Test : WRC 9 sur Xbox One
Un souverain bien vissé sur son trône
WRC 9 sur Xbox Series X, quest-ce que ça donne ?
Si vous jouez à WRC 9 sur Xbox Series X ou S, vous aurez le plaisir de constater que le jeu est comme prévu optimisé pour la nouvelle génération de consoles. Pas la peine de remettre la main au portefeuille : votre version Xbox One vous donne droit à tout cela sur Xbox Series X|S sans aucun frais supplémentaire. Mais qu’est-ce que ça vaut ?
On ne cesse de le répéter mais ici encore, le SSD «magique» des Xbox Series fait son effet. Les temps de chargements se voient drastiquement réduits par rapport à la mouture Xbox One et on peut enfin enchainer les spéciales sans perdre de longues minutes devant les écrans de chargement. L’autre point fort de la version Xbox Series X|S est à aller chercher du côté du framerate. WRC 9 propose ici 60 images par secondes absolument imperturbables. On a envoyé les gaz à Monte-Carlo, au Japon, en Sardaigne et sur les nouvelles spéciales du Portugal (disponibles depuis la récente mise à jour gratuite sur tous les supports) et c’est avec un immense plaisir que l’on côtoie un WRC 9 plus vif, plus spectaculaire si vous optez comme nous pour une caméra intérieure.
Graphiquement ce n’est pas la grande révolution. Cependant, en dehors d’un petit bug qui fait parfois s’afficher le capot de la voiture en dehors de son emplacement (quelques centimètres trop haut), WRC 9 est un joli jeu de courses. On apprécie toujours autant la qualité de la modélisation des véhicules et les effets de lumières ; on gagne avec la version Xbox Series X|S des arrière-plans un poil plus détaillés et une distance d’affichage convaincante. Certains éléments du décor demeurent légers en termes de textures (le murets façon gâteau Napolitain), mais l’ensemble est plaisant à regarder et laisse confiant pour l’avenir. On a hâte de découvrir WRC 10 l’année prochaine.
Retrouver WRC avec cette neuvième édition, c’est prendre les rênes d’une série qui dispose une nouvelle fois des licences officielles de la discipline. Pilotes et écuries des catégories WRC, WRC 2 et 3 ainsi que Junior WRC sont au rendez-vous. A cette sélection faite de véhicules produits chez Citroën, Skoda, Toyota, Volkswagen, Hyndai ou Ford, s’ajoute une quinzaine de véhicules historiques. L’indomptable Stratos, la mythique Delta Integrale ou la Corolla de 1999 sont à piloter aux côtés de véhicules plus récents comme la Xsara de 2005, la 306 Maxi ou la Proton Iriz R5. Ca fait toujours plaisir de retrouver ces légendes du rallye mais une fois de plus, on aurait aimé que KT Racing aille plus loin dans le nostalgique. Un jeu de rallye sans 205 T16 ou Ford RS 200, c’est un peu comme un repas sans dessert. Il y a néanmoins de quoi faire autour des rallyes proposés cette année.
Ils sont donc 13 en tout et se bornent à représenter au plus juste le calendrier officiel de la discipline : reporté à 2021 en raison de l’instabilité sociale constatée dans le pays, le rallye du Chili est donc absent de WRC 9. On dit également aurevoir au Tour de Corse (snif), au Rallye de Catalogne et à celui d’Australie. De quoi décevoir quelque peu les pilotes qui ont du Gilles Panizzi dans le sang puisque l’on abandonne deux rallyes majoritairement sur asphalte et un sur terre, pour une nouvelle sélection inversée. En accueillant les spéciales de Nouvelle-Zélande, du Kenya et du Japon, WRC 9 fait donc pencher un peu plus la balance côté terre/gravier. C’est néanmoins un immense plaisir de piloter en trombe sur ces nouveaux tronçons, notamment au Kenya pour ses passages parfois fabuleux sur des portions archi-larges, piégeuses à souhait, où il vaut mieux être bien accroché à son stick/volant. Les amateurs d’asphalte ne sont pas en reste avec une destination japonaise extrêmement plaisante et pourvue par ailleurs d’une spéciale immense, longue de 22 kilomètres.
Pour le reste, on retrouve donc les localisations habituelles pour notre plus grand plaisir et le sentiment agréable d’une certaine manière, de « rentrer à la maison ». On ne va cependant pas se mentir : il manque à ce lien renoué le petit côté surprenant que l’on attendait. Si WRC 9 propose un nouveau mode défi (inspiré par les événements du mode carrière) et permet désormais de varier les plaisirs en ligne grâce à la création de clubs (nous y reviendront un peu plus loin), l’essentiel de la proposition est fortement similaire à ce que l’on a pu découvrir l’an dernier.
