1st Look

17.12.2009 à 21h37 par |Source : Rédaction

1st Look > Red Dead Redemption

Attention, Red Dead Redemption n’est pas, contrairement au premier épisode de la série, un western spaghetti pur jus. Chronologiquement déjà, l’intrigue se déroule alors que l’Ouest sauvage ne l’est plus totalement, justement. Contrairement aux chefs d’œuvre de Leone par exemple, Red Dead Redemption abandonne le 19ème siècle pour prendre place aux alentours de 1910, alors que la Révolution mexicaine se prépare. Cela entraîne forcément une ambiance un peu différente, surtout par rapport à Red Dead Revolver, sorti en 2004, qui s’inspirait ouvertement des westerns italiens.

Simplement grandiose

Nouveau jeu, nouvelle atmosphère et nouveau héros. John Marston, ancien hors-la-loi, occupe le rôle principal dans RDR. A la recherche de ses anciens compadres, pour une raison bien évidemment gardée secrète par Rockstar, ce dur à cuire va devoir, pour arriver à ses fins, parcourir de long en large trois immenses régions : West Elizabeth et New Austin, aux Etats-Unis, et la zone frontalière de Nuevo Paradiso, représentant l’endroit où le Rio Grande sépare le Texas et le Mexique. C’est là que la présentation à laquelle nous avons assisté commençait.


Premier enseignement : depuis la sortie de GTA IV, Rockstar a considérablement fait évoluer son moteur, le Rage. Ce dernier permet désormais d’afficher des décors bien plus vastes que dans les aventures de Niko Bellic. Rockstar avait choisi de nous montrer le désert de Nuevo Paradiso pour commencer, et il n’était pas difficile de comprendre pourquoi : le décor est simplement grandiose, s’étend à perte de vue avec une qualité d’affichage rarement vue. Et bien entendu, on peut aller partout. L’espace de jeu est, nous dit-on, le plus grand jamais programmé par Rockstar, et on le croit volontiers. L’impression d’être lâché en pleine nature rappelle les jeux Bethesda (Fallout 3, Oblivion), mais avec une qualité graphique bien supérieure qui procure une sensation encore plus prégnante.

Avec GTA IV, on avait vu que Rockstar prêtait désormais beaucoup d’attention à la qualité visuelle générale de ses jeux, et Red Dead Redemption continue dans cette voie. On le voit notamment aux animations des personnages et des animaux, particulièrement soignées. Les cut-scenes sont toujours mises en scène avec talent, servies par un bon travail d’écriture, un casting de voix réussi et des animations faciales améliorées par rapport à GTA IV. En résumé, techniquement, il n’y a vraiment pas grand-chose à reprocher à Red Dead Redemption. Quelques bugs d’affichage, à la rigueur, que Rockstar aura à cœur de faire disparaître durant les quatre mois de développement qu’il reste jusqu’à la sortie du soft.

La suite de la présentation voyait l’arrivée de Marston dans la ville de Chuparosa, patelin paumé au milieu du désert, peuplé de mexicains en haillons (qui parlent vraiment mexicain) et d’animaux affaiblis. Ambiance garantie. Comme toutes les villes du jeu, Chuparosa permet d’accéder à la plupart des activités et missions. Marston peut partager son temps entre des mini-jeux au saloon, faire ses emplettes au Store local, tenter des quêtes secondaires pour remplir ses poches ou se concentrer sur l’histoire principale. Deux grands types de missions secondaires sont proposés. John peut se la jouer chasseur de primes, récupérer des affiches wanted chez le sheriff et rapporter les criminels (souvent après une bonne vieille fusillade) morts ou vivants, ligotés avec son lasso. Il est plus aisé de tuer le hors-la-loi recherché et ramener un objet personnel comme preuve, mais une cible vivante rapporte plus d’argent.

Plus pacifique, la chasse au trésor. Rockstar a en effet truffé son immense terrain de jeu de divers coffres et cachettes contenant munitions, argent ou objets. On obtiendra, à divers moments du jeu, des cartes qui indiqueront les zones à fort potentiel. Ces maps seront volontairement plutôt vagues, pour favoriser l’exploration. La mini-map à la GTA participe à cette volonté de moins assister le joueur, puisque seuls les objectifs eux-mêmes sont affichés, sans tracé GPS.


