Test : Batman : Arkham Asylum sur Xbox 360
Voilà près de 70 ans que l’homme chauve-souris apparut pour la première fois au public. Une carrière aussi longue que tumultueuse, ponctuée de moments inoubliables pour les adeptes de Bruce Wayne, jamais en mal de sensations fortes. En parallèle aux mythiques comics, certaines pièces étant de véritables objets de collection, c’est également au cinéma et dans les jeux-vidéo que notre héros noctambule à développer ses talents de prédateur. Si les adaptations cinématographiques ont globalement été d’un niveau honorable, le constat est cependant nettement moins favorable du point de vue vidéoludique. Si quelques aventures sur consoles sont parfois sorties du lot, aucune n’a réellement permis de démontrer toute la flamboyance de l’univers unique de Gotham City. Aucune jusqu’à Batman : Arkham Asylum.
Car oui, dans cette nouvelle aventure de Batman, Rocksteady a eu la brillante idée d’envoyer notre héros au coeur de la déferlante de violence qu’il a toujours combattu, l’Asile d’Arkham. Véritable lieu de folies, rempli des pires sociopathes que Gotham ait pu engendrer, Arkham constitue l’un des environnements les plus inquiétants de la série. Et pour cause, la quasi-totalité de ses pensionnaires ne pensent qu’à étriper Batman, ce dernier ayant contribué à l’arrestation de la majorité d’entre eux. Pourtant, cet endroit que l’on ne pouvait imaginer plus oppressant va être le théâtre d’un événement encore plus désastreux.
L’aventure commence donc alors que Batman escorte son ennemi juré, le Joker, dans l’Asile d’Arkham. Magnifiquement réalisée, cette première séquence, au cours de laquelle on jurerait assister à une cinématique, permet de mettre instantanément les choses au clair : Batman : Arkham Asylum promet d’être une aventure riche et exceptionnelle. Cette ballade dans les couloirs inquiétants d’Arkham permet également de saisir la multitude de détails présents à l’écran. Parmi eux, les décors impressionnent par leur beauté, et de surcroit, leur justesse. Couloirs métalliques froids et oppressants, jeux de lumière parfaitement maîtrisés, animations des différents personnages impeccables, tout y est. Cette introduction magnifiquement orchestrée est également le moment idéal pour admirer la modélisation scrupuleuse des différents personnages. Le Joker, par exemple, impressionne par les traits de son visage, les détails de sa chevelure verdâtre, son grain de peau. Il en va de même pour notre homme chauve-souris, véritable prédateur qui a bénéficié d’un soin tout particulier. D’un point de vue purement technique, Batman : Arkham Asylum nous en met donc plein la vue, et ce n’est pas l’excellent moteur physique, qui officie aussi bien au niveau des combats que de l’animation hallucinante de la cape de notre héros, qui viendra ternir ce constat fort réjouissant.
L’Antre des Super-Vilains
Avec Batman : Arkham Asylum, Rocksteady a su synthétiser toutes les particularités de Batman. Véritable prédateur, l’homme chauve-souris va prendre un malin plaisir à terroriser les sbires du Joker, à les voir paniquer, s’énerver, et accessoirement, grâce à sa vision spéciale, apercevoir leur rythme cardiaque s’envoler de manière hallucinante. Car c’est bien là l’une des caractéristiques les plus jouissives de ce Batman : Arkham Asylum, cette impression de toute puissance et de maîtrise totale des événements. Une impression cependant toute relative, tant la furtivité s’avère nécessaire la majeure partie du temps, notamment contre des ennemis armés. Ainsi, la multitude de gadgets dont dispose l’homme chauve-souris sont d’une utilité essentielle. Prendre des mercenaires armés au corps à corps peut donc rapidement se solder par un échec cuisant. C’est là que le grappin entre en scène, constituant sans conteste l’un des principaux alliés de Batman. Ce dernier permet notamment de vous agripper à certains éléments du décor, comme par exemple des gargouilles. Elément essentiel du gameplay, le grappin vous permet donc d’avoir un angle de vue idéal sur vos ennemis, vous octroyant de surcroit la possibilité de choisir tranquillement dans quel ordre les différents vilains vont trépasser.