Les modes rapides n’ont bien sûr aucune vocation à faire leur révolution, mais il y a de quoi être surpris en attaquant le mode carrière, morceau principal du solo et objet d’une belle refonte l’an dernier. La forme est reprise ici à 99% : on débute en Junior WRC ou si l’essai est concluant, en WRC 3. A partir de là, à nous de recruter et gérer les membres de l’équipe (mécanicien, météorologue, kiné, agent, etc) pour permettre à chaque compartiment de se montrer le plus efficace possible. On gère assez simplement le budget réparations/salaires et au fil des niveaux acquis, on débloque de nouvelles compétences sur les quatre catégories connues déjà l’an dernier (fiabilité, performances, équipe, écurie). Dans la mesure où le level cap, fixé à 50 dans WRC 8, est supprimé dans WRC 9, on aurait peut-être aimé voir apparaitre une cinquième branche sur l’arbre de compétences. Il n’en est rien, mais on dispose cependant au bout de chaque sous-branche de la possibilité de débloquer des « super capacités ». Contre 5 points, ces compétences permettent de marquer une véritable avancée dans la branche sélectionnée.
Si l’on peut mettre au crédit des nouveautés la possibilité de modifier le niveau de difficulté d’un rallye à l’autre avec l’aide d’un curseur offrant plus de variables que par le passé, le mode carrière manque tout de même de fraicheur. Il est tellement semblable à celui de WRC 8 que la mise en place du calendrier et les événements disponibles dans un premier temps suivent exactement le même ordre (entrainement 1, entrainement 2, course extrême, rallye, puis essai constructeur). La partie messagerie, comme celles des objectifs constructeurs et team n’ont pas beaucoup bougé. Bref, on est dans quelque chose de forcément bon puisque ça l’était déjà l’an dernier, mais qui aurait mérité un petit peu plus d’attention. Des jeux comme MotoGP 20 ou F1 2020 ont montré ces derniers mois qu’il est possible d’aller plus loin dans l’immersion hors-piste. Le vrai nouveau mode de jeu est donc à aller chercher du côté des clubs dont nous parlions un peu plus tôt. On peut rejoindre ou créer des championnats sur mesure (tracés, véhicules, conditions climatiques, etc), étalés sur plusieurs jours ou semaines, dans lesquels chacun est dès lors libre de concourir au moment où il le souhaite. De quoi créer un véritable défi sur le long terme avec ses amis et connaissances et renouveler ainsi le plaisir du WRC en ligne. A noter que la section ESport est bien sûr au taquet et n’attend plus que son lancement officiel dans plusieurs mois pour s’ouvrir à ceux qui veulent vraiment se mesurer à la crème du rallye en ligne.
WRC 9 trace donc sa route sur un chemin « safe », mais c’est aussi pour le meilleur puisque l’on retrouve ces sensations de pilotage, largement paramétrables pour permettre à chacun d’en profiter, qui oscillent entre arcade et simulation pour tirer le meilleur des deux côtés. Sans être aussi pointilleux qu’un Dirt Rally, WRC 9 offre tout de même une belle opposition et une vraie marge d’apprentissage pour qui entend le maitriser. Qu’importe la vue choisie (poursuite, capot, intérieur, tableau de bord ou ras du sol), ici aussi paramétrable en hauteur/champ de vision, la sensation de vitesse est bonne, les transferts de masse bien gérés et les collisions globalement bien retranscrites (même si l’on n’échappe pas à quelques petites incohérences). La réaction du véhicule lors des passages dans les flaques d’eau est par ailleurs plus réaliste, là où WRC 8 avait tendance à exagérer l’aqua planning. Piloter les voitures mythiques relève toujours de l’engagement et de la volonté d’apprendre et en ce sens, WRC 9 se révèle être un jeu très bien dosé pour motiver sans frustrer. Autour de cela, on dispose d’un co-pilote une fois de plus précis, facile à comprendre et qui bien sûr vous donne ses notes en français.
Le plaisir du pilotage résulte aussi d’une prestation technique convaincante, à défaut d’être bluffante. En attendant -on l’espère- d’en prendre plein les yeux en novembre prochain lors de la sortie de la Xbox Series X où WRC 9 sera jouable en version améliorée (intégrant par ailleurs le Samrt Delivery donc inutile d’acheter le jeu deux fois), on profite ici d’un titre propre, très stable, particulièrement soigné sur certains aspects comme la modélisation des véhicules, la gestion des reflets, les effets de lumière et de particules. Comme dans tout jeu de courses (ou presque), ce qui se trouve hors de la piste se révèle moins soigné graphiquement avec quelques modèles grossiers ou en manque de polygones, mais l’ensemble n’est pas désagréable. On apprécie particulièrement tous les changements de climat, de météo et d’heure proposés, comme ce fut le cas déjà dans WRC 8. Côté sonore, pas grand-chose à redire du côté des moteurs qui respectent assez bien la réalité ; les effets spéciaux font le boulot. On regrette simplement un public assez silencieux : on aurait aimé les entendre hurler vraiment lors des sauts sur la spéciale d’Ouninpohja ou au Portugal.
+
- Plaisir du pilotage immense et intact
- L’univers complet et officiel du WRC
- Kenya, Japon : deux approches, une belle émotion
- Mode clubs intéressant en multijoueur
- Météo changeante, conditions de courses variées
- Adapté à un large public
- 60 FPS ultra-stables sur Xbox Series X|S
- Bon rapport fluidité/graphismes sur next gen
-
- Evolutions très timides par rapport à WRC 8…
- … Surtout en carrière
- Contenu limité strictement au WRC 2020 (adieu Tour de Corse)
- On aurait aimé plus de voitures légendaires