Marston de choses à faire

Cela nous amène à parler d’un des aspects les plus intéressants de Red Dead Redemption. Le jeu est apparemment conçu pour être à la fois vaste ET riche. Les espaces sont immenses, mais contiennent de nombreux trésors à découvrir. De plus, les cavalcades solitaires sont rythmées par des événements aléatoires qui interviennent de temps en temps. On peut donc tomber sur une attaque de diligence, une exécution sommaire ou même un simple paysan demandant de l’aide. Le choix d’aider un camp ou un autre, ou de ne pas s’impliquer du tout, dépend du joueur.

On peut ajouter la gestion des performances de son cheval (il y aura plusieurs types de montures qu’on pourra acquérir), la chasse des animaux sauvages, l’amélioration du feu de camp de Marston, qui sert de point de sauvegarde, l’alimentation du héros, etc. En bref, tout a visiblement été fait pour garder le joueur actif, un aspect effectivement particulièrement important dans un jeu ouvert tel que RDR.

Rockstar a aussi choisi d’introduire plusieurs concepts directement reliés aux actions accomplis par Marston. Les choix accomplis lors des missions influent sur l’honneur du héros, une sorte d’alignement « RPGesque ». Les bonnes actions permettent d’être plus apprécié, mais seront en général moins lucratives. La gestion des primes est aussi importante. Plus on chasse les criminels, plus on accède à des contrats importants, plus on devient connu. La population réagira à un Marston renommé, mais voudra aussi le défier de temps à autre, avec des duels.


GTA est là

Il existe aussi un indice de recherche, qui se déclenche lorsque Marston défie l’autorité ou l’armée. Assez similaire à ce que fait GTA, il s’agit d’une jauge Wanted se remplissant puis se vidant petit à petit. Il y a néanmoins deux différences de taille. On peut, en achetant un foulard et se faisant un look à la desperado, limiter le degré de recherche après un forfait. Et puis, un statut Wanted ne disparaît jamais totalement. Pour se retrouver complètement blanchi, John est forcé d’apporter une lettre de grâce au bureau du shériff, obtenue après avoir accompli une bonne action. Il faudra donc y réfléchir à deux fois avant de tirer sur tout ce qui bouge.

Au niveau des fusillades justement, même sans avoir pu prendre le jeu en main nous-mêmes, les systèmes de jeu nous ont paru assez semblables à ce que GTA IV faisait, avec mise à couvert et visée partagée entre lock manuel et auto. Cependant Rockstar semblait insister sur le fait que les évolutions étaient nombreuses par rapport au hit de sa division écossaise. Il faudra attendre de pouvoir vraiment jouer, mais on retient tout de même le Dead Eye, directement repris de Red Dead Revolver, autorisant une visée très précise suivie d’un tir auto en rafale.

Plus généralement, en soulignant que ce n’est pas forcément un défaut pour nous (le dernier Grand Theft Auto a eu 18 sur Xbox-Mag), le jeu nous a semblé, d’un point de vue structurel, vraiment proche de GTA IV. Notamment au niveau de la campagne, où la mission que nous avons pu voir reposait sur un schéma « rockstarien » classique : une cut-scene, un trajet en carriole puis une grosse fusillade et enfin la défense d’un fort au canon-tourelle. Alors oui, Rockstar introduit beaucoup de concepts intéressants, mais la base du soft s’appuie sur les piliers posés par GTA, et, sur bien des points, RDR nous a semblé familier. Il faut donc souhaiter que Rockstar s’appuie sur l’expérience engrangée depuis deux ans pour palier à un des plus gros défauts de son blockbuster : la diversité des missions et objectifs. Et cela, seul un essai plus prolongé permettra de le voir.

Red Dead Redemption est impressionnant, et risque fort d’être l’un des jeux majeurs de 2010, année qu’on devine monstrueuse par ailleurs. Avec un moteur Rage optimisé, Rockstar a réussi à créer un univers bluffant. Mieux encore, l’aventure promet d’être vraiment entraînante, car le titre a été construit de façon à toujours solliciter le joueur, de diverses façons, que ce soit par un scénario léché, un aspect exploration poussé et une grande liberté générale. On est en face d’une réussite, c’est certain. Il reste à découvrir si le soft peut accéder à un statut encore supérieur, et ce sera sur de petits détails que cela se jouera. Et on a hâte de pouvoir le vérifier. Sortie le 30 avril prochain.

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