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Xuan Yuan Sword 7

Action/RPG | Edité par eastasiasoft | Développé par DOMO

8/10
One : 30 septembre 2021
01.10.2021 à 19h39 par - Rédacteur

Test : Xuan Yuan Sword 7 sur Xbox One

Bigre, un dragon

Saga populaire à l’Est lointain mais inatteignable pour nous autres occidentaux jusqu’ici, Xuan Yuan Sword nous fait enfin l’honneur d’une présence dans nos contrées à l’occasion de la sortie de son septième épisode. Déjà disponible depuis quelques temps sur PC, Xuan Yuan Sword 7 est maintenant à la portée des joueurs Xbox. Il s’adresse aux aventuriers dans l’âme qui auraient bien tort d’ignorer les atouts de cette fresque à l’aspect certes rupestre, mais débordante d’énergie et d’envie de nous faire voyager au-delà des lieux communs.

Xuan Yuan Sword 7 nous invite à participer à un étonnant voyage dans le temps, vers la Chine du Ier siècle qui s’apprête alors à entrer dans une ère de transition, voyant la dynastie des Han occidentaux céder sa place à celle nommée « Xin ». L’heure est aux bouleversements politiques et sociaux certes, mais ce n’est pas là l’essentiel des choses qui animent l’univers de Xuan Yuan Sword 7 : ici l’histoire rencontre la mythologie pour donner naissance à une Chine à la fois enracinée dans le terreau de la tradition et empreinte de mysticisme. Le jeu de DOMO Studio n’est bien sûr pas le premier ni le dernier à entreprendre ce genre de superposition, mais vous pouvez être certain d’une chose, il le fait très bien. On s’en rend compte progressivement en suivant les pas de Taishi Zhao à travers villes, villages, montagnes et plateaux, alors qu’il cherche désespérément de venir en aide à sa sœur, mortellement blessée par un seigneur de l’ombre.

Il lui faut alors accomplir un grand périple à travers la Chine. Le voyage est d’autant plus dangereux que ces terres sont tantôt occupées par des forces armées, hostiles à Taishi Zhao ; le reste du temps, ce sont les monstres et créatures enragées en tous genres qui tentent de lui faire obstacle. Mais aussi vrai que parcourir un tel monde est dangereux, il lui offre en contrepartie de ses efforts une chance unique de redonner vie au corps de sa sœur. Son corps oui, et pas son âme, mais tout ça c’est une autre histoire qu’il convient au joueur de découvrir.

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Sans rien dévoiler des périples de Taishi Zao, on peut au moins vous dire que l’univers de Xuan Yuan Sword 7 fonctionne très bien. On se laisse très vite prendre au jeu grâce à un scénario intéressant, bien rythmé et bien écrit. L’histoire tient une place prépondérante, il ne se passe pas cinq minutes sans dialogue, scénette ou cinématique. Doublé intégralement en chinois, Xuan Yuan Sword 7 tire de fait une évidente force de cette langue, empreinte d’une certaine douceur. On a beau (dans notre cas) ne rien y comprendre à l’oral, c’est toutefois un plaisir que d’évoluer au gré de paroles aux sonorités si caractéristiques. Toutes considérations de genre et de style mis à part, le chinois a l’effet positif ici qu’a le russe dans un jeu de la saga Metro. Une indéniable plus-value en termes de dépaysement.

Au-delà des paroles, Xuan Yuan Sword 7 impose son identité chinoise dans son ambiance visuelle, musicale (discrète et douce) mais également dans la façon dont sont dépeints les personnages et la manière avec laquelle ils interagissent entre eux. Le héros, comme ses compagnons et les gens qu’il rencontre, s’exprime d’une façon très caractéristique, entre respect et sagesse. On profite de cela grâce à des textes intégralement disponibles en français (de bonne qualité). Les paroles dites, les événements évoqués n’ont parfois rien d’extraordinaire mais le travail sur la forme, l’usage des mots, permet à Xuan Yuan Sword 7 d’inspirer quelque chose de doux et de sincère. Sans tomber dans les bras accueillants de la niaiserie.

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Le cadre étant posé, il convient toutefois de rappeler que Xuan Yuan Sword 7 est aussi et surtout un RPG de type Action, conduit à la troisième personne. Rassurez-vous donc, la prépondérance de l’histoire n’a d’égal que les opportunités d’explorer et de combattre. Ce qui surprend au bout de quelques heures de jeu, c’est le grand écart qui existe entre la progression/level design de Xuan Yuan Sword 7, et son système de combat.

Dans le premier cas, on a à faire à un genre de RPG AA comme on n’en avait pas croisé depuis fort longtemps. La carte est relativement contenue et bien qu’il soit possible de la parcourir librement à mesure que l’on a progressé dans l’histoire et déverrouillé des points de voyage rapide, l’ensemble se veut très cloisonné. On retrouve avec Xuan Yuan Sword 7 le type de progression village > zone sauvage > village > donjon > village… qui a caractérisé nombre de RPG par le passé. Beaucoup moins aujourd’hui. Les chemins sont archi-balisés, les possibilités de varier l’approche sont nulles. On accomplit donc une quête, qui nous porte dans un nouvel endroit où sera déverrouillés une nouvelle quête, voire éventuellement une secondaire à effectuer le plus souvent dans la zone que l’on vient juste de parcourir.

