoi faire pour expérimenter de bien des façons différentes l’aridité de la Sardaigne, la boue piégeuse du Pays de Galles, la caillasse Turque et bien évidemment les innombrables virages du plus beau des rallyes du monde (celui situé sur la plus belle île du monde). Si l’on espère que quelques mises à jour viendront ajouter à la liste des véhicules classiques (seul plusieurs DLC payants sont proposés pour le moment) les absences presque impardonnables des Toyota Celica, Peugeot 205 T16 et autres Audi Quattro, se voir mettre à disposition tout ce qui fait aujourd’hui l’univers du WRC est un atout indéniable pour l’immersion. Entrer de plein pied dans l’univers du rallye, c’est d’ailleurs le cheval de bataille d’un WRC 8 qui propose cette année un mode carrière largement remanié.

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Au-delà du besoin de courir vite, il va falloir manager votre carrière. Cela commence dès le bas de l’échelle avec un premier choix donné entre l’entrée en Junior WRC ou celle directe en WRC 2 ; dans ce dernier cas, il faut néanmoins passer un test d’aptitudes pour lequel trois essais sont offerts et pas un de plus. Une fois l’écurie rejointe, place à l’organisation. Le calendrier vous permet de fixer quelles seront les activités à mener durant les semaines séparant les rallyes. En Junior ou en WRC 2, vous ne participez pas à toutes les épreuves et il est alors de bon ton de s’engager sur de l’entrainement, des essais constructeurs, des rallyes historiques ou encore des épreuves spéciales baptisées « conditions extrêmes ». Ici, il vous faudra battre le temps imposé dans un véhicule partiellement endommagé et aux prises avec une météo capricieuse. Mais quel que soit votre choix, il vous permettra soit de prendre des points d’expérience, de gagner de l’argent, d’améliorer votre réputation auprès d’un constructeur ; cela aura aussi un effet sur le moral de votre team. Non, vous n’êtes pas seul embarqué dans l’aventure et il vous faudra recruter mécaniciens, météorologues, directeurs financiers, kinésithérapeutes et autres managers pour mener à bien votre saison. Chacune de ces personnes apporte son lot d’indicateurs et de moyens, relatif à son niveau d’expertise. Pensez cependant à les ménager, en laissant si possible des semaines de récupération, sous peine de les voir devenir indisponibles au plus mauvais moment.

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La gestion de tout ce qui entoure la course est primordiale dans WRC 8 et déterminera votre capacité à signer de nouveaux contrats et d’évoluer vers le haut du panier. Gare aux grosses dépenses de réparations après une course et au coût des salaires de la team : à trop dépenser sans gagner, on peut finir à la porte, tout simplement. Tout ce système de gestion, certes léger mais franchement bienvenu, s’accompagne d’un arbre de compétences. Chaque passage au niveau supérieur octroie un point que l’on peut assigner à pas loin d’une centaine de compétences, influençant la performance de l’équipe, la fiabilité du véhicule, ses performances ou encore le niveau de l’écurie. Enfin, il vous appartient de suivre certains objectifs fixés à court, moyen et long terme pour gagner de l’argent et de l’expérience supplémentaire… Ou en perdre. Se voir imposer un certain type de gomme, un temps maximal de réparation en dessous du seuil classique ou une dose d’entrainement élevée sont autant de choses qui demandent parfois un certain sens du compromis et de la prise de risques. Cet amour du risque, c’est bien évidemment sur le tarmac, le gravier, le sable, la boue et la neige que l’on est attendu pour l’exprimer.

En dehors du mode carrière, on peut lancer une spéciale, un rallye ou un championnat complet en paramétrant le tout. Côté multijoueur, on dispose des filtres nécessaires pour trouver la bonne partie en ligne (par catégories de véhicules, difficulté, rallyes, etc…) ou l’on peut choisir de se frotter aux meilleurs temps du monde entier sur un parcours et des conditions imposées. Enfin, le multijoueur local en écran partagé est là, mais on regrette cependant l’absence du mode « Hotseat » (chaque joueur joue à tour de rôle), indispensable pour des soirées réussies. Dommage.