Dans Batman : Arkham Asylum, les occasions ne manquent pas pour mettre en lumière les penchants sadiques des joueurs. Fondre sur son ennemi tel un charognard sur sa proie, lancer son Batarang tranchant, poser une bombe furtivement avant de revenir en hauteur et admirer le résultat, les possibilités sont gigantesques. Cependant, toutes ces possibilités ne seraient pas grand chose sans un level-design de qualité, et Rocksteady nous fait une nouvelle fois la preuve de ses talents. En effet, l’architecture des niveaux impressionne par sa justesse. Chaque niveau, chaque salle, chaque recoin sont prétexte à imaginer les pires sévices à l’encontre de ses ennemis. L’Asile d’Arkham constitue donc un véritable terrain de jeu destiné à laisser parler le côté bestial de Batman.
Si l’on pouvait craindre d’une certaine répétitivité sur le long terme, il n’en est rien, Batman : Arkham Asylum proposant un gameplay à plusieurs facettes qui se révèle être d’une richesse insoupçonnée. En dehors de l’aspect furtif évoqué plus haut, notre héros n’est donc jamais contre une bonne petite castagne des familles. Le système de combats constitue en effet l’une des bonnes surprises du titre. Ce dernier se limite principalement à l’usage de deux touches, l’une permettant différents coups sortant de façon aléatoire selon le positionnement des ennemis, la seconde donnant la possibilité à Batman d’effectuer une contre-attaque bien placée à certains moments précis. A la fois bourrin et savamment mis en scène, chaque salve d’ennemis éliminée se concluant par une sorte de bullet-time se focalisant sur l’action, les différents combats sont donc particulièrement jouissifs à prendre en mains.
Joker’s Land
Dans les différents lieux que Batman est amené à visiter au sein d’Arkham, dont le célèbre manoir, des laboratoires d’expérimentations ou encore des quartiers de haute sécurité, l’impression d’être la marionnette du Joker se fait réellement ressentir. Que ce soit via différentes apparitions sur les moniteurs qui pullulent à Arkham, ou par des rencontres en face à face, le Joker et son équipe de dérangés donnent constamment l’impression d’avoir une longueur d’avance, ce qui attribue à Arkham Asylum un aspect oppressant où l’on ne sait jamais réellement ce qui attend notre héros au détour d’un couloir. Une ambiance magnifiquement orchestrée donc, sublimée par différents événements scriptés et une bande-son hollywoodienne du plus bel effet.
C’est en flânant au coeur de ces couloirs inquiétants que Batman pourra compter sur quelques uns de ses alliés, à commencer par L’Oracle, qui vous tiendra régulièrement au courant de l’évolution de la situation, et tentera avec vous de découvrir dans quel but le Joker s’est emparé d’Arkham. Mais évidemment, les rencontres de notre héros ne seront pas toutes sympathiques, bien au contraire. Les principaux vilains qui ont hanté les nuits de Gotham se retrouveront en confrontation directe avec Batman. Parmi eux, on compte la très sexy Harley Quinn, Killer Croc et ses dents acérées, ou encore la vénéneuse Poison Ivy. Des rencontres aussi inattendues qu’inoubliables, surtout lorsque l’on se rend compte de la qualité du doublage français des principaux protagonistes.
Pour finir, sachez que différents défis, déblocables au cours du jeu, vous permettront d’affiner vos réflexes au combat et à l’infiltration, et contribuent à rallonger la durée de vie, qui approche généralement la grosse dizaine d’heures. Notez cependant qu’à la vue des différentes possibilités d’approche de chaque situation en cours de partie, la rejouabilité du titre s’annonce excellente.
+
- Graphismes splendides
- Ambiance monstrueuse
- Les doublages français d'excellente qualité
- Musicalement impeccable
- Gameplay maîtrisé
-
- Aventure solo un peu courte