Test : Zone of the Enders HD Collection sur Xbox 360
Pour le commun des mortels, le nom de Kojima est à jamais associé à la licence Metal Gear. Un monument de l’époque Playstation première du nom, qui n’a daigné pour l’instant se faufiler sur les machines Microsoft qu’au travers d’une collection en haute définition cruellement incomplète. Mais Hideo Kojima, c’est aussi le fabuleux Snatcher ou encore un certain Zone of the Enders. Et c’est précisément celui-ci et sa suite qui posent leur mécha sur la planète Xbox 360. Cette production aux accents on ne peut plus japonais, un peu fille spirituelle des canons du genre posés par Gundam, fut assurément l’une des plus belles expériences de l’ère Playstation 2. Deux opus, deux héros, deux jeux quelque peu différents pour une expérience qui en avait à revendre. "Avait" car oui, comme toujours avec ces renaissances en haute définition qui tiennent parfois du simple recyclage, la prudence est de mise. Au-delà de ça, on peut toujours se demander si ce qui fut extraordinaire il y a dix ans ne devrait pas se contenter de sublimer les souvenirs, plutôt que risquer de gâcher le présent.
Pour qui est habitué aux menus des collections HD made in Konami, pas de surprise au démarrage : Zone of the Enders à gauche, The Second Runner à droite et basta. Pas de section bonus ? Non, rien, pas un petit reportage vidéo ou quelques artworks à se mettre sous la dent… Dommage, il faut donc se contenter de jouer. Mais avant ça, un peu d’histoire : Zone of the Enders premier du nom, sorti en 2001, place le joueur aux commandes de Léo. Le jeune habitant d’une colonie en orbite autour de Jupiter aujourd’hui envahie par une armée voisine bien peu sympathique, se retrouve un peu par hasard aux commandes du Jehuty. Avec ce robot taillé pour le combat (ou "orbital frame" pour les intimes), Léo est désormais impliqué dans ce conflit et doit se battre pour survivre. Ce jeu d’action à la troisième personne a encore aujourd’hui quelques beaux atouts. Le dynamisme des affrontements qui en était le numéro un est encore efficace, très naturel à prendre en mains, le confort de la manette Xbox 360 en plus. Mais comme dans toute bonne compilation HD qui se respecte, le fond n’a pas été retouché. Zone of the Enders traîne toujours sa caméra pénible et comme à l’époque de la sortie européenne sur Playstation 2, les voix japonaises sont restées sur l’archipel. Un ajout qui aurait sans aucun doute rencontré la sympathie des joueurs.
This is the end(ers) ?
Et la haute définition dans tout ça ? Zone of the Enders accuse le poids des années, le lifting fait ce qu’il a à faire, sans miracle. L’univers a toujours ce petit quelque chose qui fait son effet et la bande-son s’emploie à le sublimer (sauf lorsque Léo ouvre la bouche). Il vaut assurément le coup d’être essayé pour qui ne le connaît pas et sait être indulgent face au senior (c’était l’époque des allers-retours) ; pour les autres, l’intérêt est peut-être plus discutable voire nul si l’on a toujours sa version Playstation 2. Vite plié (environ cinq heures en difficulté normale), Zone of the Enders cède donc sa place à l’épisode qui en 2003 donna véritablement ses lettres de noblesses à la franchise : The Second Runner. Pour qui découvre la franchise et a peut-être eu le sentiment d’un contact mi-figue mi-raisin face à l’ancien de la famille, la rencontre avec le deuxième épisode devrait répondre à la question : pourquoi cet engouement autour de Zone of the Enders ?
Dans la peau de Dingo, adulte et héros autrement plus direct que Léo, l’aventure de The Second Runner est véritablement différente. On peut même dire, sans trop prendre de risques, qu’elle est en tous points meilleure. Plus long même si un peu juste (environ sept heures pour le boucler), offrant un challenge plus relevé, ce second épisode n’offre que peu de répit au joueur en enchaînant les moments forts. Lié au sens propre au Jehuty, Dingo se lance dans une course folle cette fois plus scriptée, moins sujette aux allers-retours qui ternissent le premier épisode. Les combats demeurent excellents, la caméra malheureusement toujours mal fichue mais on se console avec un lissage HD cette fois plus convaincant, grâce à un matériau de base qui à l’époque déjà avait marqué sa différence face au premier Zone of the Enders. Mais une fois encore, la bande-son excellente se trouve quelque peu plombée par l’absence de doublages en japonais. On peut toujours se consoler avec l’autre galette qui accompagne celle de Zone of the Enders. Raiden s’offre un tour de chauffe sur cette démo de Metal Gear Rising : Revengeance, le beat’em all de Platinum Games toujours attendu pour le mois de février. Zone of the Enders HD a-t-il vraiment besoin de ça pour mériter l’attention ?
+
- La démo de Metal Gear Rising
- Des combats toujours dynamiques et plaisants
- L'ambiance n'a pas pris une ride
-
- Pas de doublages en japonais
- Pas de bonus en lien avec la franchise