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Une fois sur la piste, WRC 8 révèle son potentiel. Avec ou sans aides traditionnelles (ABS, contrôle de traction, blocage du différentiel, aide au démarrage), on découvre un titre à la fois exigeant et terriblement jouissif. En dehors d’un mode facile permissif, on se frotte à une IA qui réalise des temps rapidement élevés et nous force à prendre des risques en permanence. La frontière entre l’exploit et le ratage minable est mince, très mince, mais le plaisir de la conduite est indéniable. Le copilote (homme ou femme) se montre d’une précision quasi-parfaite (nous avons noté une seule véritable erreur importante) et nous permet d’appréhender des spéciales qui ne lésinent pas sur les pièges, les passages au millimètre, les enchaînements à très haute vitesse avec parfois aucune visibilité. Très bien construits, les parcours reprennent tous les éléments et lieux qui font la spécificité de chacun des rallyes, sans pour autant reproduire les choses à l’identique. On aura forcément un petit moment de doute sur certains choix environnementaux lorsque l’on connait précisément les lieux réels qui constituent certaines spéciales mais dans l’ensemble, c’est du bon travail. Le fun est un rendez-vous, les types de revêtements sont parfaitement respectés et c’est bien là l’essentiel.

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Mais WRC 8 ne s’arrête pas en si bon chemin et adjoint à toutes ces choses qui faisaient sa force déjà il y a deux ans l’ajout le plus attendu : la météo dynamique. A la possibilité de courir à trois moments de la journée et en pleine nuit s’ajoute une météo qui va évoluer jusqu’à trois fois pendant une même spéciale, et de façon aléatoire suivant les saisons. On a ainsi pu dévaler le tarmac de Haute-Corse au sec la première année, pour retrouver lors de la suivante un tracé battu par le vent et la pluie. L’addition forte pluie, vent et nuit noire sur des tracés houleux comme ceux du Mexique ou de l’Argentine représente une véritable épreuve de concentration. La météo dynamique fonctionne très bien et fait évoluer la course de manière significative, réduisant à néant une stratégie de course en passant d’un temps clair à la présence d’un brouillard, particulièrement problématique sur les pistes enneigées de Suède. Attention surtout à l’effet des flaques d’eau sur le tarmac : la perte d’adhérence est brutale. Peut-être un peu trop ? Les collision sont néanmoins bien gérées et croyez-le, sans avoir à faire à une simulation pure et dure, WRC 8 a du challenge à revendre et vous permettra de le constater à chaque fossé rencontré.

En bref, WRC 8 nous propose une expérience dont le plaisir n’a d’égal que la précision que demande le pilotage, le tout doté d’une réalisation très solide, ici sur Xbox One X. C’est beau, c’est fluide et la sensation de vitesse est au rendez-vous, bien que l’on regrette que le framerate soit plafonné à 30 images par seconde. Mais à côté de cela les effets de lumière sont saisissants, les reflets bien gérés, la modélisation des véhicules au poil… Tout y est et porté par une partie sonore soignée. Au son des moteurs, des pneus qui s’enfoncent dans la terre, des hélicos qui survolent la piste et du public qui hurle sa joie, on n’a qu’une envie : faire entendre notre voix pour dire que WRC 8 est assurément l’un des meilleurs jeux de rallye auquel il nous été donné de jouer et tout simplement un excellent jeu de courses.

10/10
Pour cette nouvelle sortie au volant de WRC, KT Racing met les petits plats dans les grands et délivre une huitième édition solide comme un caillou des pistes argentines. Beau, fluide et jouissif manette en mains, WRC 8 accueille de surcroît un système de météo dynamique qui sublime le jeu à tous les étages. Fort de sa capacité à nous proposer toutes les licences officielles de la discipline, WRC 8 compile tout cela dans un mode carrière plus complet que par le passé, bien fichu, taillé pour les joueurs qui mettent un point d’honneur à vivre le WRC comme un plaisir solitaire. En attendant l’intégration de sa composante Esports en 2020, WRC 8 fait dans le classique du côté du multijoueur, oubliant au passage le mode Hotseat prisé par les bandes de copains qui aiment partager le rallye autour d’une seule console et d’une seule manette. Mais ce n'est rien de plus qu’un petit écart dans une course menée d’une main de maître par Kylotonn.

+

  • Gameplay aux petits oignons
  • Météo dynamique
  • Réalisation très propre
  • Mode carrière remanié, plus agréable
  • Environnement sonore soigné
  • Copilotage précis
  • Toutes les licences officielles

-

    • 30 fps qui marchent, mais 30fps quand même
    • Approche multijoueur très traditionnelle
    • Trop peu de véhicules historiques