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Xuan Yuan Sword 7 est donc clairement un RPG « à l’ancienne » côté progression, ce qui a néanmoins le mérite de permettre à l’aventure principale de conserver un bon rythme. Laissez tomber les « collectibles » et autres secrets, on va ici à l’essentiel. On rencontre quelques fois des énigmes, plutôt faciles à accomplir ; d’autres fois le jeu nous invite à escalader des parois avec des parcours ici encore balisés au centimètre près. Bref, n’y allons pas par quatre chemins (c’est le cas de le dire), Xuan Yuan Sword 7 est construit comme un jeu Xbox 360.

A l’inverse, les combats en temps réel mélangent très bien le style beat’em all et une pointe de Dark Souls, notamment pour l’utilisation des boutons de tranche pour les attaques légères, fortes et la garde. Le déroulement des combats de boss a aussi un petit quelque chose de Dark Souls, la difficulté atroce en moins. Xuan Yuan Sword 7 est d’ailleurs un jeu disponible en plusieurs modes de difficulté tous bien équilibrés, ce qui permet à tous les types de joueurs de trouver leur compte sans recourir à du leveling forcé ou, à l’inverse, s’ennuyer. Les combats sont plaisants, dynamiques, les possibilités intéressantes grâce aux sept styles de combat que l’on peut déverrouiller au fil de l’aventure. Dommage cela dit que l’on puisse seulement en équiper deux simultanément pour passer d’un à l’autre en plein combat (sinon, c’est direction les options), quand plusieurs boutons de la croix directionnelle sont inutilisés. Autre point faible du jeu, en bon adepte du combat de ce type : la caméra a parfois du mal à suivre l’action, il faut régulièrement la replacer soi-même.

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Dans l’ensemble, Xuan Yuan Sword 7 est un jeu que l’on prend plaisir à parcourir pour son dynamisme, en dépit de sa structure dirigiste. Il n’est pas excessivement long cela dit : comptez 11 à 12 heures pour compléter essentiellement la trame principale et 15 heures environ en y ajoutant les quêtes secondaires. De notre côté, nous avons complété en 14 heures environ tout à l’exception d’une quête secondaire et terminé avec un personnage au niveau 49… Sur 50.

Parlons d’ailleurs de l’aspect RPG de Xuan Yuan Sword 7. La montée de niveau se fait toute seule à chaque palier d’expérience atteint ; on peut affiner le personnage du côté de son équipement (arme, accessoire, armure, pouvoir). Tout cet aspect personnalisation et création peut se faire n’importe où depuis le menu pause, en recourant aux nombreux objets et éléments que l’on ramasse tout au long des pérégrinations. Le système est simple mais fonctionne assez bien. Sa particularité vient de la capacité de Taishi Zao à « enfermer » les âmes des monstres vaincus grâce à un certain pouvoir et les fusionner ensuite, pour créer des bonus à attribuer à lui-même ou ses acolytes (on voyage essentiellement accompagné de deux autres personnages qui aident un peu au combat). Pour les plus courageux, il est possible d’attaquer une nouvelle partie + en conservant donc l’intégralité des choses créées et débloquées dans la première partie.

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Testé dans notre cas sur Xbox Series X, console où il est jouable en rétrocompatibilité et donc non-optimisé, Xuan Yuan Sword 7 se révèle être un jeu esthétiquement soigné, à défaut d’être véritablement beau. L’ensemble est plaisant à regarder, techniquement très propre, bien que tout cela manque quelque peu de détails. Les environnements ont quelque chose d’assez figé. On apprécie cependant l’extrême régularité du framerate et le soin apporté au design des principaux personnages, autant que pour celui des ennemis. Rien d’extraordinaire ici, mais on sent une vraie envie de bien faire et de ne pas contrarier d’un point de vue graphique le bon travail opéré sur l’univers.

Xuan Yuan Sword 7 est en quelque sorte un compromis très bien maitrisé entre ce que l’on est en droit d’attendre sur Xbox One et ce que les développeurs ont les moyens de nous proposer. Il ne manque finalement à tout cela que des animations un peu plus souples et des visages un peu plus expressifs. Cela ne nous empêche pas de nous attacher à ces personnages et à suivre leur quête avec intérêt… En attendant la prochaine.

8/10
On attendait Xuan Yuan Sword 7 comme un objet de curiosité, nous qui ignorions tout de ses racines. On a finalement pu découvrir une belle aventure, entrainante, aussi bien pour son scénario, ses personnages, que ses combats dynamiques à défaut d’être novateurs. Il faut certes souffrir d’un level design archaïque pour arriver au bout d’une épopée qui finalement ne dure qu’une douzaine d’heures. Mais pour son ambiance, son identité bien à lui, Xuan Yuan Sword 7 vaut bien quelques tracas. On a quoi qu’il en soit désormais espoir de pouvoir considérer cet épisode comme le premier d’une longue lignée dans nos contrées… Oui, nous serons au rendez-vous pour un éventuel Xuan Yuan Sword 8 !

+

  • Scénario engageant et bien écrit
  • Rythme maitrisé
  • Ambiance visuelle et sonore soignée
  • Combats efficaces, dynamiques
  • Doublages en chinois agréables
  • Textes en (bon) français
  • Techniquement propre

-

    • Level design archaïque
    • Animations rigides
    • Graphiquement correct mais sans plus
    • On aurait aimé quelques heures supplémentaires